Strava intègre le suivi du sommeil pour une vision plus globale entrainement / récupération

Et si le suivi du sommeil était une facette oubliée de la performance dans Strava ?

Depuis ses débuts, Strava s’est concentré sur la performance sportive et les échanges sociaux qui vont (forcément) avec. En parallèle, avec la multiplication des capteurs, les montres connectées ou plus récemment les bagues connectées ont élargit leur champ d’action à des métriques de suivi quotidien et de qualité du sommeil pour proposer une vision plus globale. En effet, sans équilibre entrainement / récupération, il n’y a pas de progression des performances.

Strava est sur le point de rattraper cet oubli en intégrant, dans sa prochaine mise à jour, le suivi du sommeil. Une évolution qui semble logique.

L’intégration du suivi du sommeil dans Strava

Si Strava a mis du temps à intégrer le suivi du sommeil, on peut dire qu’ils ont fait les choses proprement du premier coup. Et la bonne nouvelle, c’est que ce sera inclut dans la version gratuite. Pas besoin d’un abonnement comme pour la création des itinéraires en boucle. D’autant que le prix de l’abonnement mensuel a augmenté dernièrement.

On accèdera aux données de sommeil soit dans le fil d’actualité de la page d’accueil de l’application, comme n’importe quel enregistrement d’activité, soit dans le dernier onglet ‘Vous’, dans lequel on retrouvera les différents enregistrements de nuit de sommeil, ainsi que quelques outils d’analyse des ‘Progrès’.

Chaque enregistrement d’une nuit de sommeil présente différentes informations :

• Heures de coucher et de réveil
• Durée du sommeil
• Phases de sommeil (léger, profond, paradoxal)
• Durée nécessaire à l’endormissement
• Fréquence cardiaque, fréquence cardiaque au repos
• Variabilité de fréquence cardiaque
• Oxygénation sanguine
• Fréquence respiratoire
• Enregistrement des ronflements (via le micro du smartphone)
• Calories brûlées

Bien sûr, toutes ces données dépendent du moyen utilisé pour capter les infos, voir le détail dans le paragraphe suivant.

A partir de ces données, un algorithme calcule un score de récupération, ainsi qu’une petite analyse pour donner une idée de l’impact de la qualité de chaque nuit de sommeil sur l’état de récupération. Et c’est là que cette nouvelle mise à jour est intéressante : ça va permettre de faire le lien entre les activités de la veille, la qualité du sommeil et la séance d’entrainement du jour à venir.

Un graphique que je trouve intéressant, c’est le déficit du sommeil, calculé en cumulant le temps de sommeil jour après jour (ou plutôt nuit après nuit) par rapport à votre objectif de sommeil chaque nuit. Disons que vous vous êtes fixé un objectif de dormir 8h par nuit, mais que vous n’avez dormi que 7h30 la nuit dernière et 7h45 la veille, vous avez un déficit de 45min. Ca peut être utile dans le cadre d’une préparation Ironman, qui nécessite un gros volume d’entrainement, à gérer en plus d’une vie familiale et professionnelle.

A ce stade, je n’ai pas encore vu si les siestes allaient être prises en compte. Je pense que c’est plus difficile car il n’y a encore que peu de montres GPS qui détectent et enregistrent les siestes.

Un truc intéressant, c’est que Strava va géopositionner vos nuits de sommeil. A quoi ça sert ? Hé bien à se rendre compte, par exemple, que vous dormez mieux / plus longtemps à un endroit par rapport à un autre. Ca peut être intéressant à savoir. Bon, j’imagine qu’ils n’iront pas jusqu’à désigner des local legends, parce que si vous n’êtes pas la local legend du nombre de nuit dans votre lit, ça serait inquiétant…

Après, je ne sais pas si ces activités nocturnes seront aussi renseignées sur la heatmap…

Les appareils compatibles

Vous trouviez ça intéressant mais vous vous demandiez comment l’appli sur votre smartphone allait arriver à analyser votre sommeil ? Hé oui, ce n’est pas de la télépathie.

Il y a 2 moyens de transférer sur Strava les données nécessaires à l’analyse du sommeil : un objet connecté qui fait déjà de l’analyse du sommeil ou un smartphone.

Dans le premier cas, c’est simple. Vous utilisez une montre cardio GPS ou une bague (type Oura ring) qui enregistre déjà ces données et il suffit alors d’activer la synchronisation des données entre cette application et Strava. Ca fonctionne exactement de la même manière que lorsque vous enregistrez une séance de course à pied avec une Garmin et qu’elle est transférée automatiquement vers Strava.

Strava récupère les données brutes des capteurs et les utilise avec ses propres algorithmes (comme ils le font pour toutes les autres activités sportives).

Forcément, ça veut dire que vous pourriez vous retrouver avec des analyses différentes entre Garmin Connect et Strava. C’est exactement la même chose que sur toutes les autres séances de sport, j’ai déjà expliqué pourquoi dans cette vidéo. Je sais que vous allez me demander de faire des comparaisons pour savoir lequel est le plus fiable. Sauf que ce n’est pas comme la fréquence cardiaque ; dans le cas du sommeil, je ne dispose pas d’un appareil de référence. Donc impossible de savoir lequel dit vrai. C’est un peu comme pour les différences de dénivelé entre ce qu’affiche votre montre et ce qu’a recalculé Strava.

Bien évidemment, vous ne retrouverez dans Strava que les données que votre montre cardio GPS peut enregistrer. C’est-à-dire que si votre ‘vieille’ montre n’a pas de capteur d’oxygénation sanguine, vous ne retrouverez pas cette donnée dans Strava.

Au lancement, on peut déjà coupler les comptes :

• Garmin
• Suunto
• Coros
• Fitbit
• Whithings
• Oura
• Whoop

Notez l’absence de Polar, qui a focalisé sa dernière mise à jour sur Sleep Wise et qui n’a peut-être pas cru dans cette mise à jour de Strava.

L’autre moyen pour capter des données, ce sera de poser votre smartphone sur votre matelas. Ca va permettre d’enregistrer vos mouvements, souvent associés à un sommeil paradoxal (les rêves). On pourra aussi enregistrer la fréquence cardiaque mais il faudra pour ça porter un capteur couplé en Bluetooth avec l’appli. Bon, je m’imagine mal dormir avec une ceinture cardio… avec un brassard, à la rigueur.

L’avantage de passer par Strava sur smartphone, c’est qu’on pourra enregistrer les ronflements. C’est un symptôme assez souvent associé à l’apnée du sommeil (et ça peut être marrant pour ceux qui parlent la nuit).

Les nouvelles fonctionnalités liées au sommeil

A partir de là, Strava a ajouté sa petite touche de gamification, à l’instar de ce qu’ils ont fait avec le sport depuis leurs débuts.

Donc comme pour toute activité enregistrée dans Strava, vous pourrez recevoir / donner des kudos pour une bonne nuit de sommeil ! Je ne pense pas qu’il y aura des KOM / QOM.

Cette mise à jour s’accompagne du lancement d’un nouveau challenge mensuel : il faudra dormir 310h en avril. Pas sûr que tout le monde arrivera à atteindre ce score. Enfin, je dis ça, je dis rien…

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