Drops of God (Saison 1, épisodes 1 et 2) : Les Gouttes de Dieu

" Oh putain mais c'est trop bon ! "

On se l'est peut-être dit un jour en goûtant du vin. Pour un amoureux de grands vins comme moi, Drops of God apparaît comme une série à voir absolument. Je ne connais pas le manga de Tadashi Agi et She Okimoto (qui a connu 44 tomes et séduit des millions de lecteurs et amateurs de vin à travers le monde) mais son adaptation me rendait plus que curieux. Présentée lors du Festival Séries Mania, Drops of God fait honneur au monde des vins dans un duel pour un héritage familial au coeur des vignes entre la France et le Japon. Plutôt que de tout nous balancer en pleine figure, Drops of God préfère prendre son temps. Il était important que Apple nous donne accès aux deux premiers épisodes car ils sont complémentaire. Le premier permet d'introduire Camille Léger et de l'autre côté l'intrigue de la saison et ce duel à venir. L'oenologie n'est pas forcément une thématique simple pour un manga mais en tout cas c'est parfait pour une série de cet acabit.

Le monde de la gastronomie et du savoir-boire est en deuil : Alexandre Léger, créateur du célèbre Guide des vins Léger et figure tutélaire de l'œnologie, vient de s'éteindre à 60 ans dans sa demeure de Tokyo. Il laisse derrière lui une fille, Camille (29 ans), qui vit à Paris. La jeune femme se rend à Tokyo. Lors de la lecture du testament, elle découvre que son père a rassemblé la plus grande collection de vins au monde. Sauf que pour prétendre à cet héritage, Camille devra affronter un jeune et brillant œnologue, Tomine Issei (29 ans également), qu'Alexandre a formé et qu'il qualifie, dans son testament, de "fils spirituel".

Camille n'arrive pas à boire. Son passé fait qu'elle devient malade lorsqu'elle mange certains aliments et qu'elle boit de l'alcool. Sauf que le second épisode et surtout sa fin permettent de débloquer Camille. Pas facile d'adapter un manga en série live-action. A la fois car le dessin n'est pas forcément facile à mettre en scène mais aussi car nous sommes ici dans une bande dessinée nippone qui mélange les influences. Plutôt que de parler de vins comme n'importe qui, Drops of God préfère se concentrer sur les sensations. Le second épisode est d'ailleurs bien meilleur et nous permet comme l'héroïne de ressentir les odeurs. On a l'impression de partager ce moment de découverte. Le visuel est important afin de nous faire ressentir ces odeurs et Drops of God est tellement bien fichue de ce point de vue là que l'on est happés par le récit. Drops of God est aussi une série originale par ses personnages et son sujet. On est loin de ce que l'on a pour habitude de voir. L'oenologie n'est pas une thématique sur-exploitée et justement cela donne un vent de fraîcheur qui a le mérite de rendre curieux.

Pour le coup, ces deux premiers épisodes permettent de découvrir une série fine et pleine d'idées (notamment pour mettre en scène l'action même). Ne connaissant pas le manga original, je ne peux absolument pas juger l'adaptation en elle-même. Juste que cela m'a donné envie de découvrir le manga après la première saison. Drops of God est une série pleine d'ambition qui sans en faire des tonnes offre un palais riche et des arômes sériels qui sortent des sentiers battus. Le casting, plutôt solide (mais pas brillant), donne assez de coffre à l'ensemble pour nous permettre de se laisser happer par le récit. Pour une série française (sur un art plus que français), Drops of God est dans le haut du panier parmi ce que l'on peut voir habituellement sur nos écrans. L'ambition française dans le monde des séries commence enfin à porter ses fruits et qui aurait cru que ce serait du raisin fermenté dans des verres à pied qui saurait apporter ce salut honorable. Drops of God reste en bouche un moment par son ambiance, me donnant bien envie de voir la suite avec impatience.

Note : 8/10. En bref, deux épisodes complémentaires avec un second plus soigné, plus prenant. Les idées de mise en scène, l'histoire et les arômes font de cet assemblage une jolie réussite.

Disponible sur Apple TV+