The Consultant (US) (Saison 1, 8 épisodes) : bataille de pouvoir

Je vais finir par croire que j'attends trop de certaines séries. Cette adaptation d'un roman de Bentley Little (The Consultant de 2015) nous plonge dans l'univers épouvantable de l'industrie des nouvelles technologies. Mais malgré tous ce que The Consultant peut offrir au téléspectateur, l'issue du récit est terriblement prévisible et même Christoph Waltz, excellent, ne permet pas vraiment de sauver le tout. Surtout que la fin n'est pas vraiment à la hauteur des attentes et le scénario se contente d'être fainéant. Un peu comme les huit épisodes qui traînent en longueur quelque chose qui aurait probablement dû être écourté en un film d'une heure et demie. J'ai toujours aimé la comédie noire et dans un sens The Consultant était la parfaite candidate pour remplir ce manque cruel sur le esprit écran. En restant trop terre à terre et fainéante, The Consultant passe un peu à côté de la plaque que j'attendais et se retrouve donc dans les couloirs sinueux des séries aussitôt vues aussitôt oubliées.

Satire sur la relation épouvantable entre un employé et son patron, qui interroge sur ce que nous sommes capable de faire pour survivre. Engagé en tant que consultant à la rescousse de la société CompWare à la suite d'une importante fusion, M. Patoff commence peu à peu à diriger l'entreprise.

Le premier épisode est un mélange savoureux d'humour noir et de thriller prenant. On ne sait pas ce qui peut se passer et le téléspectateur est alors happé par le récit. Pour autant, malgré toute l'ambition annoncée dans le premier épisode, la suite de The Consultant ne parvient jamais à tenir ses promesses. Surtout la seconde partie de la saison, probablement trop fainéante pour accomplir quelque chose tant les épisodes traînent par manque d'idées et se contentent de nous servir tout ce qu'il y a de plus prévisible. Bien que The Consultant ne soit pas avare en moments intéressants (notamment l'enfant tueur dans le premier épisode), le côté effrayant s'étiole au fur et à mesure. Tout cela malgré le comportement inquiétant du consultant incarné par Christoph Waltz. Durant huit épisodes, The Consultant a du mal avec le décollage. Comme si la série voulait rester à quai afin de ne pas tout révéler. Pourtant, il faut bien avancer et donner envie aux téléspectateurs de poursuivre l'aventure.

Tout n'est pas à jeter dans The Consultant. La mise en scène est plutôt bonne. Cette sensation de huis clos permet parfois de créer une tension palpable qui rend curieux. Mais le scénario, pas toujours brillant, ne permet pas de soutenir toutes les bonnes idées qu'il y a en parallèle. La grande question est de savoir qui est Regus Patoff ? Est un consultant comme un autre ou quelqu'un de différent, venu d'ailleurs. Il y a forcément toute la symbolique du Diable qui imprègne le jeu de Waltz mais aussi l'ambiance de la série. Les manipulations s'enchaînent, dans le but de changer une entreprise et ses employés dans le cas de cette première saison mais le côté fantastique de la série n'est jamais suffisamment creusé pour faire valoir. The Consultant se contente donc d'effets, notamment grâce au talent de son casting, agitant ici et là des choses qui ont pour but de nous faire douter de tout. In fine, The Consultant n'est pas si surprenante que ça et c'est bien là le problème. En cherchant à constamment noyer le poisson, celui-ci ne garde jamais la tête haut de l'eau.

Note : 5/10. En bref, Christoph Waltz (et les deux personnages secondaires) sont les vraies réussites de The Consultant. Le scénario, trop avare, ne permet pas toujours de se prendre à un jeu qui avait tout pour devenir fascinant.

Disponible sur Amazon Prime Video