Dans ce livre l’auteur, Alexandre Duval-Stalla, décrit et analyse les relations de Monet et de Georges Clemenceau deux hommesgéants ,chacun dans son domaine. Un peintre absolument majeur et un homme d’Etat dont l’histoire a retenu le nom.
A été publié il y a longtemps la correspondance entre les deux grands amis et c’est à partir de cette correspondance notamment que l’auteur nous décrit le détail de leurs relations et notamment à la fin de la vie de Monet.
Le peintre ,âgé et qui perd peu à peu la vue, travaille à une œuvre colossale :Les nymphéas que l’on peut encore voir au Musée de l’Orangerie à Paris.
Après l’armistice de la guerre de 14-18 la première visite de Clemenceau est pour son viel ami, lequel a décidé de léguer à la France ce dernier travail des Nymphéas.
Cela pourrait être à la fois grand et simple mais c’est sans compter sur Monet qui travaille sans relâche à ces tableaux de très grands formats avec une exigence extraordinaire et qui, dès le début a voulu pour ces toiles léguées à la France un lieu spécial d’exposition dont il avait une idée précise .
L’auteur montre les nombreuses péripéties qui résultent de ces exigences artistiques de Monet, exigences qui finissent par irriter son ami Georges Clemenceau.
Prenant appui sur le rappel de cette histoire l’auteur évoque plus largement la vie des deux amis, leur jeunesse rebelle, leur fougue mais aussi , surtout dans le cas de Monet leurs difficultés nombreuses et sérieuses. Clemenceau se « rangera » plus tôt alors que Monet connaîtra quasiment la misère, lâché par sa famille.
Il montre pour Monet et toute une partie des jeunes peintres de son époque l’hostilité des milieux officiels , de l’art académique qui s’oppose résolument à ceux qui deviendront les « Impressionnistes ».C’est donc l’histoire mouvementée de l’impressionnisme qui est relatée dans ce livre.
L’auteur montre analyse aussi les convictions républicaines de Georges Clemenceau, son hostilité (assez seul à cette époque) à toutes les colonisation, sa volonté de libérer le peuple par l’éducation , une meilleure situation, une meilleure justice mais n’acceptant pas les projets de ce qui était alors la gauche radicaleVoilà ce qu’il écrivait et qui trouve encore des échos de nos jours.
« je suis pour le développement intégral de l’individu. Quant à me prononcer sur l’appropriation collective du sol, du sous-sol, je réponds catégoriquement non ! non ! je suis pour la liberté intégrale, et je ne consentirai jamais à entrer dans les couvents et dans les casernes que vous entendez nous préparer »
Clemenceauqui se battra pour Dreyfus et qui écrira un très grand nombre d’articles (plus de 4000 pages !)
L’auteur montre aussi le travail fantastique, exigeant, inlassable de Monet travaillant à ses séries :les meules, les peupliers, la Cathédrale de Rouen,Londress et Venise.
Au total ce livre vous donnera une idée exacte et complète de la vie de ces deux personnages et de leur amitié malgré leurs préoccupations différentes, l’admiration de Clemenceau pour la peinture de Monet expliquant en grande partie cette amitié.