Je me penche sur toi. T’embrasse. Tout autour, bien que nous soyons immobiles, la ville ressemble à un manège, un charivari électrique. Et c’est bon de penser que les passants nous voient, que nous nous moquons de leur jugement. Ils sont innombrables, mais nous sommes seuls à nous être trouvés. Les piétons errent sans but, désorientés : ce sont des électrons libres qui poursuivent une trajectoire absurde, quand nous avons des atomes crochus. Une capitale entière s’annule, dis millions de personnes disparaissent quand nos paupières se ferment. La ville qui nous a bercés et rapprochés, enfin s’éloigne. Le baiser est l’oasis du macadam.
Alexandre Lacroix, Contribution à la théorie du baiser
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