Saint X (Saison 1, 8 épisodes) : sur la piste d'un meurtre

Sur le papier Saint X pouvait être une agréable surprise mais au fil des épisodes et malgré mon envie d'arriver au bout de cette aventure, je n'ai pas réussi à trouver l'ensemble particulièrement bon. Disons que le principal problème de Saint X est qu'elle navigue sur tellement de chemin qu'elle ne sait pas du tout ce qu'elle veut être ou ce qu'elle veut raconter. Alycia Debnam-Carey est convaincante et c'est bien l'un des rares éléments à sauver de cette série sans grande ambition. Les dialogues sont rasoirs, l'intrigue est assez peu palpitante voire parfois trop confuse et le résultat ne permet jamais d'aller au bout de ce qu'elle veut réellement être. Le décor paradisiaque de Saint X était intéressant mais n'offre pas grand chose de neuf aux téléspectateurs. Je ne connais pas le roman d'Alexis Schaitkin dont Saint X est l'adaptation mais je suis persuadé que cela ressemble à tout autre chose que cette adaptation laissant imaginer un roman de gare égaré au milieu d'une librairie d'aéroport.

Comment la mort mystérieuse d'une jeune femme pendant des vacances idylliques dans les Caraïbes crée un effet boule de neige qui finit par mettre sa sœur - en quête de réponses - également en danger.

Surtout que Saint X a énormément de thématiques à traiter : la race, la classe, le privilège social, la sexualité et le syndrome de la jeune femme touriste et blanche disparue. Dans un sens, Leila Gerstein, la scénariste qui a adapté le roman, tente de disséquer les relations humaines dans cette série en huit épisodes mais elle est clairement perdue derrière l'ambition même du récit. Tout est alors enfoui sans réellement apporter quoi que ce soit de percutant. Les relations entre les personnages peuvent être intéressantes mais elles ne le sont jamais ici. Le fait que Saint X soit racontée à travers plusieurs époques rend le récit d'autant plus confus et ne permet pas toujours de voir où l'on est et ce que la série veut faire. Ce thriller psychologique introduit alors une flopée de personnages différents dont la vie ont été impacté par la mort d'Alison des années auparavant. Notamment l'ancien ami de Clive, Edwin, qui était le suspect principal dans le meurtre d'Alison. Il faut d'ailleurs attendre la seconde partie de la saison pour comprendre un peu plus les motivations et l'implication de chacun.

Emily, sa soeur, enquête et veut connaître la vérité sur le meurtre d'Alison. Pour autant, dans cette quête de vérité Saint X n'arrive pas à rendre le récit particulièrement palpitant. Je me suis ennuyé de nombreuses fois tant les dialogues sont génériques et n'offrent rien de particulièrement intéressant. Si huit épisodes permettent à Gerstein et ses scénaristes de développer plus les personnages de façon individuel (ce qu'un film n'aurait clairement pas pu faire), cela ne permet pas plus de s'attacher à eux. La faute au scénario, mal fagoté, qui n'offre rien de particulièrement palpitant. Le ton de Saint X n'est pas très équilibré et même le côté carte postale des Caraïbes, qui auraient justement pu motiver le spectateur, n'offrent rien non plus. La mort d'Alison aurait pu être le coeur d'une narration et de questionnement sur les personnages mais tout est brossé de façon ultra superficiel. Alycia Debnam-Carey est convaincante dans son rôle car elle parvient à faire quelque chose du scénario médiocre qu'elle a entre les mains.

Mais c'est bien la seule chose réellement intéressante dans Saint X. Saint X, pour sa partie la plus sociale, utilise tous les poncifs du genre. Notamment le fait que cela soit des gens de couleur qui servent les riches américains dans un resort. Le privilège blanc aurait pu être traité autrement tant c'est ici mal écrit et mal interprété. Ce qui aurait pu être une bonne mini-série se transforme rapidement en bribes d'intrigues qui s'assemblent difficilement.

Note : 3.5/10. En bref, circulez il n'y a pas grand chose d'intéressant à voir.