Test Garmin Instinct Crossover : des aiguilles en plus de tout le reste

Les Instinct ont toujours été présentées comme les Garmin au look de G-Shock. La particularité de l’Instinct Crossover c’est qu’elle combine l’affichage de l’heure avec des aiguilles et un écran numérique pour afficher des données tirées des capteurs ou d’un smartphone connecté.

Initialement, je n’avais pas prévu de faire ce test de l’Instinct Crossover. Je l’avais catégorisée comme une montre GPS de niche et je dois avouer que la combinaison écran & aiguilles ne m’attirait pas plus que ça. Mais comme plusieurs personnes m’ont écrit en manifestant de l’intérêt, ben… voilà le test.

Techniquement, cette Instinct Crossover est en fait construite sur une base d’Instinct 2. Et tant mieux : meilleure résolution d’écran, plus grande autonomie, beaucoup plus de fonctionnalités pour la performance sportive.

Test Instinct Crossover : le verdict

Test Garmin Instinct Crossover : des aiguilles en plus de tout le reste

L’Instinct Crossover a adopté un style unique, quelque chose qui n’existe nulle par ailleurs : une montre connectée, avec d’énormes capacités sportives et deux vraies aiguilles qui donnent l’heure.

POUR
Fonctionnalités sportives
Look unique
Aiguilles luminescentesCONTRE
Quelques irritations liées à l’interface
Recharge solaire moins efficace

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Ce qui est nouveau sur l’Instinct Crossover

2 aiguilles pour donner l’heure
Pastilles luminescentes
Boitier plus épais
Plus lourde (65g contre 52 pour l’Instinct 2)
Suppression de la fenêtre en haut à droite de l’écran
Puce GPS Mediatek
Autonomie réduite
Recharge solaire moins performante
Garmin Pay sur tous les modèles

Présentation de la Garmin Instinct Crossover

Elle remplace : aucune

Au-dessus dans la gamme : aucune

En-dessous dans la gamme : aucune

Modèle testé : Instinct Crossover Solar bleue

Garmin a repris le boitier de 45mm de l’Instinct 2, il n’y a pas de version S plus petite. Elle est toutefois plus épaisse : 16,2mm contre 14,5. Forcément, il a fallu faire de la place pour ajouter les aiguilles. Le verre n’est pas aussi enfoncé à l’intérieur de la lunette. Ca offre moins de protection contre les rayures.

L’ajout des aiguilles et du mécanisme (et peut-être d’une plus grosse batterie) se sent sur la balance avec une Instinct Crossover qui a pris 13g, à 65g. On n’est plus très loin des 72g d’une Fenix 7 Sapphire pourtant plus large (47mm) et construite avec plusieurs pièces de boitier en titane.

Par rapport au ‘look de G-Shock’, je trouve que le design reste finalement assez soft. Il y a bien un renfort qui dépasse du boitier côté droit, mais sa forme a été adoucie par rapport aux Instinct de la première série.

Les marquages sur la lunette rappellent quand même bien les G-Shock, avec en face de chaque bouton les inscriptions CTRL, MENU, ABC, GPS, SET. Notez que ces appellations sont différentes de celles qu’on trouve habituellement sur les Garmin. D’ailleurs, ce qui est marrant, c’est que Garmin a dû avoir des retours d’habitués qui étaient un peu paumés, parce qu’ils ont rajouté sur la lunette interne les appellations classiques des boutons : LIGHT, UP, DOWN, START, BACK. Ces doubles inscriptions n’existaient pas sur les premières Instinct.

Comme toutes les montres GPS outdoor, elle est étanche à 100m.

Le bracelet est spécifique aux Instinct, mais avec un système d’attache standard pour un remplacement rapide et sans outil. Il est assez long et avec des crans quasiment dès la base. Donc il pourra s’adapter à toutes les utilisations.

Il existe 3 modèles d’Instinct Crossover :

Instinct Crossover : modèle standard
Instinct Crossover Solar : avec recharge solaire
Instinct Tactical : avec recharge solaire

La recharge solaire, c’est la seule chose qui les distingue, il n’y a aucune différence de fonctionnalités.

Ce qui rend l’Instinct Crossover singulière, c’est l’affichage hybride : des aiguilles pour indiquer l’heure mais aussi un écran numérique en-dessous pour afficher tout un tas de données et informations liées aux fonctionnalités de cette montre de sport connectée.

Ce n’est pas complètement nouveau, Garmin ayant déjà sorti plusieurs versions de montres hybrides Vivomove. Mais ces dernières étaient plutôt à destination d’utilisateurs recherchant un look plus classe, notamment par le fait que l’écran numérique est invisible lorsqu’il est éteint, ce qui donne à la montre connectée un aspect de montre analogique classique.

Là, sur l’Instinct Crossover, cet aspect look n’est pas recherché. L’écran transréflectif est allumé en permanence et affiche les données de la watchface (par défaut : autonomie, intensité solaire, date, FC, baromètre, météo) tant qu’on ne s’en sert pas pour autre chose.

L’intégration des aiguilles a impliqué un changement de la forme de l’écran et la petite fenêtre qu’on trouvait sur les Instinct 1 et 2 en haut à droite a été retirée. A l’utilisation, les aiguilles bougent (évidemment, sur une montre, pour donner la bonne heure, c’est mieux) dans différentes positions pour ne pas gêner l’affichage des données en-dessous. Lorsqu’on consulte les widgets, elles se mettent sur 9h15 et l’écran est séparé en 2 (ce qui rend la lecture pas forcément facile car la surface d’affichage utile devient assez réduite. Sur l’écran de suivi d’itinéraire, elles sont sur 6h30, pour masquer le moins possible la trace GPS et l’itinéraire à suivre. Et dans les phases de transition d’un écran à un autre, elles peuvent tourner un peu dans tous les sens, c’est marrant (au début).

Finalement, c’est sur la watchface que les aiguilles gênent le plus car elles peuvent masquer une partie de l’affichage (mais bon, c’est vraiment le coup de pas de chance).

L’écran a une taille de 23mm x 23mm, avec des angles tronqués et une résolution de 176 x 176 pixels. C’est pas une super définition, je ne comprends pas pourquoi Garmin n’a pas utilisé un écran à 240 x 240 comme on trouve sur la majorité des montres GPS depuis plusieurs années.

Les aiguilles et les 12 pastilles autour du cadran sont luminescentes. C’est-à-dire qu’elles brillent dans le noir si elles ont été ‘chargées’ à la lumière avant. Comme sur nos anciennes montres quand on était jeunes.

L’interface se fait via les 5 boutons classiques de Garmin, il n’y a pas d’écran tactile. La majorité de l’interface est fluide, les aiguilles bougent vite et ne gênent pas la lecture. Mais je ne sais pas pourquoi, le chargement de certains écrans est long. Par exemple, le chargement des données d’une séance de l’historique est suuuuper long (même sur des séances relativement courtes, d’une heure).

Il y a eu de petits changements dans l’interface (qui m’ont gêné, moi, pour ce test) : normalement, pendant l’accroche GPS, on peut voir en haut l’estimation de l’autonomie calculée par le gestionnaire de batterie (en heures) et le pourcentage de batterie restante (ça, il faut normalement l’activer dans les réglages). Ben sur l’Instinct Crossover, le pourcentage de batterie restante n’est pas affiché pendant le GPS fix. C’est important pour moi, pour voir si l’autonomie réelle est bien aussi bonne qu’annoncée par Garmin. Il m’a fallu un moment pour trouver cette info : en haut du menu de réglages après un appui long sur Up.

Garmin a adapté tous ses widgets à la configuration particulière de l’Instinct Crossover. On retrouve donc des capacités qui sont assez impressionnantes. Pour les widgets, on a :

Watchface
Intensité solaire
Météo
Lever / coucher de soleil
Dernier sport
Nombre de pas
Fréquence cardiaque
Body battery
Sommeil
Calendrier
Notification
Aperçu santé
Statut de VFC
ABC (altimètre, baromètre, boussole)
Acclimatation à l’altitude
Performances
Statut d’entrainement

Tout est personnalisable (choix et ordre) et il y a encore tous ces widgets que je n’utilise pas : oxymètre de pouls, altimètre, autre fuseau, baromètre, calories, commandes musicales, boussole, dernière course, dernier parcours vélo, dernière nage, minutes intensives, phase lunaire, respiration, stress, température, étages gravis.

Lorsqu’on fait défiler les widgets (ou plutôt les aperçus de widget), on en voit 1 au-dessus des aiguilles et 2 en-dessous en plus petit. On peut alors appuyer sur Start pour sélectionner l’aperçu du haut afin d’aller consulter les écrans constitutifs de ce widget. Par exemple, le widget de fréquence cardiaque est constitué de 2 écrans, 1 avec la fréquence cardiaque de la journée et 1 avec le graphique de la fréquence cardiaque au repos des 7 derniers jours.

Toujours dans le domaine de l’interface et de la personnalisation, on peut aussi personnaliser l’écran de commandes, qui rassemble un certain nombre de raccourcis comme un chronomètre, le compte à rebours, le mode économie d’énergie, le réglage de la luminosité, le verrouillage des touches, les commandes musicales, le paiement sans contact, etc.

On peut aussi configurer quelques raccourcis sur différentes pressions de bouton(s).

C’est ce qui est vraiment bien avec Garmin, tout est personnalisable et on peut tout configurer à partir de la montre, à n’importe quel moment, dès que l’envie nous prend.

L’Instinct Crossover capitalise sur la dernière génération de capteurs de Garmin :

Capteur cardio + oxygénation sanguine
Puce multi GNSS
Altimètre barométrique

Cependant, la puce GNSS n’a que 2 modes de fonctionnement : GPS seul ou multi GNSS (plus Ultratrac, qui permet d’augmenter l’autonomie en dégradant significativement la précision GPS). Il n’y a pas de GNSS double fréquence.

Sur ce sujet, on sent que Garmin est au milieu du gué. Ce réglage qui améliore grandement la précision GPS a été initialement réservé aux modèles haut de gamme (Fenix 7 Sapphire et Epix Sapphire), puis généralisé sur toutes les Forerunner 265 & 965. L’Instinct Crossover est sortie entre les 2 et n’en bénéficie pas. Sur ce point, il n’y a pas de différence entre l’Instinct Crossover Solar et l’Instinct Crossover standard, le mode GNSS double fréquence n’est présent sur aucune des 2.

On peut aussi lui coupler des capteurs externes connectés en Bluetooth ou en ANT+ :

Cardio (ceinture ou brassard)
Capteurs de vélo : vitesse, cadence, puissance
Capteurs de course à pied : running dynamics pod, puissance, footpod

Hé oui, malgré son look de baroudeuse, l’Instinct Crossover est en fait une montre de sport hyper puissante, qui s’approche des capacités des Fenix 7.

La liste de profils sportifs couvre déjà pas mal de sports :

Course à pied, tapis de course, trail, course virtuelle, piste d’athlé, piste en intérieur
Vélo, home trainer, ebike, VTT, eVTT, cyclocross, gravel, vélotaf, vélo de route, cyclotourisme
Triathlon, biathlon, swimrun, enchainement
Marche, randonnée, ascension
Escalade sur bloc, escalade en salle
Natation en piscine, en eau libre
Ski, snowboard
Ski de fond classique, skating
Ski de rando, snowboard split
Kayak, stand up paddle, aviron, rameur
Musculation
Cardio, HIIT, vélo elliptique, stepper, escalier
Yoga
Tennis, pickleball, padel, bateau, tactique, équitation
Chasse, pêche
Golf
Autre

Ca, c’est la liste des profils sportifs qui offrent quelque chose de spécifique pour chacun des sports en question. Pour tout le reste, on peut créer des profils sportifs personnalisés supplémentaires.

Pour tout ce qui est configuration, et comme pour toutes les montres GPS Garmin sorties en 2023, on peut passer par Garmin Connect sur son smartphone. C’est plus pratique, notamment pour tous les réglages des profils sportifs.

Ca va peut-être vous surprendre, mais l’Instinct Crossover a reçu l’algorithme de puissance au poignet pour la course à pied. Pour ce qui est des autres outils sportifs, l’Instinct Crossover est au niveau des meilleures montres GPS :

Objectifs : distance, temps et allure
Fractionné depuis la montre
Programmation de séances complexes depuis Garmin Connect
Suggestions quotidiennes d’entrainement (course à pied)
Programmes personnalisés adaptatifs Garmin coach
Running dynamics (cadence, longueur de foulée, temps de contact au sol, équilibre gauche/droite, oscillations verticales, ratio vertical)

Après chaque séance, de nombreux algorithmes physiologiques tournent pour vous informer des effets liés à cet entrainement :

VO2max
Training effect aérobie et anaérobie
Temps de récupération
Charge d’entrainement
Statut d’entrainement

Il faut ajouter à cela le statut de variabilité de fréquence cardiaque. Cette métrique demande 28 jours pour se mettre en place. Passé ce délai, ça donne une bonne idée de l’état de fraicheur du corps, en réponse aux sollicitations de l’entrainement.

Pour l’outdoor, l’Instinct Crossover peut faire du suivi d’itinéraire avec guidage turn by turn, avec ou sans POI. Mais elle ne dispose pas de l’écran Up ahead des Fenix 7. Ni de la carto, évidemment.

Elle intègre toute la gamme de statistiques de suivi d’activité quotidienne qu’offre Garmin : sommeil, body battery, stress, oxygénation sanguine (SpO2), pas, calories, etc.

Et c’est aussi une montre connectée, avec :

Notifications
Contrôle de lecteur de média
Météo
Calendrier
Paiement sans contact
Plateforme de téléchargement Connect IQ

Télécharger le manuel utilisateur

Autonomie

L’Instinct Crossover a une autonomie de 25h en enregistrement sportif. Cette valeur est portée à 31h sur les modèles Solar, pour peu qu’il y ait 3h d’ensoleillement à 50 000 lux.

C’est moins que sur les Instinct 2 dont les autonomies sont de 30h pour les modèles standards et 48h pour les modèles Solar. Mais je pense que Garmin affiche là des autonomies en mode multi GNSS et pas GPS seul. Dans la pratique, mes relevés me font dire qu’on peut atteindre 50h en enregistrement GPS seul par une belle journée ensoleillée (ski de rando en février).

Le mode multi GNSS consomme plus. Sur une sortie sans recharge solaire (montre sous la manche), je dirais qu’on est autour de 28h d’autonomie. Et là, on retombe sur la valeur d’autonomie annoncée par Garmin dans la fiche technique. CQFD.

Notez aussi au passage que la capacité de la recharge solaire est largement diminuée. Elle pouvait apporter un gain de 60% sur les Instinct 2 mais plafonne à 25% sur l’Instinct Crossover. C’est dû au fait que la bande photovoltaïque autour de l’écran (la partie la plus efficace) est plus fine sur l’Instinct Crossover et couverte par endroits par les marquages d’heure autour du cadran. La disparition de la petite fenêtre dans le coin supérieur de l’écran a également entrainé la suppression de la zone photovoltaïque lui l’entourait.

En dégradant tous les réglages, y compris la précision GPS (mode UltraTrack), on peut monter à 111h d’autonomie et même 553h avec la recharge solaire (faudra pouvoir enchainer 23 jours sous le soleil, mais sur un marathon des sables, ça passe). Mais la précision GPS sera vraiment mauvaise.

Après, il y a un mode Expédition, qui ne relève qu’un point GPS par heure et qui peut tourner ainsi 40 jours (327 avec du soleil).

Sinon, elle est rechargeable en course avec une batterie externe, comme toutes les Garmin depuis bien longtemps.

Garmin annonce une autonomie de 28 jours en utilisation de montre connectée. Ca, ça dépend des réglages et des capteurs activés en suivi continu. Avec les réglages que j’utilise, le gestionnaire de batterie m’annonce 23 jours.

Typiquement, le capteur d’oxygénation sanguine consomme beaucoup de batterie et ne sert quasiment à rien si vous êtes à moins de 2000m d’altitude. Dans mon cas, je ne l’active que la nuit, parce que c’est une donnée qui est intégrée dans l’algorithme d’analyse de la qualité du sommeil.

Ensuite, avec la recharge solaire, on peut espérer atteindre 70 jours d’autonomie. Là aussi, on note la perte d’efficacité de la recharge solaire, puisque sur les Instinct 2, la recharge solaire permettait d’atteindre une autonomie illimitée avec la recharge solaire.

Comme toutes les montres GPS outdoor de Garmin, l’Instinct Crossover est équipée du gestionnaire de batterie. On peut activer une alerte de batterie faible (2 jours ou 4h de GPS par défaut) et un mode économie d’énergie. Mais le plus intéressant, c’est de pouvoir créer des profils d’utilisation dans lesquels on peut activer / désactiver des fonctions de capteurs, de l’écran, etc, pour ensuite les appliquer au profil sportif qu’on veut. C’est très pratique. Sinon, on peut toujours faire ces réglages individuellement sur chaque profil sportif.

Instinct Crossover

Champs de donnée

Utilisation sportive de base (essentiellement running)

Au moment de sélectionner son profil sportif, les aiguilles prennent de la place et l’écran n’affiche qu’un profil au-dessus (celui qui sera sélectionné) et 2 en-dessous. Si vous avez beaucoup de profils sportifs dans la liste de vos favoris, ça rend la recherche un peu plus fastidieuse que sur les autres Garmin.

L’Instinct Crossover utilise la nouvelle mouture des suggestions quotidiennes d’entrainement. L’algorithme va vous proposer une séance juste après la sélection du profil Course à pied (ça ne fonctionne pas avec les autres profils sportifs). Vous pouvez y jeter un œil, puis décider de réaliser cette séance ou de l’ignorer pour courir à votre guise. Si ça vous gonfle de recevoir cette suggestion à chaque fois, vous pouvez la désactiver.

Dans le fonctionnement de base, l’algorithme propose chaque jour une séance adaptée pour améliorer vos performances. Mais ça va être du travail de fond. Sauf si vous avez programmé une course dans votre calendrier Garmin Connect. Dans ce cas, l’algorithme va devenir un peu plus ‘intelligent’ et fera des suggestions pour préparer cet objectif le jour J. Il y aura plus d’aérobie au début, une phase d’affutage juste avant la course, etc.

J’ai trouvé l’affichage largement plus exploitable que sur les autres montres GPS hybrides de Garmin. C’est clairement la promesse des Instinct en général : simple mais efficace. Sur les Vivomove, l’écran numérique est vraiment petit et ne permet d’afficher que 2 champs de donnée par écran. On sent que ce ne sont pas des montres faites pour les mordus de sport mais plus pour de l’occasionnel. Sur l’Instinct Crossover, on peut monter jusqu’à 4 champs de donnée par écran (c’était 5 sur les Instinct 2). Vu la taille de l’écran et la présence des aiguilles, je ne vois pas d’autres agencements possibles avec plus de champs de donnée, ce serait compliqué.

Sur les écrans comme la jauge cardio, les aiguilles se comportent comme celle d’un compteur, en pointant la valeur instantanée. Quand on change d’écran, elles reprennent une position qui ne gêne pas l’affichage (9h15 pour les écrans de donnée et 6h30 pour le suivi d’itinéraire).

J’ai quand même trouvé 1 configuration dans laquelle ça foire. Je me suis demandé s’il était possible de configurer un écran de donnée avec 1 seul champ. Alors pour les champs de base, comme le chrono, ça fonctionne bien. Garmin a prévu le coup et donc le nom du champ est écrit au-dessus des aiguilles, avec la valeur en-dessous. Ca revient à un écran à 2 champs de donnée en fait, c’est pas écrit plus gros. Mais avec un champ de donnée Connect IQ, cette mise en page n’est pas faite et la valeur est affichée pile poil au milieu, sous les aiguilles et même sous l’axe des aiguilles. Donc ce n’est pas lisible.

Au passage, on est toujours limité à 2 champs de donnée Connect IQ par profil sportif.

Pour réaliser une séance d’entrainement, on a à peu près tous les outils utiles :

Intervalles depuis la montre
Séances complexes depuis Garmin Connect
Objectif (distance, temps, allure)
Alarmes (FC, allure, temps, distance, puissance, cadence, etc)
Tours automatiques et manuels
Stratégies PacePro
Test guidé de seuil lactique
Confrontation à une ancienne activité
Métronome

Une fois la séance terminée, on peut consulter les statistiques directement à l’écran. Alors bien sûr, il y a moins de jolis graphiques que sur une montre GPS avec un bel écran couleur mais on peut consulter déjà pas mal de données, du dénivelé aux zones cardio en passant par le training effect.

C’est sur cette partie que certains écrans sont extrêmement longs à charger. Je ne sais pas pourquoi mais charger une activité tirée de l’historique ou afficher le profil d’altitude prend parfois une dizaine de secondes.

Ces données peuvent ensuite être synchronisées sur d’autres plateformes que Garmin Connect : Strava, Nolio, Training Peaks, etc.

Après chaque séance de sport, les algorithmes vont mettre à jour plein de métriques :

Temps de récupération
Charge d’entrainement
Acclimatation à la chaleur
Acclimatation à l’altitude
Prédictions de temps de course

Ca dépend quand même de quelques conditions :

Le VO2max n’est mis à jour que si vous avez passé plus de 20 minutes à plus de 70% de FCmax. Il est calculé sur le profil de course à pied, de trail si vous l’avez activé dans les paramètres et pour le vélo si vous utilisez un capteur de puissance
Garmin a fait évoluer son algorithme de charge d’entrainement, qui donne maintenant plus d’effet au dernier entrainement qu’à celui d’il y a 7 jours
L’acclimatation à l’altitude n’est calculée qu’au-dessus de 850m
L’acclimatation à la chaleur n’est calculée qu’au-dessus de 23°
Le temps de récupération est à comprendre comme ‘la durée à attendre avant la prochaine session intense’ et pas comme une durée de repos total

Les algorithmes complexes comme les suggestions quotidiennes d’entrainement, le statut d’entrainement ou Stamina nécessitent plusieurs semaines pour être fiables. Pendant cette période initiale, ces algorithmes vont évaluer vos capacités sportives au travers des différents capteurs et des métriques de chaque séance de sport. Ensuite, après 3 ou 4 semaines, ils seront capables de donner des conseils qui sont vraiment adaptés et personnalisés. Plus on enregistre de séances de sport, plus Stamina sera fiable, plus les suggestions quotidiennes d’entrainement seront adaptées (au début, ce sont simplement des courses relativement courtes à une allure de base mais après, la montre pourra vous proposer des séances avec des variations d’allure).

Garmin a d’ailleurs fait évoluer la représentation des prédictions de temps de course. Au lieu d’afficher un simple chrono sur les distances classiques (5km, 10km, semi et marathon), on a maintenant du courbe sur 4 semaines, qui permet de visualiser aussi l’évolution (c’est-à-dire l’effet de l’entrainement sur le temps espéré à l’arrivée).

Outdoor

Pour commencer, on a déjà le widget ABC de base : altimètre, baromètre, boussole.

On peut étalonner l’altimètre manuellement, avec le GPS ou avec le modèle numérique de terrain. Ensuite, on peut activer un étalonnage automatique.

Le widget du baromètre peut être ajuster pour afficher le graphique de pression atmosphérique sur les 6, 12, 24, 48h dernières heures. On peut aussi activer une alerte tempête.

Pour ce qui est de la boussole, on peut afficher les degrés ou les millièmes et utiliser le nord vrai, cartographique ou magnétique.

Pour la navigation, avec Garmin, on a plein de possibilités pour tracer des itinéraires, soit directement sur Garmin Connect ou Garmin Explore, soit en transfert automatique de Komoot ou Strava (nécessite un abonnement payant sur ces plateformes).

Lors d’un suivi d’itinéraire, les aiguilles réduisent la lisibilité. Il ne s’agit pas des aiguilles en soi, puisqu’elles se mettent sur 6h30 et ne gênent pas tant que ça. Mais la flèche de position est décalée sur la droite, pour ne pas se trouver sous les aiguilles. Donc forcément, ça limite le champ de vision de l’itinéraire, puisque la partie droite est plus réduite que si l’itinéraire était affiche sur l’ensemble de l’écran. Ensuite, il y a un genre de bug qui fait que lorsque l’itinéraire passe par l’axe des aiguilles au centre de l’écran, la partie gauche est coupée. C’est-à-dire que la suite de l’itinéraire, qui pourrait être tracé sur la moitié gauche de l’écran, n’est pas affichée. Ca oblige à bouger un peu, que l’itinéraire passe juste au-dessus ou juste en-dessous du centre, pour arriver à en voir plus.

Bon, tout ça pour dire que la navigation est quand même plus pratique sur une Instinct 2 classique.

Un truc que j’aurais trouvé cool, c’est que sur le widget boussole, ce soient les aiguilles qui indiquent le Nord et le Sud. Mais non, elles se mettent sur midi.

En suivi d’itinéraire, on peut afficher le profil d’altitude. Notez qu’il n’y a pas d’écran ClimbPro comme sur les Fenix. J’imagine que ça n’aurait pas été facile de mettre en page l’écran en noir & blanc avec des aiguilles au milieu.

Sinon, on peut naviguer vers des coordonnées GPS, des points d’intérêt ou suivant un azimut.

En cours d’activité, on peut aussi demander à la montre de nous guider vers le point de départ :

A vol d’oiseau
En sens inverse du chemin déjà effectué

Evidemment, comme il n’y a pas de fond de carte, chaque option qui fonctionne en mode vol d’oiseau n’indique qu’une direction à suivre et une distance à atteindre. Après, il faut se débrouiller pour trouver un chemin qui mène à destination.

L’instinct Crossover calcule votre acclimatation à l’altitude. Pour le coup, rien à voir avec le capteur d’oxygénation sanguine. Il s’agit d’un algorithme qui enregistre le temps que vous passez aux différentes altitudes auxquelles vous avez passé les 8 derniers jours et qui calcule la limite d’altitude pour laquelle votre corps serait bien acclimaté.

Le widget des heures d’ensoleillement est moins joli que ce qu’on trouve sur les montres GPS Garmin avec des écrans ronds en couleur. Ici, c’est en noir et blanc et il n’y a pas de belle présentation visuelle, juste les infos sur les heures de lever et coucher du soleil.

Autres sports

L’instinct a toujours été une montre GPS multisports au sens où elle peut être utilisée pour tout un tas de sport, elle n’est pas spécialisée dans la course à pied ou la natation. L’Instinct Crossover a aussi des profils sportifs qui permettent d’enchainer plusieurs disciplines sportives dans un seul enregistrement :

Triathlon : enchaine natation, vélo et course à pied avec les transitions qui vont bien
Swimrun : natation et course à pied
Multisport : un profil qui permet de passer d’un profil à n’importe quel autre, quand on veut. Utile pour les raids multisports par exemple
Biathlon : pareil que le multisport, mais avec seulement 2 activités, au choix

Pour le reste, il existe maintenant de multiples profils pour le vélo, pour différencier les sorties route, VTT, vélotaf, gravel et vélo électrique.

Le profil de ski de randonnée a reçu la dernière mise à jour qui lui permet de détecter automatiquement les parties de montées et de descente, avec une bascule automatique. Si on veut jouer la sécurité, on peut toujours le faire manuellement, en appuyant sur Back.

Le profil Musculation détecte bien les mouvements et compte le nombre de répétitions ainsi que le nombre de séries. Bon, ça, c’est la théorie. En pratique, c’est plus ou moins fiable en fonction des exercices.

Les autres profils sportifs couvrent pas mal d’activités d’outdoor, en montagne, en eau vive, en mer, etc.

Précision GPS / cardio

En forêt, je n’ai pas trouvé les traces GPS de l’Instinct Crossover formidables.

Ici, on voit que c’est spécifiquement en forêt, parce que sur la partie du haut, la trace est bonne et elle se détériore en entrant dans la forêt.

Ca se confirme sur ces montées en conversions, qui ne sont pas très précises.

Mais les choses se sont bien améliorées en passant en mode multi GNSS.

Pour vous montrer la différence, j’ai superposé 2 traces de l’Instinct Crossover sur un secteur où j’ai suivi à peu près le même itinéraire. On voit bien que la trace en multi GNSS est plus précise qu’en GPS seul. Prenez-le en considération si la précision GPS est importante pour vous : utilisez le mode multi GNSS et réservez le mode GPS seul uniquement lorsque vous avez besoin de plus d’autonomie.

En ski, les virages sont bien mieux marqués qu’avec la GPS 900 (trace de montée à gauche, descente à droite).

L’Instinct Crossover a conservé le même point faible que presque toutes les autres montres GPS Garmin : les pelotes lors des arrêts. A chaque petite pause, la puce GPS continue d’enregistrer des petits déplacements qui à la fin de la sortie font parfois des erreurs sensibles, sur des activités de randonnée ou la partie montée de ski de rando. Ca s’améliore en mode multi GNSS.

Sur de grosses montées, l’enregistrement de la progression verticale est vraiment très propre. Mieux que la GPS 900.

Sur des portions vallonées moins prononcées, ça reste bon (je précise que là où il y a des écarts entre l’Instinct Crossover et la GPS 900, c’est la GPS 900 qui me semble avoir tort).

Comme toutes les Garmin sorties depuis 2023, j’ai trouvé le suivi de la fréquence cardiaque très bon.

Ici j’ai fait des pompes au début de chaque bloc et on voit que les mouvements du poignet sur les pompes perturbent le capteur cardio optique. Mais tout revient rapidement dans l’ordre.

Activité quotidienne

Toutes les données enregistrées en continu par les capteurs de la montre sont visualisables depuis les widgets dédiés, ainsi que transférées vers Garmin Connect et consultables depuis l’appli ou le site web.

Ca inclut :

Fréquence cardiaque : instantanée, au repos, maximum, avec alerte de FC anormale
Oxygénation sanguine
Fréquence respiratoire
Stress
Sommeil : heures de début et de fin, durée, phases, score global
Nombre de pas
Nombre d’étages
Calories brûlées
Body battery
Minutes intensives

Chacun fixera le ou les objectifs qu’il a envie, en fonction de ses activités et de ce qui lui semble important.

Il y a aussi un suivi du sommeil, avec des statistiques à foison : heures, durée, répartition par phases, etc. Un score de sommeil résume en 1 seule donnée la qualité de votre récupération la nuit dernière.

Garmin ne détecte toujours pas les siestes et n’enregistre que le sommeil de la nuit.

Cependant, l’effet récupérateur d’une sieste peut être suivi avec le body battery. Ca reste aujourd’hui le meilleur indicateur quotidien, basé sur la mesure de la variabilité de fréquence cardiaque, parce qu’il réagit à de nombreux facteurs : activité sportive, activité quotidienne, repos, sieste, qualité du sommeil. C’est donc un très bon indicateur pour équilibrer activité sportive et récupération, ainsi que détecter les signes de maladie ou de surentrainement.

L’aperçu santé est un outil qui va mesurer en simultané la FC, le SpO2, la fréquence respiratoire, le niveau de stress, la VFC. Toutes les données sont enregistrées pendant 2 minutes, transférées vers Garmin Connect et on peut les exporter au format PDF. Après, de là à ce que votre médecin accepte de les regarder, c’est une autre histoire.

Les femmes pourront aussi suivre leur cycle menstruel.

J’aime bien le rapport matinal. C’est un rappel qu’on peut activer et qui s’affichera chaque matin juste après le réveil. Les données affichées sont personnalisables : sommeil, statut de VFC, météo, calendrier, entrainement du jour, body battery. Je trouve ça intéressant.

Montre connectée

La nuit, on peut lire l’heure pendant une certaine durée grâce aux pastilles luminescentes. Mais après, le rétroéclairage, éclaire l’écran numérique mais pas les aiguilles elles-mêmes.

La watchface reste personnalisable, même si pour ça on ne peut pas passer par l’application, c’est un des rares réglages qu’on doit obligatoirement faire depuis la montre. On peut personnaliser les champs de donnée affichés ou alors carrément changer de watchface. Il y a des affichages numériques (avec l’heure en chiffres), analogiques (dans ce cas il n’y a pas d’aiguilles sur l’écran) et même des affichages mixtes.

L’Instinct Crossover n’embarque pas de lecteur de musique. Il y a quand même un écran de contrôle de lecteur de média qui permet de contrôler ce qui se passe sur son smartphone. On peut ajuster le son, passer à la musique suivante, etc.

Elle reçoit les smart notifications comme n’importe quelle montre connectée. Vu la faible résolution de l’écran, il n’y a que quelques émoticônes qui passent. Le texte passe bien, mais la surface d’affichage est quand même réduite par les aiguilles, donc il faut s’en servir pour être alerté mais c’est difficile de lire un message directement à l’écran. Avec un smartphone Android, on peut même répondre avec des messages préenregistrés (pas avec un iPhone).

On peut accepter ou refuser un appel téléphonique, même s’il faudra ensuite sortir son téléphone pour discuter (pas de micro ni de haut-parleur dans la montre).

Mais l’Instinct Crossover permet bien de payer sans contact, grâce à Garmin Pay. Il y a encore beaucoup de limitations dans la liste des banques compatibles en France et des cartes prises en charge.

On trouve aussi 1 widget météo et 1 widget calendrier.

Elle est compatible avec Connect IQ, pour le téléchargement de watchfaces, de widgets, d’applications et de champs de donnée. Alors bien sûr, il y a des limites liées à la spécificité de l’écran. Vous ne trouverez pas de belle watchface en couleur ou en haute résolution à télécharger. En outre, il faut que chaque développeur ait adapté son application à l’affichage. Donc au final, ça fait moins de choix.

Conclusion du test de l’Instinct Crossover

Mon idée initiale était que l’Instinct Crossover était une montre de niche. Je n’ai jamais entendu quelqu’un se plaindre que sa Fenix ou sa Forerunner n’avait pas d’aiguilles pour donner l’heure. Et pour cause, puisqu’on peut tout à fait opter pour une watchface avec des aiguilles à l’écran si c’est ce qu’on veut.

Mais à l’usage, il y a justement quelque chose que l’Instinct Crossover fait très bien : c’est donner l’heure ! Sans rire. Voilà une montre qui permet de lire l’heure dans toutes les circonstances et très rapidement, parce que les aiguilles sont toujours visibles (et même la nuit en brillance). Quand on en a besoin, on peut se servir de l’écran pour consulter plus d’informations, une notification, la météo, les données pendant une séance de sport, etc.

Après, il y a quand même la question du prix : 600€ pour la version Solar, c’est 200€ de plus que l’Instinct 2 Solar et pas loin du prix d’une Fenix 7. L’instinct Crossover est une montre GPS de niche qui se vendra en petite quantité, qui a nécessité pas mal de modifications de hardware, donc on pouvait nécessairement s’attendre à cette augmentation de prix. Ca me semble logique.

Au niveau du hardware, le seul regret que j’ai, c’est que Garmin n’ait pas intégré la lampe torche qu’on trouve sur le boitier des Fenix 7X. Vu l’usage cible, je pense que Garmin devrait l’intégrer sur toutes les prochaines Instinct.

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Lorsque vous consultez un article de « test », vérifiez toujours qu’il contient des vraies photos prises pendant le test. S’il ne contient que des images du produit sur fond blanc, alors ce n’est pas un test. L’auteur d’un tel article l’a écrit sans jamais avoir eu le produit dans les mains. Je vous laisse juger de la pertinence de ses analyses…

Un test complet, ça demande du temps. Je ne suis pas payé pour le faire. Si vous êtes intéressé par l’achat de matériel sportif, vous pouvez me soutenir en passant par un des liens ci-dessous. Je toucherai une commission, ce qui contribuera à l’avenir de ce blog (et je vous en remercie).