Fatal Attraction (2023) (Mini-series, épisodes 1 à 3) : Liaison fatale

Le film original d'Adrian Lyne (1987) mettait en scène Michael Douglas et Glenn Close dans ce jeu d'obsession. Plus de trente ans après, Paramount+ a décidé d'adapter ce film en une série. Le film à succès des années 80 n'avait pas forcément besoin de revenir sur le petit écran. En modernisant son récit, Fatal Attraction change de camp. On passe du milieu de l'édition à celui de la justice tout en mélangeant deux histoires séparées dans le temps de quinze ans. Il y a beaucoup de choses intéressantes dans Fatal Attraction mais une ambiance qui me rappelle un peu trop You (et ce n'est pas vraiment un gage de qualité non plus). Cette mini-série ramène à l'écran Dan Gallagher et Alex Forrest dans une aventure similaire et tout aussi ... fatale. Les personnages sont les mêmes mais l'histoire est assez différente malgré tout. Disons que les scénaristes ont décidé de changer de décor (Los Angeles pour la série) et le monde de la justice.

Une femme devient obsédée par un homme marié suite à une aventure sans lendemain - pour lui -.

Réimaginer un thriller érotique des années 80 en mini-série n'était peut-être pas ce que j'attendais. Disons que c'est surtout le casting de Fatal Attraction qui m'a donné envie de me plonger dans cette réédition. Lizzy Caplan et Joshua Jackson incarnent ici les rôles titres mais malgré tout le temps que les deux acteurs ont, tout est souvent trop fade pour réellement imprégner l'écran. Fatal Attraction n'est pas simple à adapter en plusieurs épisodes non plus. Il faut créer du suspense et celui-ci n'est pas vraiment présent non plus. Dan est un avocat à succès qui va rapidement être déchu à cause du meurtre d'Alex quinze ans plus tard dont il va être accusé. Ils ont tous les deux eu une aventure (et Fatal Attraction tente d'insister là dessus sans parvenir à créer l'érotisme attendu non plus). Fatal Attraction tente alors une approche différente : celle du whodunnit. Pour autant, cela ne fonctionne pas du tout à l'écran. C'est visuellement assez peu travaillé dans ce sens. On a un visuel assez classique pour une série de service de streaming et Fatal Attraction aurait facilement pu se retrouver dans le catalogue de Netflix (et là aussi ce n'est pas une qualité).

Si les faces à faces tendus entre Lizzy Caplan et Joshua Jackson sont bien incarnés, Fatal Attraction a du mal à faire éclore la même tension que le film. La double temporalité de Fatal Attraction n'aide pas non plus à apprécier pleinement le récit. On sent que le climax final sera le meilleur moment et autour de ça Fatal Attraction tente alors de greffer tout un tas de personnages et intrigues. En changeant de temporalité constamment, Fatal Attraction perd facilement son accroche et rend le récit un peu moins fluide. Il en va de même du point de vue. On passe du point de vue de Dan à celui d'Alex en un coup de cuillère à pot et ce n'est pas non plus brillant. Fatal Attraction a beau avoir tout un tas d'idées dans tous les sens, elle ne sait pas du tout ce qu'elle veut réellement incarner et perd rapidement le fil. Ces trois épisodes m'ont ainsi plus ennuyé que réellement passionné. Le film n'était pas brillant mais avait le mérite de tenir assez bien ses promesses. Cette série sera aussitôt vue, aussitôt oubliée.

Note : 3/10. En bref, une adaptation moderne ratée qui en dehors de l'ennui ne parvient jamais à renouer avec l'esprit thriller érotique des années 80...

Disponible sur Paramount+