Ten Pound Poms (Saison 1, 6 épisodes) : britanniques en quête du rêve australien

La série d'époque britannique est un filon inépuisable. Daniel Brocklehurst (The Stranger, Brassic) nous plonge dans les années 50 alors qu'un groupe de britanniques décide de quitter la Grande Bretagne afin de se lancer dans une nouvelle aventure à l'autre bout du monde. Ten Pound Poms a un sujet fort, sur l'exil des britanniques après la Seconde Guerre Mondiale qui avaient pour rêve une vie meilleure. Afin d'intégrer au mieux ses diverses thématiques (la xénophobie, le racisme), nous sommes plongés dans un camp de travail aux abords de Sydney. Sauf que malgré les bonnes intentions, l'histoire a du mal à sortir des carcans et ne propose pas grand chose aux téléspectateurs. A vouloir intégrer un peu tout et n'importe quoi autour de ses thématiques, Ten Pound Poms tombe un peu à plat. BBC semble avoir une fois de plus perdu la main sur ses créations d'époque (après le raté que fût Great Expectations). On est dans une série confortable mais pas vraiment bien écrite. Cela ressemble à un drame qu'une femme au foyer regarderait dans sa cuisine en fond sonore plus qu'autre chose.

En 1956, un groupe de Britanniques quitte la Grande-Bretagne d'après-guerre pour se lancer dans une aventure à l'autre bout du monde. Pour seulement dix ans. On leur a promis une meilleure maison, de meilleures perspectives d'emploi et une meilleure qualité de vie en bord de la mer. Mais la réalité n'est pas aussi idyllique pour les nouveaux arrivants. Aux prises avec leur nouvelle identité d'immigrants, ils vont devoir surmonter toute une série d'embûches.

Produit avec les australiens, je comprends aussi pourquoi Ten Pound Poms n'est pas aussi réussie que prévu. Les australiens ne sont pas toujours bons dans ce registre et avec toutes les attentes que l'on peut avoir, j'ai finalement été plus que déçu du résultat. Ten Pound Poms manque donc tout un tas d'opportunités afin d'interroger le public sur les migrations qu'il y a eu à cette époque et les conséquences que cela a pu avoir. Construire une nouvelle vie sous le soleil australien ? C'est un point de départ qui pouvait fonctionner mais Ten Pound Poms se contente surtout de tous les poncifs et de tout ce que l'on peut attendre d'une telle histoire. Le casting est lui aussi plutôt bon mais la série n'en fait jamais grand chose. Michelle Keegan est excellente et s'avère même être l'un des rares éléments intéressants de cette petite série.

Je me demande comment Brockehurst, qui a travaillé sur de nombreuses (bonnes) séries britanniques, a pu pondre Ten Pound Poms. Tout n'est pas à jeter dans cette série et elle est même assez agréable à suivre par ses décors et son casting mais elle manque de tout un tas de trucs médiocres. Ten Pound Poms reste superficielle, légère et pleine d'opportunités manquées. La série aurait pu être l'occasion d'interroger l'immigration et les problèmes que cela a pu causer à l'époque (et encore de nos jours) mais Ten Pound Poms reste en surface et n'ose clairement pas traiter les sujets avec la même force. Si vous avez envie du soleil australien alors Ten Pound Poms saura vous séduire mais ce n'est pas suffisant non plus. Tout ne peut pas être mis dans le visuel, il faut parfois aussi faire en sorte que les intrigues aient une portées et qu'elles soient bien écrites.

Note : 4/10. En bref, une jolie série avec un joli casting mais qui au final reste superficielle et n'offre rien.

Disponible le 13 juillet 2023 sur OCS