La culture du vin a toujours été fascinante à mes yeux. Je suis amateur de vin et bien que je n'ai pas eu la chance de déguster énormément de très grands crus, je reste fasciné par la citation de toutes ces bouteilles et tous ces noms de vins dans Drops of God. Alors Drops of God n'est pas forcément parfaite, notamment car elle ne cherche pas spécialement à nous éduquer sur l'oenologie mais l'histoire en elle-même est passionnante. Je ne connais pas le manga dont est adapté Drops of God donc je ne peux pas spécialement juger. Pour autant, on sent que ce n'est qu'une source d'inspiration et que le récit se développe uniquement en prenant des bribes du récit original. Ce n'est pas facile d'adapter un manga mais qu'à cela ne tienne, je me concentre surtout sur l'histoire originale qui est sous mes yeux. La série avait au départ été développée par France Télévisions et a été grandement aidée par Apple. On est rapidement introduit à l'univers et à Camille Léger. Cette dernière est l'héritière de son père Alexandre Léger, oenologue mondialement reconnu et qui avant de mourir a laissé un petit jeu à ses deux enfants pour son héritage.
Alexandre Léger détient la plus grande collection de vins du monde et évaluée à environ 150 millions d'euros. De quoi faire des heureux mais ce n'est pas tant le prix final qui est intéressant dans Drops of God. La série se concentre beaucoup plus sur les personnages et leurs états d'âmes. Camille qui n'a pas eu la chance de voir les derniers jours de son père après s'en être éloignée, c'est Issei qui est finalement le plus proche d'Alexandre (dans sa version âgée). Alors que Camille de son côté a été proche de son père quand elle était petite. Afin d'accéder à l'héritage, Issei et Camille doivent se soumettre à un test d'oenologie au Japon. Le test en lui-même n'est qu'un prétexte pour discuter de la vie tumultueuse des personnages. Camille de son côté nous embarque dans sa découverte du vin (alors qu'elle en était dégoutée jusqu'à présent). L'un de mes épisodes favoris est probablement celui de son escapade en Italie sur les traces d'un vin que son père avait sélectionné (et qui n'est pas dans son guide).
Quoc Dang Tran (Marianne, Parallèles) adapte le récit en offrant de vrais sentiments. Je n'aurais jamais cru être autant ému parfois par une série comme celle-ci mais je dois avouer que le casting est solide. Fleur Geffrier est tout en retenue, sans fioriture. Elle offre une prestation étonnante sous les traits de Camille alors que Tomohisa Tamashita (Alice in Borderland) est quant à lui à l'opposée de ce que l'on peut attendre de lui (et ça fait du bien aussi). Si Drops of God n'est peut-être pas assez imagée pour transmettre la beauté du vin et ses saveurs, cela reste une très belle série qui donne envie de découvrir les vins sous un angle complètement différent. L'oenologie est souvent mise en avant par une jolie mise en scène d'Ode Ruskin. Les dégustations prennent alors un vrai sens visuel (quand Camille déguste un vin et se remémore des éléments de sa propre jeunesse quand son père l'éduquait à l'oenologie).
Je ne savais pas à quoi m'attendre en me plongeant dans Drops of God si ce n'est retrouver l'amour du vin et son partage. Mais j'ai découvert une série bien différente aussi, très centrée sur ses personnages que l'on apprend à découvrir au fil des épisodes et qui par la force des choses deviennent très attachants. La tradition, la transmission, tout est là avec un personnage central : le vin. Le créateur de la série disait que l'on peut aimer Drops of God sans rien connaître au vin comme on a pu aimer Le Jeu de la Dame sans avoir jamais joué aux échecs. C'est assez vrai et jusqu'au bout j'ai eu cette frénétique envie d'enchaîner les épisodes. J'espère une saison 2 si celle-ci se concentre bien plus sur l'univers du vin et ses saveurs.
Note : 7/10. En bref, Drops of God ne manque pas de caractère et laisse paraître une assez jolie robe.
Disponible sur Apple TV+