Deadloch (Saison 1, épisodes 1 à 3) : enquête policière satirique

Deadloch n'est pas une série policière comme les autres. Dès le début, l'ironie fait son apparition afin de créer un parallèle étrange entre l'univers assez saugrenu et une affaire de meurtre assez sérieuse. Dans une ambiance poisseuse de polar nordic, Deadloch se dévoile rapidement en comédie policière. Dans le premier épisode, il y a plusieurs fois une séquence musicale où une chorale chante une chanson sur le fait de se toucher " When I think about you I touch myself ". Mais cela permet de donner le ton. Parmi les séries australiennes, Deadloch n'est pas ce que j'ai pu voir de plus original mais cela sort tout de même du lot pour mériter le coup d'oeil. L'ambiance est sympathique, c'est loufoque à de nombreuses surprises et finalement le côté ultra étrange de l'objet fait plus ou moins son intérêt. Le plus gros point fort de Deadloch c'est finalement son héroïne. Elle est attachante, drôle et juste parfaite. Kate Box brille à chaque scène et permet d'efface son acolyte bien moins intéressante. Pour ce qui est de l'angle policier, la scène de crime ressemble à une mauvaise parodie de séries policières des années 60. Je suppose que c'est le but mais ce n'est peut-être pas suffisamment bien amené à mon goût pour autant.

Deux enquêtrices aux personnalités diamétralement opposées doivent coopérer pour élucider le meurtre d'un habitant de Deadloch, un paisible hameau côtier.

Deadloch se veut féministe et queer à la fois alors que l'une de nos héroïnes est lesbienne. Mais la série ne se définit pas par la sexualité de l'une de ses héroïnes. Ce n'est qu'un accessoire qui permet de décorer la série d'intrigues personnelles tout aussi intéressantes (mais différentes) que le reste. La façon dont l'humour s'intègre dans Deadloch est assez intéressant. On est loin du tempo comique habituel du genre. C'est cette façon de nous surprendre par des intermèdes comiques que la série apporte aussi son originalité. Malgré ses imperfections, c'est assez courageux que de proposer quelque chose de neuf comme Deadloch. La série ne s'intègre pas dans les carcans du genre et grand bien lui fasse (comme à nous aussi). Le meurtre en lui-même est presque une excuse à dévoiler la communauté de Deadloch et en découvrir les bas fonds comme les personnages les plus intéressants. La série force forcément le côté policier (et se doit parfois aussi de garder le cap en suivant un schéma plus classique) mais Kate McCartney et Kate McLennan, connues en Australie pour The Katering Show ou Cet Krack!n démontrent qu'elles savent user de leurs idées.

Car oui, si Deadloch est originale et parvient à faire de vraies propositions intéressantes. Parfois, elle en fait aussi un peu trop. Je peux comprendre que la série ne soit pas du goût de tous, d'autant plus qu'elle mélange parfois trop de choses sans maîtriser la totalité du bordel. S'il y a bien un mot que l'on peut employer vis-à-vis de Deadloch c'est bordélique. La série mélange beaucoup d'ingrédients et abuse forcément de certains. Le tempo fonctionne relativement bien et donne envie d'aller au bout de l'aventure mais il va falloir trouver rapidement un bon équilibre entre la comédie et les éléments plus dramatiques. Pour le moment, Deadloch fonctionne surtout grâce à son inspectrice intelligente plus que pour l'intrigue de meurtre en elle-même (qui n'est pas très originale et/ou intéressante de prime à bord). C'est tout l'enrobage de la série qui tente d'accrocher même si parfois cela tombe un peu trop à côté.

Note : 5.5/10. En bref, Deadloch est une comédie policière étrange mais qui par le culot de son originalité mérite le coup d'oeil. Il va cependant falloir trouver un meilleur équilibre entre le tempo comique et les éléments dramatiques afin de garder son téléspectateur.

Disponible sur Amazon Prime Video