Critique Ciné : #No_Filter (2023, direct to SVOD)

#No_Filter // De Michael Dupret. Avec Hannah McIver, Jasmine Daoud et Samuel Van der Zwalmen.

Sur le principe même, #No_Filter n'est pas le film d'horreur le plus original du monde. Il reprend tout un tas d'éléments narratifs déjà vus ailleurs (Missing récemment, Unfriended il y a quelques années et d'autres incursions du genre où les écrans ont une place de chose). Mais ce qui reste intéressant dans cette production belge c'est que #No_Filter s'inspire clairement de ce qui se fait Outre Atlantique et notamment chez Blumhouse. Tout cela avec plus ou moins de réussite. Adapté d'un court métrage de 2019, le film tire parfois en longueur des choses qui finissent par nous ennuyer. Je m'attendais à voir un slasher à travers le prisme de l'influence et d'une malédiction indonésienne mais finalement le résultat est un peu confus. Ce n'est pas assez touffu pour tenir la promesse jusqu'au bout alors que le début de #No_Filter m'a rendu assez curieux. Au début, notre héroïne, rencontre un influenceur à Bali et en finissant sur ses lives elle va devenir influenceuse de son propre lycée. On sent que #No_Filter cherche à dénoncer les trends qui tournent mal (car il y en a eu des tas depuis quelques années) mais ne parvient jamais à lier intelligemment ce propos à son récit global (qui est lui-même assez étrange).

Influenceuse n°1 de son lycée, une adolescente profite d'être seule chez elle pour tenter de gagner un maximum d'abonnés. Mais la soirée vire au cauchemar.

#No_Filter n'arrive donc pas à faire ce qu'il veut faire passer comme message sous-jacent. Visuellement, Michael Dupret ne sait pas faire grand chose. #No_Filter a plus l'allure d'un DTV des années 2000 qu'à un film qui mérite vraiment le coup d'oeil. Si parfois ces fameux DTV pouvaient être de bonnes surprises, je m'attendais à quelque chose d'autre. On enchaine alors tous les clichés possibles et imaginables sur la jeunesse influencée par son téléphone, passant son temps à filmer tout ce qui peut faire rire une communauté sans se soucier des conséquences que cela peut avoir sur la vie des gens. Ou alors le côté superficiel des gens qui s'intéressent aux autres uniquement quand ils sont célèbres. #No_Filter s'achève de façon terriblement prévisible ce qui ne permet pas toujours de se laisser piéger par le récit. Dommage car cela partait d'une assez bonne intention. Je m'attendais à un récit plus travaillé ou en tout cas plus surprenant. Mais la mise en scène assez morne n'aide jamais à faire quoi que ce soit de surprenant. A s'inspirer des films d'horreur des années 90 en ajoutant un élément moderne dans une mise en scène terne et une photo moche, alors vous avez un sacré concept qui manque de surprises.

Note : 3.5/10. En bref, tout n'est pas à jeter mais après un point de départ intéressant, ce film d'horreur belge tombe dans ses propres pièges et finit par ennuyer.