Tibet

J’avoue être mal à l’aise en ce qui concerne, non pas le Tibet, mais le Dalaï-Lama, présenté le plus souvent comme un sage et non-violent guide spirituel.

D’une part, je suis sensible à la revendication culturello-politique des Tibétains pour plus d’autonomie, voire l’indépendance. Ce peuple d’un des toits du monde, parmi les plus pauvres, a droit, comme les autres, à croire en ce qu’il veut et à vivre comme il l’entend.

De l’autre, les mystico-adorateurs des soi-disant “pouvoirs” des “sages” et initiés tibétains m’ont toujours  fait rire quand ils ne m’énervaient pas avec leurs “mais tu ne peux pas comprendre”, sous-entendant un crétinisme bouché incapable d’appréhender les merveilles du monde, et qui leur faisait peine. Si les Tibétains possédaient seulement le millième des “pouvoirs” dont on les affuble et sur lesquels on affabule, ils ne seraient certainement pas dans la situation critique qui est la leur.

Il faut savoir que la Constitution adoptée par les Tibétains en exil prévoit l’allégeance et l’obligation de la foi dans “Sa Sainteté” le Dalaï-Lama, “chef suprême spirituel et temporel”. Rien que le “Sa Sainteté”, comme pour le Pape ou Raël, me donne des boutons.

Il faut encore savoir qu’avant l’envahissement du Tibet par la Chine (1959),  la quasi-totalité des terres étaient possédées par les nobles et les religieux et que l’immense majorité des paysans étaient encore moins que des serfs, leurs propriétaires pouvant les vendre à leur gré.

Dans cette situation, je trouve encore plus pitoyables les coquetteries de notre Président, coincé entre les exigences de ses mandants du Cac 40 et du Medef voulant faire des affaires avec la Chine et l’anti-communisme d’une partie de ses troupes. On ne reçoit pas “Sa Sainteté” pendant les JO, mais on lui envoie l’épouse, dans l’attente d’une réception future… Ah! Le spectacle…

Tristes palinodies pour une cruelle situation.