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Entre-actes

Publié le 10 juin 2023 par Alexcessif

 De la bonne pelloche. 

Omar la fraise, c'est pas Bob l'éponge! 

Au sommet de la chaîne alimentaire du grand banditisme, tricard en France, il rentre au pays natal. 

Contraint et forcé de vivre au bled loin de Paname (est-on vivant ailleurs qu'à Paris?) faut pas lui casser les couilles et quand un deal de coke tourne mal, il retrouve son outil de travail pour convaincre. La fraise fourrée aux aiguilles à coudre ou la perceuse sans anesthésie. Le gars qui se fait travailler la viande au foret de 10 devient bavard. 

Ceci dit, Magimel son complice et ami est fantastique de naturel. Filmé sans indulgence pour sa silhouette alourdie, il campe un gros con sans finesse souvent le nez dans la farine. 

Pas sûr que ce soit un rôle de composition. 

Omar/ Reda Kateb fait le job crédible dans la cruauté, la démesure et le cynisme. 

Pourtant, comme tous les hommes fatigués qui ont du sang sur  les pognes et la conscience en surpoids, il tombe comme un fruit mûr quand une gazelle l'embrouille avant de tomber sa culotte. 

Alger, la blanche aux murs chaulés, le désert, la méditerranée, les bas fond de la casbah, la misère et la délinquance minable, la violence sont filmés  sans fioriture. Cadrage, mise en espace, photo sanguinolente, situations tarantinesques, la laideur devient esthétique. 

Pas de lourdeur, ni de guimauve dans cette histoire de rédemption porteuse d'un espoir désabusé juste ce qu'il faut

Entre-actes
Entre-actes

Franco Amore est un bon flic. Pas le héros de l'anti gang mais un flicard rangé dans un placard et romantique comme un chamallow dans un panier de crabe. Bien sûr, pour arrondir les fins de mois il fait un peu de gratte en servant occasionnellement de body guard à un footballeur. D'ailleurs il écrit le discours fleuve de son départ à la retraite en planquant dans sa voiture de service. Petit joueur dans un milieu où tout le monde est corrompu, Franco Amore est le seul flic de la ville connu pour n'avoir jamais tiré sur personne. Bon, il a néanmoins une fille. Deux éléments de base pour cette dernière nuit à Milan. Le flic lauréat du titre de stronso qu'on lui décerne dans son dos et une fille étudiante à Londres qui lui coûte une blinde. C'est bien connu: les mômes sont chargés de réussir ce que les parents ont foiréLe flic et son équipier/meilleur ami, entre son pot de départ et la dernière opportunité d'argent facile se retrouvent au centre d'une grosse embrouille avec des collègues corrompus, la police des polices, la camorra, un parrain chinois et un cousin félon. Un échange de mallette annoncé fastoche où celui que l'on n'attendait pas de ce côté du flingue joue de la gâchette défouraillant en une nuit tous les coups qu'il n'a pas tirés en 35 ans de carrièreL'enjeu, la famille, une relation solide avec son épouse, le sang de son pote sur sa veste, les diams, sans doute un peu aussi, qui n'a pas trouvé un peu de ressource quand l'essentiel est menacé? Là, on n'est pas dans le Alger de chez Omar la fraise, la bande son est haletante, le dialogue ciselé, la caméra efficace, le montage astucieux, le script solide, l'image énergique, la lumière mystérieuse. C'est plus saltimbocca que couscous.Et puis, la cathédrale de Milan comême!

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