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Nolly (Mini-series, 3 épisodes) : la remontée d'une star de télé licenciée

Publié le 23 mars 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Nolly (Mini-series, 3 épisodes) : la remontée d'une star de télé licenciée

Russell T. Davies est un sacré scénariste et avec Nolly il nous offre un petit bijou. Cette mini-série en trois parties nous raconte l'histoire de Nolly, ou plutôt Noele Gordon qui a incarné pendant des années le rôle emblématique de Meg dans le feuilleton Crossroads. Sauf que sa carrière va prendre un coup quand elle est brusquement virée sans vergogne par les producteurs et après vingt ans de bons et loyaux services. Le créateur de Torchwwood, Cucumber, It's a Sin ou encore du revival de Doctor Who en 2005 continue de m'impressionner. Il faut dire que pour Nolly il n'a pas choisi la pire actrice. Helena Bonham Carter avec qui j'ai souvent du mal trouve ici un rôle qui lui sied comme un gant. Difficile de ne pas tomber sous le charme de son interprétation. Je ne connais pas l'histoire de la vraie " Nolly " mais cette façon de nous raconter ce qu'elle a vécu ne déçoit pas. Le reste du casting est tout aussi flamboyant qu'elle et le scénario, intelligent et amusant, délivre à chaque épisode son lot de moments qui donnent envie de prolonger le plaisir.

Noele Gordon, qui a joué le rôle de Meg Richardson dans le feuilleton à succès Crossroads, est brusquement licenciée au plus fort du succès de la série et après 20 ans de loyaux et bons services.

Nolly c'est aussi un brillant hommage aux soaps d'une autre époque et de la vie des stars de feuilleton quand ceux-ci étaient de vrais rendez-vous. En rendant hommage à la télévision britannique de la fin des années 70 au début des années 80, Nolly n'est pas que l'histoire de Noele Gordon. C'est bien plus et Russell T. Davies l'a bien compris. Cette façon que Nolly a de gérer le plateau alors qu'elle est la star du feuilleton me fascine. C'est à la fois drôle et en même temps tellement efficace à l'écran. On ne s'ennuie jamais avec Nolly et c'est probablement pour ça qu'elle est aussi emblématique. Sur le plateau, Nolly est une sorte de petit tyran. Elle n'est pas méchante et tout le monde l'aime pour sa flamboyance et sa franchise. Le seul ennemi de Nolly c'est le producteur Jack Barton (incarné par Con O'Neill tout juste sorti de la dernière saison de Happy Valley). Elle refuse de l'écouter, ce qui va d'ailleurs lui valoir le résultat que l'on connait.

Le licenciement de Nolly va faire les choux gras de la presse à scandale britannique. C'est un passage assez amusant qui vient aussi nous montrer la façon dont était traité ce genre d'information à l'époque (alors que de nos jours, cela ne ferait que quelques minutes sur les réseaux sociaux avant que l'on ne passe à tout autre chose). Helena Bonham Carter brille et navigue de scène de scène. On a l'impression de voir la vraie Nolly (même si je ne l'ai pas connu). J'ai tendance à trouver cette actrice bonne quand elle incarne des personnages qui lui vont comme un gant. C'est le cas de Nolly et je n'en attendais pas moins de la part de cette série. Nolly fait partie du paysage britannique comme un monument. C'est la première femme apparue à la télévision couleur. Mais Nolly traite au travers de cette histoire de la façon dont les gens sont aujourd'hui dispensables. Tout le monde peut être remplacé, même la star d'un feuilleton qui cartonne. Tout cela dans le but de faire évoluer celui-ci car les goûts changent avec le temps qui passe.

Nolly parvient à travers le script de Russell T. Davies à créer une vraie douceur et empathie pour cette femme. L'amitié par exemple entre Nolly et son jeune coéquipier Tony Adams (Augustus Prew) est séduisante et permet d'apporter quelque chose de confortable tout en développant toujours plus les personnages. Trois épisodes cela peut sembler court mais c'est pile poil le temps qu'il fallait à ce récit pour se dérouler intelligemment. La tendresse de cette série, son humour et son histoire farfelue mais pourtant vraie permettent de créer une série palpitante et passionnante.

Note : 8/10. En bref, Helena Bonham Carter brille dans le rôle de Nolly et grâce à un script soigné de Russell T. Davies.

Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023


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