Magazine Culture

Extrapolations (Saison 1, 8 épisodes) : écologie de comptoir

Publié le 24 avril 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Extrapolations (Saison 1, 8 épisodes) : écologie de comptoir

Extrapolations est sur le papier une série particulièrement ambitieuse. Outre le nombre incalculable de guests (Meryl Streep, Kit Harrington, Tahar Rahim, Sienna Miller, Diane Lane, Marion Cotillard et j'en passe), Extrapolations est avant tout là pour discuter du réchauffement climatique et de l'impact que cela a sur le monde. Scott Z. Burns (The Laundromat, Contagion) créé donc ici une anthologie qui à travers huit histoires à des époques différentes (entre 2037 et 2070) sensée nous conter des histoires fortes avec émotion. Alors que l'on parle d'une thématique assez importante dans le monde actuel, Extrapolations aurait pu faire quelque chose de plus mémorable. Les bonnes idées de la série sont souvent cachées derrière tout un tas de choses ennuyeuses et personnages mal dégrossis. Apple a clairement sorti le chéquier afin de faire en sorte que la série soit séduisante à suivre mais peu d'épisodes ont réellement gagné mon intérêt.

Série d'anthologie qui relate les impacts sociaux et moraux du changement climatique sur les hommes à travers 8 histoires.

Scott Z. Burns est pourtant quelqu'un qui sait parler de vrais problèmes de société comme le film Contagion (2011) qu'il a écrit. Il racontait l'histoire d'une pandémie mondiale qui n'était pas sans faire écho près de dix ans plus tard à ce que l'on a vécu avec la COVID-19. Extrapolations préfère étirer ses propres thématiques sur plusieurs épisodes, intrigues, personnages, lieux et années, quitte parfois à nous perdre complètement. Le message principal de la série est alors noyé à travers tout un tas de récits différents. Si certains sortent leur épingle du jeu (j'ai beaucoup aimé les épisodes 6 et 7), d'autres sont terriblement ennuyeux voire pompeux. Les dialogues mélodramatiques s'enchaînent plus que l'action. Mais Extrapolations n'est jamais aidé par son aspect ultra prévisible. Les twists sont certes les bienvenus mais je dois avouer que j'ai souvent vu venir la conclusion avant que celle-ci ne puisse réellement avoir son impact. Le concept même d'Extrapolations - une série sur les conséquences du réchauffement climatique sur le monde et l'humanité - oublie ici souvent le côté humain de la chose.

Et c'est ultra paradoxal dans le sens où Extrapolations est justement centrée sur les humains. Le problème ce sont les dialogues, assez médiocres, qui ne permettent pas vraiment de ressentir des émotions. Si le problème du réchauffement climatique n'est pas pris au sérieux, Scott Z. Burns nous invite à voir les conséquences que cela pourrait avoir sur nous et nos sociétés. Le vilain de l'histoire c'est Nick Bilton, PDG de la société Alpha et incarné par Kit Harington. Son personnage n'est pas présent dans tous les sens mais la série tente de créer un lien entre les épisodes avec lui grâce à sa société. Alpha est de partout dans les huit épisodes. La prestation de Kit Harington est assez décevante (et fort heureusement que sa présence n'est pas une omniprésence). On oublie facilement qu'il est dans Extrapolations et c'est un mal pour un bien. Dans le futur d'Extrapolations, les températures montent et des incendies ravagent la planète.

Mais ce n'est pas tout : les cancers n'existent plus, Mars a été colonisé et l'Amérique a survécu à une guerre de démocratie (sauf le Texas apparemment). Extrapolations semble mélanger parfois un peu Black Mirror avec d'autres séries que l'on a déjà vu dans le genre. Certains épisodes sont plus ancrés que d'autres dans des désastres écologiques (comme lorsque le but est de sauver la dernière baleine à bosse du monde ou la pollution de l'air en Inde) mais certains épisodes préfèrent se concentrer sur les personnages et où le changement climatique est à l'arrière plan (un homme qui perd la mémoire à Londres, un couple qui a une soirée animée à San Francisco). Il y a des réussites et des échecs dans les deux camps et le fait qu'il y ait ces deux camps ne permet pas vraiment de voir où Extrapolations veut en venir. Alors oui la série est jolie, très léchée et a réussi à inviter un nombre de personnalités fortes mais à la fin, peu de choses tiennent vraiment.

On jongle entre les épisodes et les intrigues. Personne n'est sur la même longueur d'onde dans cette série ce qui rend le tout un peu moins percutant que prévu. Si certains sont étrangement mal casté (ou alors ils ne savent pas quoi faire du scénario donné) comme Edward Norton ou Forest Whitaker, d'autres semblent passer un bon moment comme Tobey Maguire ou Heather Graham. Cela fait plaisir à voir et permet aux téléspectateurs de passer un agréable moment par la même occasion.

Note : 4/10. En bref, un échec dû au manque cruel de consistance, de cohérence narrative et de surprises.

Disponible sur Apple TV+


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog