
Sur le papier, Class of '09 aurait pu être une assez bonne série puzzle. Avec un tel casting, je dois avouer que je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus rythmé et efficace. Tom Rob Smith a eu l'ambition de créer une série se déroulant sur trois espaces temps afin de discuter de l'intelligence artificielle et de ce qu'elle pourrait faire de terrifiant au monde de la justice si celle-ci était utilisée pour prédire les crimes et arrêter des gens sur la base de probabilités. Mais le danger que Class of '09 veut créer avec cette IA n'a aucun sens car rien n'est véritablement palpitant. La série enchaîne les flashbacks, flashfowards et autres pour un résultat plus que maigre tant le propos est constamment noyé derrière les simagrées des personnages. Car oui, Class of '09 veut aussi nous intéresser à la vie personnelle de chacun d'eux. Et c'est là où le bas blesse car cela n'a aucun intérêt et c'est terriblement creux et ennuyeux.
Des agents du FBI de la promo de 2009 se retrouvent suite au décès d'un des leurs. A travers trois lignes temporelles étalées sur trois décennies, ce thriller explore les fondements de la justice, la nature humaine et à quel point les choix peuvent déterminer notre avenir.
Au fil des épisodes, l'intrigue est difficile à suivre. Il faut s'accrocher pour comprendre où l'on en est réellement, encore plus quand on ne sait pas vraiment ce que la série veut réellement nous raconter (et la fin de la mini-série est tellement ratée que cela n'a donné l'impression de perdre mon temps). Class of '09 n'a jamais le temps d'installer ses personnages qu'elle doit déjà faire des sauts dans le temps dans tous les sens pour donner des nouvelles de chacune des époques. Le plus important étant de voir comment on en est venu à faire de la justice un système calculé par ordinateur. Je suis sûr que si la série avait été construite autrement (deux épisodes dans le passé, trois épisodes dans le présent et trois dans le futur) alors on aurait pu s'attacher aux personnages et s'intéresser à ce que ceux-ci veulent nous raconter. Mais le résultat est totalement différent. C'est sans parler du côté assez bête de l'histoire. Class of '09 veut être une sorte de Minority Report du pauvre. On a l'ambition mais jamais le résultat.
Lorsque le siège du FBI s'effondre, je m'attendais à ce que la série nous offre quelque chose de palpitant, une vraie course poursuite ou de l'action tonitruante. Il n'en est rien, l'épisode suivant se déroule plusieurs mois plus tard alors que le FBI a déjà de nouveaux bureaux. J'avais envie de prendre plaisir à suivre Class of '09 mais à chaque fois qu'elle tente de m'accrocher ou m'exciter, elle tombe dans ses propres pièges et finit par m'ennuyer. Cela se regarde mais cela n'a aucune valeur ajoutée. Les personnages sont pour beaucoup plus irritants et ennuyeux qu'autre chose. A cause de tout ça, Class of '09 passe complètement à côté de son sujet : l'intelligence artificielle est en train de tuer une partie de la société. Là où le film de Steven Spielberg était avant-gardiste et intelligent tout en proposant de l'action qui valait le coup d'oeil, cette mini-série fourmille d'idées mais avec peu de place pour les développer tant elle s'engouffre dans un enchaînement de situations insipides.
Note : 3.5/10. En bref, une idée de départ intéressante noyée dans les simagrées ennuyeux de ses personnages insipides et cette construction narrative douteuse. Reste quelques moments d'action sympathiques qui rendent le tout parfois plus palpitant.