En amont de débattre si l’homme augmenté est un fléau ou une bénédiction, il nous incombe de comprendre nos partis pris. Par exemple, avez-vous un point de vue positif ou négatif sur l’intelligence artificielle ? Avez-vous peur de ou êtes-vous excité par les prospects de l’IA ? En deux, voyez-vous l’homme comme étant une machine ou pas ? En substance, une machine est un ensemble de composants interconnectés, agencés pour transmettre ou modifier la force afin d’effectuer un travail utile. A cet égard, on pourrait ainsi considérer l’Homme comme une machine. Ou bien on rejette cette notion. Si vous avez un point de vue positif sur l’IA et vous considérez l’Homme comme étant une machine, dans ce cas, vous aurez du mal à être d’accord avec le postulat du débat. En revanche, si vous tenez la position opposée, c’est particulièrement à vous que j’adresse mes commentaires. Et il y a cinq thématiques qui nous concernent.
1/ La santé
Quand on considère l’homme (bien entendu je parle des hommes et des femmes) augmenté, on va très vite parler des avantages pour la santé. Certes, il y a eu des inventions fantastiques, tel que le pacemaker (le stimulateur cardiaque) ou la pompe d’insuline pour les diabètes, ou encore les prothèses pour les membres manquants. Mais, comme nous pouvons le constater, nous ne sommes pas contentés d’ ‘augmenter’ seulement les problèmes critiques ; nous sommes désormais à la recherche de solutions pour ‘guérir’ la mort, comme si c’était une maladie, et de nous rendre immortel. Sans oublier de parler des solutions pour mesurer et vérifier chaque pas ou effort qu’on fait, nous sommes devenus une société à la quête de la jouvence éternelle et/ou d’un corps plus beau. Avec l’instrumentalisation de notre corps, nous sommes-nous en fait confiants que les incidences à longue durée ou les effets secondaires ne vont pas nuire à notre civilisation ?
2/ La santé mentale
Alors que lié au point précédent, je suis soucieux de l’impact sur notre santé mentale. Avec ces artifices pour améliorer notre vie, comme si on pouvait ou devait éliminer toute malheur, quelle vie aurait-on ? Ne devrait-on pas réfléchir à l’impact potentiel d’utiliser des machines dans nos corps pour nous dédouaner de nos problèmes ? Quid du goût de l’effort ? Comment créer de la résilience sans expérimenter des difficultés ? Par ailleurs, tout comme la chirurgie esthétique ou le tatouage, nous voyons combien vite ces ‘ajustements’ de notre corps peuvent devenir addictifs.