Les fictions mettant en scène le conflit israélo-palestinien ce n'est pas nouveau mais Red Skies est la première série co-écrite par une équipe mixte israélo-palestinienne ce qui permet réellement d'avoir deux points de vues. Red Skies adapte ici le roman de Daniel Shinar. Daniel Amsel (Valley of Tears), Amit Cohen (No Man's Land) et Ron Leshem (No Man's Land) nous plongent ici dans dans un récit de tension constante où la guerre met à rude épreuve cette agitée entre Ali, palestinien et Sa'ar, israélien. L'idée de confronter les deux personnages et la façon dont chacun des camps les exploite est intéressant car l'on est ici au coeur même de cette Intifada. L'idée des créateurs est clairement de nous plonger au plus près de ce qui se passe sur le terrain avec forcément des scènes d'action mais aussi la façon dont les militaires tentent de faire tomber le camp adverse. Dans l'écriture de Red Skies, on retrouve pas mal de No Man's Land, précédente série de deux des co-créateurs de celle-ci.
Les conséquences du conflit israélo-palestinien et de la division qu'il impose à ceux qui le subissent.
La guerre est ici subit par nos deux personnages avec comme porte d'entrée Jenny, une journaliste de guerre américaine qui aime Ali et Sa'ar et qui va devoir pourtant choisir son camp. Si chacun des deux personnages tente de sortir de ce conflit à sa façon, la tension se fait de plus en plus palpable. Le premier épisode installe le climat et le second permet d'entrer un peu plus dans le vif du sujet. Cette tension permanente donne un véritable rythme à Red Skies et permet de ne jamais s'ennuyer une seule seconde. On s'attache d'ailleurs facilement à la relation entre nos trois protagonistes au gré des rencontres qu'ils vont faire au fil de ces deux premiers épisodes. Certaines scènes permettent aussi de voir la misère dans laquelle le peuple vit : une Jérusalem ravagée par la guerre. Cette façon de montrer Jérusalem sans masque permet aussi de voir l'étendu des dégâts. A la fois sur le décor mais aussi dans les relations entre les habitants qui n'ont clairement rien demandé.
Lorsque Sa'ar se voit demandé par l'armée israélienne de les aider, les séquences sont terribles dans le sens où on n'a pas envie de le voir trahir Ali. J'ai toujours aimé les fictions mettant en scène ce conflit car elles offrent souvent à coeur ouvert quelque chose de particulièrement riche en émotions. On n'est pas encore arrivé au moment le plus fort de Red Skies tant ce qui est mis en place permet de placer les personnages et de faire grimper la tension au fur et à mesure mais ma curiosité a été plus que piqué. J'ai déjà une envie frénétique de découvrir la suite, quitte à finir par fondre en larmes.
Note : 7/10. En bref, un récit fort et brutal en pleine Intifada.
Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023