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WTA, World Tennis Tour, Juniors : dix choses à retenir de la saison hivernale

Publié le 17 avril 2023 par Francky
WTA, World Tennis Tour, Juniors : dix choses à retenir de la saison hivernale
Les joueuses n'ont pas ménagé leurs efforts durant le Sunshine Double qui les a menées d'Indian Wells à Miami, tandis qu'au même moment, le circuit secondaire a résonné de quelques exploits retentissants aussi bien chez les dames que chez les Juniors. Mais, s'il y avait un nom à retenir, un seul, ce serait à n'en pas douter celui d'Elena Rybakina, la kazakhe étant passée proche de la perfection avant de se faire barrer la route par une joueuse dont le retour au premier plan en a étonné plus d'un. Il ne s'agit là que d'une chose parmi d'autres condensées dans la liste dressée ci-dessous :
Rybakina et le rêve américain :
La kazakhe fut tout prêt de faire son entrée dans le club très select des joueuses à avoir accompli le Sunshine Double, c'est-à-dire gagner coup sur coup Indian Wells et Miami. Qu'à cela ne tienne, si Petra Kvitova en décida autrement, cela ne l'a pas empêché de réaliser une tournée américaine de toute première qualité avec, en point d'orgue, son triomphe total en Californie ponctué par une écrasante victoire sur la patronne Iga Swiatek, qu'elle avait déjà dominé à l'Open d'Australie, avant qu'elle n'éclipse de toute sa classe Aryna Sabalenka en finale. Par la suite, à Miami, elle a su parfaitement gérer ses efforts en étant souvent constante avant qu'elle ne retombe dans ses travers en finale. Un grain de sable qui ne l'a pas perturbé tant que ça tout compte fait, Rybakina retenant surtout le côté positif de cette formidable épopée qui la place désormais parmi les joueuses les plus dangereuses du circuit à tel point qu'on se demande si elle ne pourrait pas détrôner un jour l'actuelle numéro une mondiale.
Sabalenka présente mais irrégulière :
On aurait pu croire que la biélorusse mettrait du temps à redescendre de son nuage après sa première victoire en Grand Chelem à l'Open d'Australie mais, tout bien considéré, et même si elle a pris le temps de la décompression après ce formidable succès, elle est revenue avec l'envie de se remettre au travail afin de ne pas perdre le rythme. On eut ainsi du très bon à Indian Wells, avec des victoires expéditives, une impression écrasante de puissance dans tous les compartiments du jeu, avant que la machine ne se dérègle subitement en finale contre une Rybakina remontée comme une pendule et avide de faire oublier sa défaite en finale du Majeur australien. À Miami, par contre, c'est la Sabalenka des mauvais jours qu'on a retrouvé, impatiente et timorée, maladroite et impuissante, à tel point qu'elle se saborda en quarts de finales contre la roumaine Sorana Cirstea. Les automatismes devraient néanmoins revenir si elle parvient à remettre un peu d'ordre dans son esprit.
L'énigme Caroline Garcia :
Rien ne va plus pour la numéro une française devenue méconnaissable après ses exploits de l'année dernière. Battue deux fois en finale à Lyon et Monterrey, sortie en huitièmes de finales à Indian Wells et dès le second tour à Miami où elle n'a pas existé contre son bourreau Sorana Cirstea, la tricolore éprouve toutes les peines du monde à se faire à son nouveau statut de favorite dès qu'elle arrive dans les gros tournois à tel point qu'elle s'est dans un premier temps séparée de sa psychologue puis a rappelé, dans un deuxième temps, son ancien entraîneur Bertrand Perret qui s'était séparé d'elle en fin d'année dernière dans des circonstances étonnantes. Il va falloir du temps et de la patience pour dompter les démons.
La résilience tchèque :
À force de se focaliser sur la relève du tennis tchèque avec toutes les joueuses de la jeune génération qui arrivent, on en avait presque oublié que celles présentes depuis longtemps sur le circuit avaient encore leur mot à dire. La victoire de Barbora Krejcikova à Dubaï était déjà un indicateur intéressant pour la suite. Cela s'est d'abord vérifié à Indian Wells avec la présence de cinq tchèques en huitièmes de finales, Petra Kvitova, Karolina Pliskova, Marketa Vondrousova, Karolina Muchova et Barbora Krejcikova elle-même, bien qu'aucune d'elle ne parvint par la suite à se hisser en demi-finales. C'est à Miami que le gros coup que personne n'attendait s'est produit avec une Kvitova exceptionnelle qui ne lâcha qu'un set en cours de route avant de triompher de Rybakina en finale. Et dire que sa dernière finale victorieuse, avant celle de Miami, remontait à juin 2022 à Eastbourne. 
L'impossible équation américaine :
Comme (trop) souvent, les américaines, et en particulier leurs deux représentantes les mieux classées, Jessica Pegula et Coco Gauff, n'ont pas pesé lourd dans la balance. Le problème n'est pas nouveau. Dès que le niveau augmente, les deux compatriotes ne sont pas dans le coup et finissent par se faire détruire en terme de qualité de jeu. N'y voyons surtout pas ici un complexe d'infériorité mais, bel et bien l'impossibilité de produire, pour l'une comme pour l'autre, un schéma de jeu différent de leur filière habituelle, ce qui, par voie de conséquence, les empêche de pouvoir rivaliser avec les Swiatek, Sabalenka, Rybakina et autres. imaginez le danger qu'elles représenteraient alors si elles parvenaient à franchir cet obstacle handicapant.
Kostyuk pour ne pas oublier :
Quelque lignes ne suffiront pas pour expliquer à quel point le circuit WTA est aujourd'hui gangrené par le conflit en Ukraine (nous aurons par conséquent l'occasion de reparler de ce sujet épineux dans un article plus élaboré). Durant la période qui a précédé le Sunshine Double, plusieurs tournois WTA 250 ont été organisés dont la toute première édition de l'Open d'Austin au Texas. Marta Kostyuk y a gagné, à vingt ans, le premier tournoi de sa carrière. Un moment empli d'émotions pour la jeune ukrainienne qui n'a pas manqué d'évoquer la souffrance de son peuple lors de la cérémonie de remise des prix, après avoir refusé de serrer la main de son adversaire en finale, la russe (future française) Varvara Gracheva. Le combat que mène Kostyuk est à la fois beau et désespéré. C'est celui d'une femme qui refuse l'obscurantisme en s'opposant de toutes ses forces à une guerre injuste mais qui, en retour, se heurte à un mur d'ignorance, tout comme ses compatriotes Lesia Tsurenko, Dayana Yastremska et Elina Svitolina, revenue récemment à la compétition. La portée retentissante de sa victoire à Austin, même s'il ne s'agit pas d'un gros tournoi, restera comme un événement majeur de l'hiver 2022/2023. 
Korneeva, Andreeva, cette jeunesse qui chamboule le circuit professionnel :
Même si le conflit russo-ukrainien est très présent dans les esprits, il faut se rendre à l'évidence : l'avenir du tennis féminin passe obligatoirement par la Russie. Deux jeunes joueuses de cette nationalité attirent les regards depuis un certain temps. À seulement quinze ans, Alina Korneeva et Mirra Andreeva, respectivement lauréate et finaliste du dernier Open d'Australie Juniors, rivalisent avec les adultes sur le circuit ITF dames. Le mois dernier, Korneeva remportait un tournoi doté de 60000$ à Pretoria en Afrique du Sud en étant issue des qualifications. Des joueuses pourtant très expérimentées comme Chloé Paquet et Timea Babos, que la russe a battu en finale deux sets à zéro, s'en souviennent encore. À peine quelques semaines plus tard, elle était imitée par Mirra Andreeva qui s'imposait en finale du tournoi W60 de Chiasso en Suisse. La jeune joueuse s'était offert le luxe de donner la leçon en demi-finales à Nadia Podoroska (6/4 6/0), demi-finaliste à Roland Garros en 2020. Ça promet une sacrée révolution sur le circuit WTA dans les années qui viennent.
Des françaises ambitieuses sur le circuit ITF :
Si rien n'aura été simple cet hiver pour les françaises sur le circuit WTA, des occasions de retrouver le sourire se sont présentées à quelques reprises sur le World Tennis Tour. De la victoire de Fiona Ferro à Monastir début février à celle de Nina Radovanovic dans le même tournoi une semaine plus tard ; de la superbe semaine grenobloise d'Océane Dodin, victorieuse également à Monastir et Andrézieux-Bouthéon en janvier au succès de Nahia Berecoechea sur les terres de Rafael Nadal à Manacor ; de la résilience de Jessika Ponchet à Mâcon à la surprise Carole Monnet dans les terres lointaines de Saint-Domingue à Porto Rico ; sans oublier la consécration toute récente d'Alice Robbe en terre africaine à Bujumbura au Burundi ; enfin, n'oublions surtout pas Selena Janicijevic, lauréate en W25 à Sopo en Colombie. Les françaises du circuit secondaire nous ont redonné du baume au cœur et n'ont sans doute pas fini de nous surprendre. Puisse la fédération faire preuve de bon sens en les invitant à Roland Garros.
Un Japon de nouveau conquérant :
Alors que Naomi Osaka ne devrait pas revenir sur le circuit avant 2024, le Japon prépare tranquillement une relève du tennis féminin qui s'annonce plus que prometteuse. Sur la terre battue sud-américaine, Sara Saito, seize ans, a été la première à se mettre en évidence cet hiver en gagnant successivement les tournois J300 d'Asuncion et Porto Alegre. Plus récemment, c'est Shiho Tsujioka, seize ans elle aussi, qui s'est distinguée en remportant le J200 d'Istres dans les Bouches-du-Rhône après avoir battu notamment Julia Stusek et Malwina Rowinska. Mais, le coup le plus énorme est l'œuvre de la jeune Mayu Crossley, également seize ans, qui s'est imposée avec brio dans le prestigieux Banana Bowl à Criciuma au Brésil, sans perdre le moindre set. C'est elle qui, l'an passé, avait réalisé l'exploit de remporter coup sur coup le Eddie Herr Championship à Bradenton et l'Orange Bowl. Quelque chose me dit que la nouvelle génération nippone est en train de nous envoyer un message dont il va falloir tenir compte. 
Enfin une relève sérieuse pour le tennis américain ? :
Tandis que les résultats de Jessica Pegula et Coco Gauff ont tendance à stagner, d'autres joueuses américaines, beaucoup plus jeunes, ont enchaîné les performances cet hiver. Iva Jovic, par exemple, a confirmé du haut de ses quinze ans tout le bien que l'on pense d'elle en disputant quatre finales depuis le début de l'année dont deux remportées à San José (Costa Rica, J300) et Salinas (Équateur, J300). La seule joueuse à l'avoir renversée à deux reprises depuis le début de la saison n'est autre que sa compatriote de seize ans Clervie Ngounoue, victorieuse à Indian Wells (J300) et San Diego (J300). Ngounoue en a aussi profité pour se frotter au niveau supérieur en atteignant en mars dernier les quarts de finales du tournoi W25 de Spring au Texas. On va peut-être enfin passer aux choses sérieuses chez les américaines.

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