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A Body That Works (Saison 1, épisodes 1 et 2) : la difficulté d'avoir un enfant

Publié le 22 mars 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
A Body That Works (Saison 1, épisodes 1 et 2) : la difficulté d'avoir un enfant

A Body That Works // Saison 1. Episodes 1 et 2.

Il est des sujets qui ne sont pas faciles à aborder et A Body That Works tente de garder cela à l'esprit en parlant d'infertilité dans un couple et de relation avec une mère porteuse. Ecrite à six mains par Shay Capon (Arab Labor), Shira Hadad (Wisdom of the Crowd) et Dror Mishani (Wisdom of the Crowd), la série porte un retour intimiste sur ce que vivent nos personnages. Il n'y a pas de chemin plus facile qu'un autre pour border le fait d'être parent sous cet angle. Il y a donc des moments forts assez étonnants qui sont glissés dans cette série où l'intimité, sans être bafouée, est décortiquée dans son plus simple appareil. Israël semble très ancrée dans le réel et les conflits personnels et familiaux cette année à Séries Mania. Après Innermost qui parlait de plusieurs destins qui ne sont plus en phase avec la société à Tel Aviv, A Body That Works nous raconte l'histoire touchante et même émouvante où le rêve d'une femme (devenir mère) devient un supplice lorsqu'elle ne peut mener une grossesse à terme.

Une série intimiste et sensible qui aborde un sujet souvent polémique : les liens entre un couple infertile et une mère porteuse de leur futur.

Mais ce qui va être le ciment même de A Body That Works c'est la rencontre entre notre mère infertile et sa future mère porteuse. La première a l'argent, la deuxième non. Plutôt que de jouer sur la relation de couple, A Body That Works préfère les relations entre les deux femmes qui portent réellement la série du début à la fin de ces deux premiers épisodes. La série choisit donc de parler de choses difficiles, sensibles sans pour autant en faire des tonnes non plus. Des concessions sont à faire afin d'arriver au bout de cette aventure. La caméra du réalisateur se pose et laisse apparaître les dialogues. C'est mis en scène de façon soignée, lié aux émotions de chacun. Il n'y a pas de fioritures dans la réalisation ce qui évite de tomber dans certains pièges faciles. Shay Capon a déjà prouvé qu'il avait un regard particulier dans ce qu'il met en scène et il le transpose parfaitement à cette histoire. Les femmes sont le ciment même de A Body That Works car au delà de la relation entre notre mère infertile et la mère porteuse, il y a les amies de la première qui sont là et qui vont remettre en question tout un tas de choses (comme dans l'épisode 2 quand une amie lui parle du stress au jardin d'enfants).

C'est ce genre de drames, plus proche du quotidien de tous, qui fonctionnent le mieux. J'ai toujours aimé les récits personnels et A Body That Works respire le vécu. Je me demande si les scénaristes de la série n'ont pas vécu de près ou de loin une historie similaire pour intégrer autant de bribes de vie aussi réalistes et fortes. Le montage est quant à lui assez énergique ce qui tranche aussi avec les images proches de nous. Le téléspectateur est réellement intégré au récit et ça fait plaisir. Le rythme de la série est trouvé grâce à sa gestion du temps. On suit le récit avec un timing donné et des deadlines. Cela change là aussi des autres séries du genre (et notamment de Innermost et sa construction).

Note : 8/10. En bref, un vrai coup de coeur pour cette aventure intimiste et racontée avec intelligence et soin.

Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023


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