La fiction iranienne est souvent une bonne surprise, notamment car elle est bien plus originale que beaucoup de nos fictions répétitives. Nima Javidi (Les enfants du soleil) nous embarque dans la première série iranienne présentée au Festival Séries Mania. Malgré ses imperfections, The Actor a le mérite de faire une proposition différente en mettant en avant une certaine vision qualitative du cinéma iranien. Il a toujours su être inventif et traverser les frontières. Le résultat est ici intéressant car Ali et Morteza, nos deux héros, sont des personnages amusants et attachants. The Actor se joue des apparences grâce à notamment sa scène d'introduction qui nous laisse imaginer une série avant de retourner la situation et de nous montrer quelque chose de totalement différent. Cette façon de mettre en scène le quotidien pour se divertir est une occasion de s'évader et d'oublier le régime iranien. The Actor est assez subtile pour ne pas mettre les pieds où il ne faut pas mais tâcle justement la société iranienne à sa façon.
Les aventures improbables de deux jeunes acteurs au chômage qui se font engager pour jouer des rôles improbables dans la vraie vie.
Le premier épisode nous permet donc de rencontrer nos deux personnages avant de comprendre petit à petit vers quoi The Actor veut réellement nous emmener. Nos héros jouent dans la vie et de leur propre vie afin d'amuser les autres et s'amuser eux-mêmes. Les interludes musicales (sur fond notamment de musiques occidentales) cassent un peu le récit afin de nous offrir une certaine vision de la liberté. Les personnages dansent, virevoltent à l'écran et s'offrent un moment au milieu d'un récit et d'un pays différent. Ali et Morteza vont attirer l'attention d'une agence de sécurité mystérieuse qui a besoin de leurs talents. Il faudra forcément voir la suite de The Actor pour comprendre et cerner ce dont il ressort mais ces deux épisodes rendent suffisamment curieux. Au delà de ça, The Actor parvient aussi à parler de la vie de ces deux héros en société et la façon dont la société organise la vie des iraniens. C'est soigné, pas toujours mémorable mais bien incarné. Notamment avec Navid Mohammadzadeh que l'on a déjà vu dans La loi de Téhéran et Leïla et ses frères.
Note : 6/10. En bref, curieuse aventure qui se permet quelques fulgurances. Parfois dispensable mais intelligente et soignée rappelant les qualités du cinéma iranien sur le petit écran.
Diffusée en avant première lors du Festival Séries Mania 2023