Maestro(s) // De Bruno Chiche. Avec Yvan Attal, Pierre Arditi et Miou-Miou.
Sur le papier, Maestro(s) a quelque chose de séduisant tant par la musique classique que par l'idée de mettre face à face un duo familial. Pour autant, Maestro(s) est tellement convenu qu'il ne parvient jamais à arriver à la hauteur de ses ambitions. Maestro(s) symbolise parfaitement ce cinéma pantoufle qui se veut confortable mais qui à la fin est une vraie désillusion. Bruno Chiche (L'un dans l'autre, Hell) délivre ici un film qui n'a aucune surprise à offrir au spectateur et se laisse alors engloutir par les mièvreries familiales sans intérêt et un manque cruel de musique classique à l'écran. La seule force de Maestro(s) c'est clairement Yan Attal et Pierre Arditi. Le tandem fonctionne assez bien mais le scénario ne leur offre aucune séquence mémorable si ce n'est un enchainement douteux sans grand intérêt. Maestro(s) est inspiré du film israélien Footnote qui parlait d'une relation compliquée entre un père et son fils (et qui se trouvaient aussi à exercer la même activité en concurrence). Là où le film israélien était frais et pétillant, Maestro(s) est morose et morne, enfermé dans ce cinéma francilien pompeux sans surprises.
Chez les Dumar, on est chefs d'orchestre de père en fils : François achève une longue et brillante carrière internationale tandis que Denis vient de remporter une énième Victoire de la Musique Classique. Quand François apprend qu'il a été choisi pour diriger la Scala, son rêve ultime, son Graal, il n'en croit pas ses oreilles. D'abord comblé pour son père, Denis déchante vite lorsqu'il découvre qu'en réalité c'est lui qui a été choisi pour aller à Milan...
En suivant à la lettre une histoire sans surprise, Maestro(s) ne se permet jamais des digressions qui auraient justement apporté un brin de fraîcheur. Les dialogues sont assez soignés pour la plupart mais Bruno Chiche n'offre rien. Il n'est pas généreux dans sa mise en scène et se contente alors de suivre ses personnages et se reposer sur son duo d'acteur. L'histoire est assez mal fichue ce qui ne permet pas vraiment de s'impliquer dans ce qu'elle veut nous raconter. On est bien loin de Footnote, prix du scénario au Festival de Cannes de 2011. Maestro(s) s'inscrit parfaitement dans ce cinéma français de charentaises qui ne cherche pas à surprendre son spectateur. En suivant à la lettre ce qu'il veut raconter, il ne parvient pas à proposer quoi que ce soit de mémorable. Une fois vu, j'ai déjà oublié une bonne partie de ce qu'il raconte car rien ne m'a véritablement touché ou fait rire. Je me demande encore comment on peut sortir ce genre de films dans des cinémas alors qu'ils méritent uniquement une fenêtre télévisuelle. C'est plat, sans saveur et ce malgré deux pontes du cinéma qui méritaient largement mieux que ce truc convenu sans intérêt.
Note : 3/10. En bref, je suis vraiment déçu de voir le manque d'originalité avec ce qui sur le papier pouvait délivrer un film réussi.
Sorti le 7 décembre 2022 au cinéma - Disponible en VOD et DVD