B.R.I (Saison 1, épisodes 1 et 2) : sur le terrain de la justice

Est-ce que Canal meurt si ces derniers ne produisent pas une série de flics ? Jérémie Guez (La terre et le sang, Sons of Philadelphia) et Erwan Augoyard (Engrenages) nous plongent dans la B.R.I de Versailles. La B.R.I ou Brigade de Recherche et d'Intervention ajoute donc une cartouche aux séries policières sur les services multiples qui ont déjà été mis en scène au cinéma ou en série par Canal+. J'avais envie d'aimer B.R.I car j'ai toujours eu une appétence pour les séries policières du groupe Canal + mais B.R.I est malheureusement une création originale confortable qui ne sort jamais des sentiers battus. C'est ce qui fini par laisser alors que l'action, certes omniprésente et plutôt nerveuse, tente de réveiller un téléspectateur perdu. Le concept de départ, sur le papier, donne envie. On veut nous plonger au coeur d'une brigade anti-terroriste afin de nous emmener au plus près des opérations de terrain. Sauf que le résultat est assez peu convaincant. Tout cela est grandement dû à un manque d'idées et surtout d'implication artistique.

À la BRI Versailles, unité historique spécialisée dans le grand banditisme, Saïd prend la tête d'une équipe constituée de jeunes flics d'élite aussi téméraires qu'efficaces. L'ancien membre des forces spéciales remplace Patrick, chef charismatique qui a bâti sa légende de policier en collaborant pendant 20 ans avec Éric, leader d'un clan de la pègre parisienne. Saïd, devra trouver sa place au sein de son groupe tout en évitant qu'une guerre de gangs n'éclate entre la famille d'Éric et celle des frères El Hassani. Mais c'était sans compter sur Patrick, bien déterminé à revenir sur le devant de la scène si Saïd refuse de prendre parti dans ce règlement de comptes qui risque d'embraser la capitale.

On se retrouve donc avec une énième guerre des gangs qui est en train d'enflammer la capitale avec son lot de personnages caricaturaux : les flics corrompus, les trafiquants de drogue, les magistrats qui cherchent leurs intérêts. Un peu comme chez Olivier Marchal, tout le monde dans B.R.I a un truc à se reprocher qui ne va pas dans le sens de la loi. Si vous aviez envie de voir une série plus intelligente c'est raté. B.R.I ne va pas plus loin que le bout de son nez et ce que représente réellement cette brigade. On a donc tous les clichés du genre avec des séquences qui posent la question de leur utilité. B.R.I tente alors de cacher la misère avec tout un tas de scènes d'action et morts dans les rues de Paris (notamment la scène finale du premier épisode). Notre groupe de flics est torturé, se balade avec des Faulex (pour s'intégrer), a des problèmes familiaux ou encore relationnels. B.R.I s'inspire aussi de faits réels (le Bataclan, Kim Kardashian volée) pour apporter un peu de réalisme au récit mais tout cela est rapidement balayé par des dialogues peu engageants et des personnages mal écrits.

Je comprends la volonté d'ancrer B.R.I dans la réalité actuelle des choses mais autant le faire intelligemment. Ces clins d'oies donnent l'impression d'être balancés aux téléspectateurs pour nous amuser plutôt que pour nous impliquer dans le récit. Les personnages ont tous des problèmes psychologiques ce qui permet malgré tout d'apporter un peu d'eau au moulin. On a envie de voir les personnages dans leurs aventures afin d'évoluer réellement et de mettre de côté ce qui ne va pas dans leur vie. B.R.I veut aussi nous secouer au fond de notre côté. L'action est plutôt maitrisée bien qu'un brin répétitive avec d'autres séries du genre (Braquo avait ouvert la voie il y a quelques années) mais l'ombre de celles-ci reste et ne permet pas de réellement voir où B.R.I veut en venir. Car B.R.I n'apporte rien de neuf à l'écran. C'est une démonstration de moyens techniques et de personnages assez complexes, rien de plus.

Note : 5/10. En bref, malgré l'action et des personnages complexes, B.R.I n'offre rien de neuf sous le soleil.

Disponible sur myCanal