La nouvelleLoi concernant l’expropriationproposée par le gouvernement du Québec constitue un grand recul pour le droit de propriété au Québec, a fait valoir l’Institut économique de Montréal suite au dépôt du projet de loi 22.
« Avec sa réforme de l’expropriation, Québec priorise les intérêts du monde municipal aux dépens des droits des citoyens et citoyennes », affirme Daniel Dufort, président-directeur général de l’IEDM. « Chaque dollar que les villes et autres organismes gouvernementaux épargne sera soutiré à ceux et celles qu’ils ciblent de façon arbitraire. »
Le projet de loi 22 du gouvernement du Québec vise à remplacer la Loi sur l’expropriation adoptée en 1973. À l’époque, l’expropriation de 12 000 Québécois et Québécoises à Sainte-Scholastique pour la construction de l’aéroport de Mirabel était encore fraîche dans la mémoire collective, et avait été mentionnée à plusieurs reprises lors des débats.
Avec son projet de loi, Québec cherche à réduire le coût de l’expropriation, limitant la compensation requise à la valeur marchande du terrain dans son état actuel plutôt que la valeur au propriétaire qui tient compte du potentiel de la propriété.
L’Institut craint que cela nuise à l’environnement d’affaires au Québec en cessant de tenir compte des projets en développement ou à développer dans le calcul de la valeur des terrains visés par une procédure d’expropriation.
Selon lui, la facture élevée associée à l’expropriation n’est pas un défaut, mais bien une vertue, puisqu’elle sert à protéger l’intérêt du citoyen.
« Comme la partie expropriée n’a pas son mot à dire dans le processus, il est normal que l’instance gouvernementale qui le dépossède ait à payer une lourde somme en guise de dédommagement », explique Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l’IEDM. « Le fait qu’il soit long et coûteux d’exproprier n’est pas un défaut, mais bien un rempart contre l’abus de cette procédure d’exception. »
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