Présentée en avant-première lors du Festival Séries Mania, Little Bird raconte la terrifiante histoire du gouvernement canadien et de la façon dont ils ont volé des enfants pour les faire adopter. Il y a quelque chose d'horrible dans cette histoire mais la mini-série réalise un devoir de mémoire assez pertinent en prenant le point de vue d'une jeune femme qui veut remontrer le fil de sa propre aventure. Des enfants ont été kidnappés pendant des années par le gouvernement canadien, soi-disant pour aider les enfants des indigènes alors que c'est tout l'inverse. Nous suivons ici les aventures de Bezhig, qui a été enlevée à sa propre famille dans les années 60. Elle est maintenant une jeune adulte qui décide de retourner sur les terres de son enfances afin de retrouver sa famille et ses racines. Tout cela va conduire la jeune femme à découvrir la terrible histoire qui s'est passée. Durant ces six épisodes, la série prend certaines pincettes sans pour autant diminuer l'horreur qui a été vécu par ces familles quand leurs enfants ont été kidnappés par le gouvernement.
Les émotions sont présentes du début à la fin avec des vrais acteurs qui permettent d'offrir un certain réalisme à l'ensemble. On sent que le casting a été particulièrement touché par le récit, ce qui permet de donner du coeur à l'oeuvre et donc de nous faire partager toutes ces émotions. Little Bird dénonce la politique canadienne face aux peuples indigènes. Les " Sixties Scoop " reste une période assez sombre de l'histoire du Canada. Mais ce n'est pas tout car s'ajoute à cela la politique particulièrement horrifiante du gouvernement envers ces communautés. Mettre la lumière sur cette partie de l'histoire permet aussi de rappeler que tout n'a jamais été tout blanc dans ce pays et qu'il y a parfois des cadavres dans le placard que l'on préférerait ne jamais voir ressurgir. Mais Little Bird est essentielle. Nous suivons l'histoire à la fois dans les années 50 et dans les années 80 afin de donner les deux points de vue.
Le nom de la série, Little Bird, fait référence à Patti Little Bird, la mère de Behzig. Elle aimait ses enfants plus que tout. Elle cache ses enfants quand la police se présente à sa porte par peur qu'ils lui soient enlevés. Alors que les enfants jouent, ils attirent l'attention de la police et le monde de Patti Little Bird s'effondre. La façon dont tout s'enchaîne au fil des épisodes en plus de la quête de réponse de Behzig rend l'histoire d'autant plus touchante. La série se veut assez lente dans sa façon de raconter son récit afin de se concentrer sur la pureté des émotions et l'essence même des paysages. Car le paysage canadien présent dans Little Bird donne là aussi une ambiance au récit (et une vraie force narrative). Little Bird offre alors une voix à toute cette génération canadienne sacrifiée qui n'a pas eu la chance de grandir auprès de ses parents biologiques, tout cela à cause de la politique canadienne. Le casting est fort et Darla Contois, qui incarne notre héroïne, est toute en nuance de bout en bout. Lisa Eldestein (House, 911: Lone Star) démontre elle aussi toute l'étendue de son talent jusqu'au bout.
Impossible de passer à côté de Little Bird. Cette mini-série reste importante afin de montrer ce que le monde doit ne plus reproduire (alors que cela produit encore dans le monde entier). La série apporte de vraies nuances à ses personnages, tant par leur côté sombre que par les moments les plus heureux de la série.
Note : 7.5/10. En bref, une histoire importante qui met en lumière la part sombre de l'histoire du Canada.
Prochainement en France