Hier, mon responsable syndical, qui est délégué central de ma boite, était au congrés de la CFE-CGC à Tours. Il nous a envoyé des photos de lui et Hommeril (normal) et de lui avec Philippe Martinez hilares tous les deux. L'invité de ce congrés. Hier soir, Martinez et Hommeril s'exprimaient sur BFM TV. Il n'avait pas le même ton, mais ce respect intersyndical est agréable. Fraternel. Nous n'avons pas les mêmes couleurs, mais nous nous respectons.
Aujourd'hui, je n'avais pas l'impression d'aller envahir le Capitole. J'étais en tête de cortège. Y avait mon oncle, CFDT. Des copains CGT ou FO. C'était bon enfant.
Il restait quand même une colère réelle. Celle de cette fait insulter hier par le petit bonhomme qui siège à l'Elysée grace au Canard Enchainé. Qui nous refaisait la leçon parce que nous, pauvres cons qui ne sommes bons qu'à travailler, nous n'avions pas compris.
Y avait aussi quelques élus locaux, dont certains qui s'étaient mis "en Marche", mais ont fait marche arrière. Même dans son camp le président arrive à cliver, mais quand seul l'opportunisme est la valeur commune...
Y avait des gens, qui votent à gauche, et qui connaissent mes convictions politiques. Même si j'avais le brassard CFE-CGC. Ils me disaient qu'ils regrettaient d'avoir voté deux fois Macron contre le Pen, et que la prochaine fois ils voteront pour Le Pen contre le candidat de Macron. Et que finalement, "ça n'aurait pas été pire...". Je ne disais rien.J'avais envie de rappeler que dans certains syndicats, toute approche avec le Front National est interdit statutairement. Ce qui me parait idiot quand à côté on accepte de parler avec des Rousseau, des Obono Mélenchon ou des Louis Boyard qui ont des positions, des méthodes et des actes qui me semblent pire que ce que proposerait le RN. Statutairement et dans mon idéal, même si je parle avec tout le monde, je souhaite que ni l'un ni l'autre n'arrive au pouvoir. Pourtant, c'est le chemin que En Marche et Macron sont en train de tracer. Ca m'emmerderait que le pouvoir soit confié à des tarés aux comportements abjects (pensée à l'ancien chef des verts, qui a eu la tête coupée sur des "on dit" car Mme Rousseau...).
Non, l'ambiance était bonne. Mais je sentais que les gens en avait marre. J'avais deux copains non syndiqués mais LR comme moi aussi dans le cortège. En colère contre notre parti et nos chefs à l'Assemblée.
Et au final un constat. Tout le monde accumuler les erreurs politiques. LR j'ai suffisament écrit : à l'Assemblée il fallait être dans l'opposition puisque c'est pour ça que nous avons été élu (au Sénat c'est différent). Le parti Macroniste et son petit chef, plus la peine d'en parler : hier aura été le coup de grace, l'étincelle dans la station essence. La NUPES aura montré qu'ils étaient des gamins immatures avec qui la discussion est impossible, et qui crient pour empêcher aux autres de s'exprimer. Ils veulent ressortir la guillotine.
Trois vainqueurs dans la séquence : le RN, qui n'a rien dit mais au moins n'a pas dit de connerie et est resté dans son couloir. Ils ont fait de la politique. Quelque part Charles de Courson, que personne ne connaissait à part ceux qui s'intéressent à la politique. Et les syndicats, qui ont été responsables, raisonnables, et audibles.
Par contre, même si le groupe vit bien, il est soudé contre une personne, contre un pouvoir. Non, il n'y a pas d'alternative.
J'aimerais que les intentions de Bernard Cazeneuve à gauche qui veut remettre une gauche républicaine marche. J'aimerais que LR redevienne un parti de gouvernement : il y a un corpus idéologique qui aujourd'hui est inaudible. Nous sommes plusieurs à considérer que le totem du "travailler plus" est une erreur politique et sociologique. Il faut que la France produise plus mais en ayant plus de gens qui travaillent. Et sur des produits plus qualifiés, donc un besoin de formation, d'augmenter les compétences. D'avoir plus de travailleurs qualifiés. Donc plus de valeur ajoutée, donc de meilleurs salaires. En garantissant notre souveraineté industrielle, énergétique, économique, alimentaire. Sur des bases où le régalien est fort. Et où la famille est protégée et où tout enfant est une même richesse (revenir sur l'universalité des allocations familliales et abrogation de la baisse du quotien familial et mettre le paquet sur la petite enfance et sur les familles qui bossent)
La droite s'est plantée sur sa vision du travail, vouloir revenir sur les 35 heures ou augmenter la durée du travail. Certains ont la vision que tout est un et que un est dans tout. Qu'il faut voir les retraites comme le composant d'un ensemble, notre société. Sur ce point, je crois que Eric Ciotti s'est disqualifié. J'aimerais un leader ou un chef de file qui parle peut être moins, mais qui bosse. J'ai des noms en tête.
Il faut une vraie gauche et une vraie droite, fortes. Aujourd'hui les oppositions sont les extrêmes. Mais à part ça le groupe vit bien...