En tant que citoyen à la fois français et américain, j'ais du mal à être patriote et surtout à pencher davantage vers l'un de ces deux pays.
Ce propos tombe juste entre les dates où les deux pays célèbrent leurs fêtes nationales. Bien sûr, je suis préoccupé par ce qui se passe dans mon lieu de résidence, mais c'est d’avantage un choix circonstanciel que délibéré.
Notre petite famille élargie vit ici, donc je suis attaché à cet endroit pour cette raison et parce que j'aime bien l’endroit où j’habite. Pourtant, je dirais qu'avant tout, je me sens plus citoyen du monde que français ou américain.
Il est indéniable mon parcours, mes expériences professionnelles variées et mes nombreux voyages internationaux ont contribué à brouiller les frontières tribales si importantes à ceux qui revendiquent une appartenance viscérale à un camp spécifique.Une autre raison est mon manque de respect pour les politiciens qui utilisent et abusent de la notion de patriotisme pour polariser les populations et les pousser dans des retranchements bien définis et opposés, afin de mieux en tirer parti.
Ensuite, il y a l'océan d'hypocrisie qui inonde notre culture, de l'exceptionnalisme américain au pays préféré de Dieu, sans parler des terres et des vies volées aux indigènes ou aux enlèvements massifs d'Africains en faire des esclaves.
De l'autre côté de l'océan, une acceptation similaire de l'injustice sociale et une ignorance de fait des méfaits du colonialisme ne sont guère mieux. Ajouter une perspective mondiale à cette image annule totalement la justification du patriotisme.
Vu de l'espace, on ne voit aucune frontière sur terre. Nous partageons tous une planète malade et cela devrait suffire à porter un coup mortel au patriotisme.
Alors, où que vous soyez domicilié, je ne vous souhaite de célébrer qu’une seule fête nationale … Celle du Jour de la Terre !