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Pesto dépoussière le prêt sur gage

Publié le 27 mai 2023 par Patriceb @cestpasmonidee
Pesto Elles ne manquent pas, les jeunes pousses qui tentent de développer des solutions de crédit pour les consommateurs sous-bancarisés. En revanche, elles sont beaucoup plus rares à viser ceux dont le seul et dernier recours est le prêt sur gage. Aux États-Unis, où la pratique est courante et souvent à des taux usuraires, Pesto vient à leur rescousse.
Le principe, vieux comme le monde, est connu : quand plus aucun établissement ne veut vous prêter l'argent dont vous avez besoin, vous vous rendez dans une de ces échoppes, vous y déposez en garantie un objet d'une certaine valeur – bijou, matériel électronique… – et vous repartez avec sa valeur estimée (diminuée d'une marge de risque), que vous devrez rembourser à l'échéance convenue, majorée des intérêts (jusqu'à un maximum de 25% par mois, selon les états !), à défaut de quoi votre bien sera revendu.
Rien de changé, fondamentalement, avec Pesto, la seule différence est son fonctionnement en ligne. Le demandeur fait évaluer son article via un questionnaire, il obtient alors une première proposition de crédit. S'il accepte, il envoie le gage depuis une boutique UPS, grâce à un QR code fourni. À réception, il est inspecté (sous vidéo) et une offre finale est formulée. En cas d'accord, une carte de crédit (Mastercard) virtuelle est émise sur le champ et son équivalente physique est transmise par voie postale.
À partir de là commencent les particularités du produit. En réalité, celles-ci découlent toutes de cette voie de matérialisation du prêt, qui, en dehors du nantissement sous-jacent à son plafond autorisé, opère comme n'importe quelle carte de crédit du marché. Ainsi, son taux d'intérêt annuel est, à ce jour, de 29,99% (certes élevé bien que moins que la concurrence visée)… mais il n'y a aucun frais si le porteur règle sa dette dans les délais contractuels prévus (sous 21 jours après le cycle de facturation concerné).
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Surtout, l'usage de la carte, s'il est raisonnable, permettra à l'emprunteur de bâtir et consolider son score de crédit au fil du temps (il n'y a aucune restriction de durée). Présentée comme le bénéfice social majeur de son approche, cette évolution vers l'inclusion financière fait directement partie du modèle de Pesto, puisque, dès que des niveaux de confiance et de fiabilité suffisants auront été atteints, l'instrument redevient standard, sans caution, et la garantie détenue est retournée à son propriétaire.
Le concept est résolument intéressant, bien qu'il mérite encore quelques ajustements pour devenir viable. Par exemple, son modèle économique repose pour une large part sur les commissions habituelles perçues à chaque transaction exécutée avec la carte de crédit (les intérêts sur les encours n'étant pas son objectif prioritaire) alors que ses coûts d'exploitation sont handicapés par la gestion des objets physiques (à l'expédition et sur leur conservation) : l'équilibre est difficile à envisager. Par ailleurs, il faudra surveiller la capacité d'adaptation des utilisateurs aux frictions de l'expérience, en l'état, et notamment aux délais de traitement (face à l'immédiateté chez un prêteur sur gage).
Quoi qu'il en soit, et une fois de plus, Presto démontre qu'aucun domaine ne peut échapper à une réinvention « digitale » et celui-ci, dans lequel règnent les requins (parmi 12 000 firmes qui manipulent environ 14 milliards de dollars annuellement), est une cible de choix… pour une remise au centre du client et de son bien-être financier.

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