Quelqu'un d'un doigt léger m'a touchée à l'épaule...
Je me suis retournée mais il s'était enfui :
Peut-être es-tu celui que je n'espérais plus
et dont le souvenir confus
trouble encore quelquefois le miroir de mes songes ?
Ou bien
l'ange gardien de mon âme d'enfant
alors que résonnait aux jardins du Printemps
le doux éclat de nos deux rires ?
Je froissais quelquefois tes ailes dans nos jeux,
blanches ailes au reflet bleu
comme l'enfantine journée.
Viens-tu comme autrefois, poser mes pieds lassés
sur la divine échelle où palpitaient les anges ?
Nous la sentions vibrer d'amour pur sous nos doigts,
mais c'était le temps d'autrefois...
Ou bien
es-tu tout simplement
celle que chaque jour j'attends,
la patiente Silencieuse,
avec le fil aiguisé de ta faux
dissimulé derrière ton épaule ? ...
Est-ce donc en ce soir d'automne
et dans sa fragile beauté
qu'il faut partir pour l'incertain voyage ?
Ô Mère du sommeil, prends moi donc par la main,
ne faisons pas de bruit et ne troublons personne,
partons comme s'envole une feuille en automne.
(Octobre 1943)
Louisa Paulin
Partager cet article Repost0 &version; Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous : Vous aimerez aussi : Ma mort Bien que mort à la foi La Soupe à l'oignon Emportez toutPoètes D'hier
« Article précédent