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De Grâce (Saison 1, épisodes 1 et 2) : polar familial au Havre

Publié le 23 mars 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
De Grâce (Saison 1, épisodes 1 et 2) : polar familial au Havre

Arte continue de proposer des séries de qualité et surtout efficaces. De Grâce est une dynastie familiale autour d'un trafic de drogue et d'engagement politique qui gêne dans les docks du Havre. En construisant son récit autour d'une famille et de ce qui lui arrive, De Grâce parvient à tout de suite impliquer le téléspectateur. Baptiste Fillon et Maxime Crupaux (Année Zéro) reprennent alors les codes du traditionnel polar français, clairement d'inspiration Olivier Marchal mais avec un twist. Disons que De Grâce est plus étoffée, moins vulgaire et plus soignée. Tant dans la mise en scène que dans l'écriture, tout est fait pour que l'on s'attache aux personnages et que l'on ait vraiment envie de suivre cette aventure étonnante. Tout commence avec les 60 ans de Pierre Leprieur. Ses fils se retrouvent rapidement pris dans une historie de trafic de stupéfiants alors que le premier est arrêté à bord d'une voiture contenant des pains de cocaïne. Le second se fera arrêter plus tard pour trafic en bande organisée. C'est de là que De Grâce prend racine, jusqu'à la fin du premier épisode signant la mort de Pierre.

Pierre Leprieur est né au Havre, avec du pétrole et du sel dans le sang. Homme de tous les combats, il est devenu par son engagement politique et syndical une figure respectée parmi les dockers. Mais le soir de ses 60 ans, alors que ses proches sont réunis pour son anniversaire, tout s'effondre. Son fils cadet, Simon est arrêté au volant d'une voiture que son frère Jean, concessionnaire, lui a prêtée pour la soirée. Un kilo de cocaïne est retrouvé dans le châssis.

Le premier épisode est tellement énergique que l'on ne voit pas le temps passer. On se demande même si sa durée n'est pas trop courte. Avec le second épisode, De Grâce prend le temps de développer ses différentes intrigues tout en creusant l'histoire de cette famille. On ne connait pas tout de Pierre mais ce dernier nous informe en début de second épisode qu'il n'a pas dit son dernier mot, même dans la tombe. Avec un rythme effréné et surtout une mise en scène de polar assez sombre et froid, De Grâce ne perd pas de temps. Olivier Gourmet dans le rôle du patriarche parvient à imposer une forme de calme olympien que j'adore chez cet acteur tout en laissant planer le doute sur son personnage. Les autres membres de la famille ne sont pas tout blanc ou tout noir (en dehors de la famille, avocate). C'est aussi étonnant de voir Panayotis Pascot dans un rôle aussi sérieux, lui qui nous a habitué à la comédie. Il s'en sort relativement bien dans l'exercice et forme un joli duo de frère avec Pierre Lottin.

De Grâce c'est donc une énergie vive qui ne perd jamais une seconde. Tout est millimétré afin que l'on ne s'ennui pas et que quelque chose se passe à l'écran. Si De Grâce continue sur cette lancée, on est alors face à l'un des meilleurs polars sériels français de ces derniers temps. Le scénario,assez aiguisé pour réservé suffisamment de surprises permet lui de rester accrocher et pendu aux dires des personnages. La mise en scène est quant à elle efficace avec une utilisation du décor qui change un peu de ce que l'on voit habituellement.

Note : 8.5/10. En bref, un polar familial réussi qui ne perd pas une seule seconde.

Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023

Prochainement sur Arte


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