Evil Dead Rise // De Lee Cronin. Avec Lily Sullivan, Alyssa Sutherland et Morgan Davies.
La trilogie de Sam Raimi continue de faire des émules et pour cette cinquième incursion c'est Lee Cronin (The Hole in the Ground, 50 States of Fright) qui rend un vibrant hommage aux films d'origine. Mais malgré toutes les qualités de Evil Dead Rise, je dois avouer qu'il m'a manqué un petit truc en plus. L'hommage est là, le gore aussi mais il y a le grain de folie de Sam Raimi en moins. C'est tout de même agréable de voir un film d'horreur qui utilise à son avantage (et autant) sa notation interdit au moins de 17 ans aux Etats-Unis. On a de tout : des décapitations, une râpe à fromage, un verre à pied servant de repas, une machine à déchiqueter du bois, les hélices d'un drone, etc. Evil Dead Rise prend le pari de faire du neuf avec du vieux sans dénaturer pour autant le matériel d'origine. Le remake de 2013 n'était pas spécialement original dans le sens où il se contentait de répéter le premier film de la franchise sans apporter quoi que ce soit de plus. Avec Evil Dead Rise, Lee Cronin prend le pari de moderniser la franchise et de lui apporter quelque chose de neuf tout en gardant les éléments les plus solides du récit de départ.
Alors que Beth n'a pas vu sa grande sœur Ellie depuis longtemps, elle vient lui rendre visite à Los Angeles où elle élève, seule, ses trois enfants. Mais leurs retrouvailles tournent au cauchemar, quand elles découvrent un mystérieux livre dans le sous-sol de l'immeuble, dont la lecture libère des démons qui prennent possession des vivants...
Evil Dead Rise prend le pari de changer de décor. Après quatre volets dans les bois, cette fois-ci nous sommes dans un immeuble de Los Angeles après un tremblement de terre. Pourtant, l'introduction de Evil Dead Rise laissait imaginer une énième aventure en forêt. Dans un sens, c'est assez malin de la part du réalisateur et scénariste que de nous replonger dans Evil Dead dans la forêt avant de nous embarquer dans quelque chose de complètement différent. Les personnages aussi sont légèrement différents alors que ce sont ici presque uniquement des femmes. Il y a peu d'hommes ou alors ceux-ci sont réduits à peau de chagrin. Cela apporte une vraie fraicheur dans une franchise qui avait besoin de se dépoussiérer. Après le tremblement de terre qui ouvre un trou dans les fondations de l'immeuble, le jeune ado Danny trouve... le Necronomicon, ce livre surnaturel qui libère le fameux démon qu'il est difficile à vaincre. Il y a des tas de références dans Evil Dead Rise à la fois à la franchise mais aussi à d'autres classiques (l'ascenseur fait forcément écho à Shining). Lee Cronin ne déçoit jamais avec Evil Dead Rise. Au contraire, il parvient à surprendre le spectateur et à offrir quelque chose de réellement mémorable.
Je n'attendais rien de Evil Dead Rise et je suis surpris de la qualité du film. C'est la preuve en chair et en os que le cinéma d'horreur, même quand il choisit de faire des remakes, peut délivrer quelque chose. Evil Dead Rise mélange intelligemment l'humour et les effets horrifiques qui ont marqué la trilogie de Sam Raimi tout en offrant un décor différent et original qui permet d'avoir enfin quelque chose d'autre à se mettre sous la dent. 42 ans que cette franchise existe et c'est la première fois que j'ai l'impression de la voir enfin renaître de ses cendres.
Note : 7.5/10. En bref, une nouvelle incursion réussie et rafraichissante qui ne trahit ni la franchise originale ni le genre.
Sorti le 19 avril 2023 au cinéma