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SCHIZOPHRÉNIE : Du sommeil oui mais pas trop de routine !

Publié le 18 mai 2023 par Santelog @santelog
Des rythmes du sommeil et de l’éveil perturbés contribuent à aggraver les symptômes chez les patients schizophrènes (Visuel Adobe Stock 304989865)Des rythmes du sommeil et de l’éveil perturbés contribuent à aggraver les symptômes chez les patients schizophrènes (Visuel Adobe Stock 304989865)

Des rythmes du sommeil et de l’éveil perturbés contribuent à aggraver les symptômes chez les patients schizophrènes, conclut cette équipe de psychiatres de l’Université de Pittsburgh, qui en collaboration avec des chercheurs italiens, décrit des modèles courants de rythmes circadiens irréguliers, chez les patients. Cependant, l’étude montre, dans l’autre sens, qu’une routine trop rigide est elle-aussi associée à une aggravation des symptômes. L’étude, publiée dans la revue Molecular Psychiatry appelle à trouver le juste compromis entre un sommeil régulier et des activités qui peuvent parfois le bousculer.

La recherche et basée sur les données d’activité transmises par des trackers d’activité, au niveau du poignet de patients schizophrènes suivis en hôpitaux psychiatriques et en ambulatoire. Globalement, ces personnes ont tendance à suivre des habitudes de sommeil erratiques, avec des périodes de transition anormales entre les cycles de sommeil et d'éveil, et des routines quotidiennes excessivement rigides prédictives d'une aggravation des symptômes et d’une dégradation de la qualité de vie.

Le sommeil des patients schizophrènes, un facteur de sévérité ?

Alors que de nombreuses études ont « réhabilité » le sommeil au nombre des facteurs majeurs d’un mode de vie sain, on sait aujourd’hui que la régulation des cycles de sommeil et d'éveil -ou circadiens- est essentielle à la santé globale et nos découvertes centrées sur ce groupe de patients plus vulnérables peuvent sans aucun doute être étendues aux personnes exemptes de problèmes mentaux », écrit l’auteur principal, le Dr Fabio Ferrarelli, professeur agrégé de psychiatrie. L'étude montre en effet les effets nocifs d'une routine trop rigoureuse, et ces effets pourraient être retrouvés même en l'absence de schizophrénie.

Schizophrénie et sommeil, une association complexe : les troubles du sommeil font partie des symptômes déjà bien documentés chez les personnes souffrant de schizophrénie : ces patients éprouvent des difficultés à s'endormir et à avoir un sommeil réellement réparateur. De plus, les médicaments sédatifs utilisés pour gérer les symptômes de la schizophrénie sont connus pour altérer le sommeil et prolonger sa durée jusqu’à 15 heures par jour. Trop de sommeil peut aggraver les symptômes. Trop de sédatifs, trop de sommeil, dégradent la qualité de vie ; il est important d'éviter de sur-prescrire des sédatifs et d'utiliser la dose la plus faible possible, précisent les auteurs.

L'étude menée auprès de 250 participants, dont 150 patients schizophrènes suivis à l’hôpital et à domicile, a donc mesuré l'activité et le repos des participants tout au long de la journée et de la nuit. L’analyse constate que les patients, qu’ils soient suivis à l’hôpital ou en ambulatoire, ont en effet :

  • une durée d’activité réduite au cours de la journée,
  • une durée de sommeil ou de repos bien plus élevée que leur homologues témoins ;
  • les patients schizophrènes suivis en ambulatoire ont un sommeil plus fragmenté et des transitions plus abruptes entre le repos et l'activité par rapport aux témoins ;
  • leurs habitudes de repos ou de sommeil et d'activité sont plus rigides ;
  • cette rigidité s’avère d’ailleurs corrélée à plus de symptômes négatifs de santé mentale, notamment des difficultés à interagir avec les autres et à éprouver de la satisfaction ou du plaisir.

L’étude nous apprend donc que si les routines stables sont dans l’ensemble positives, car elles offrent des repères aux patients,

lorsque ces routines deviennent trop rigides, elles posent problème.

Dans cette étude, cette rigidité des rythmes quotidiens est fortement corrélée à la sévérité des symptômes de schizophrénie.

Si ces perturbations des rythmes éveil-sommeil ne sont probablement pas suffisamment spécifiques pour constituer un marqueur diagnostique de la schizophrénie, les routines quotidiennes n’apparaissent pas toujours bénéfiques, non plus.

« Une routine trop rigide peut se retourner contre vous. Maintenir un horaire de sommeil cohérent tout en s’autorisant des activités imprévues et de petits décalages est un bon moyen d'ajouter un peu de variété dans sa vie et d'améliorer sa santé mentale à long terme ».

Source: Molecular Psychiatry 13 April, 2023 DOI: 10.1038/s41380-023-02050-x Shared and distinct abnormalities in sleep-wake patterns and their relationship with the negative symptoms of Schizophrenia Spectrum Disorder patients

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Équipe de rédaction SantélogMai 18, 2023Rédaction Santé log

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