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Critique Ciné : Kanun, la loi du sang (2022)

Publié le 09 juin 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Critique Ciné : Kanun, la loi du sang (2022)

Kanun, la loi du sang // De Jérémie Guez. Avec Waël Sersoub, Tugba Sunguroglu et Arben Bajraktaraj.

Jérémie Guez s'est fait un petit nom en France avec son film Bluebird (2019) et notamment le scénario de Boîte Noire (2020) ou plus récemment la création originale de Canal+ : B.R.I. Avec Kanun, la loi du sang, l'auteur de romans noirs démontre qu'il a aussi une envie de créer quelque chose du même acabit sur les écrans. Kanun, la loi du sang ne s'entiche pas de digressions inutiles et se contente alors de délivrer l'histoire et l'action qui va avec. Pour un troisième film, on sent que le réalisateur cherche à créer sa propre patte dans le monde du cinéma, toujours en assombrissant son profil sans pour autant trahir son propre univers. Sons of Philadelphia, son précédent film, montrait déjà un peu plus de ses ambitions propres (même si ce n'est pas mon film préféré du réalisateur). J'ai largement préféré Kanun, la loi du sang pour la simple et bonne raison que l'on sent le réalisateur et scénariste arriver à maturité. On navigue alors entre références intéressantes au genre (notamment par le côté rétro du film) et une histoire entre violence et romance.

Lorik a fui son Albanie natale pour échapper à une vendetta. À Bruxelles, il gâche sa jeunesse en travaillant pour un clan mafieux aux méthodes douteuses... Jusqu'à ce qu'il ait un coup de foudre pour Sema, une jeune turque étudiante aux Beaux-Arts. Alors qu'il se met à rêver d'une histoire d'amour, un homme dont le père a été tué par un membre de la famille de Lorik réclame, selon les règles du Kanun, que sa dette soit payée par le sang : celui de Lorik...

Si Kanun, la loi du sang est visuellement réussi, c'est aussi son casting qui apporte quelque chose. Waël Sersoub est plus que convaincant dans le rôle de Lorik et permet de rapidement s'attacher à ses aventures sans temps morts. Kanun, la loi du sang pioche dans ses influences (James Gray, Abel Ferrara, etc.) sans pour autant trahir ce qu'il veut faire d'original aussi. Kanun, la loi du sang sait glacer le sang sans pour autant chercher à en faire des tonnes. Là où sa série récemment sortie sur Canal+ n'arrive pas toujours à tenir ses promesses, Kanun, la loi du sang sait ce qu'il veut faire et le fait intelligemment. C'est sans parler de la représentation de toutes ces cultures mafieuses (albanais, tchétchènes, marocains, turcs, etc.) qui permet de créer un éventail intéressant de personnages et d'influences. Jérémie Guez démontre ici qu'il a clairement une idée de ce qu'il veut faire avec son cinéma. Ce n'est pas parfait mais on est sur la bonne voie. On sent qu'il rêve son film en quelque chose de plus évocateur et plus mémorable mais il y a suffisamment de choses à apprécier dans Kanun, la loi du sang pour passer un très bon moment.

Note : 7/10. En bref, une belle surprise qui démontre un peu plus du caractère de Jérémie Guez tant derrière la caméra qu'au scénario.

Sorti le 7 décembre 2022 au cinéma - Disponible en VOD


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