Critique Ciné : Asteroid City (2023)

Asteroid City // De Wes Anderson. Avec Jason Schwartzman, Scarlett Johansson et Tom Hanks.

Avec Asteroid City, Wes Anderson, le King du filtre Jaipur, nous ressert la même tambouille en un peu mieux. J'aime beaucoup le style visuel de ses films et la façon dont ceux-ci sont travaillés dans les détails. C'est d'ailleurs dans ce côté visuel que Wes Anderson réussi à merveille mais pour ce qui est de raconter des histoires... je doute qu'il ait encore quelconque inspiration. Dans sa composition, Wes Anderson reprend ses couleurs pastel, ses plans symétriques et du noir et blanc (vu dans The French Dispatch). On sent le réalisateur un brin fainéant par moment aussi, offrant moins de profondeur et de mouvements dans sa mise en scène. Asteroid City méritait un peu plus d'action et de folie alors qu'il se bride volontairement à de nombreuses reprises. Il faut dire qu'il n'est pas vraiment aidé par le scénario au rythme étrange. Les passages en noir et blanc qui sont sensés offrir de la profondeur aux personnages ne fonctionnent pas spécialement et semble chercher à gagner du temps plus qu'autre chose.

Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu'ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires.

Alors que les passages en couleurs pastel fonctionnent beaucoup mieux mais l'expérience visuelle n'est pas suffisante pour soutenir un film du début à la fin. Le style de Wes Anderson fait l'illusion par moment mais les faiblesses du scénario sont assez problématiques. Asteroid City tente ici de régurgiter la période des confinements en enfermant ses personnages à ciel ouvert, la métaphore ne dure qu'un temps et finit par lasser. Au début j'ai été enjoué par ce que Asteroid City tente de construire et rapidement je me suis un peu ennuyé. Il n'y a pas assez d'humour, pas assez d'émotions et une histoire qui manque de profondeur. Si Asteroid City est magnifique d'un point de vue purement visuel, il n'offre rien en retour dans sa narration qui provoque les mêmes sensations. Wes Anderson recycle à l'infini ce qu'il a déjà fait par le passé et cela se voit. C'est peut-être aussi un réalisateur qui, en dehors de son visuel, devrait peut-être lâcher du leste sur le scénario et laisser quelqu'un d'autre s'en occuper. Les dialogues qui faisaient mouche par le passé sont ici englués dans le reste, sans aucune vraie saveur. Même Scarlett Johansson, ici en sous-régime, est assez fade.

Note : 4.5/10. En bref, si le visuel de Asteroid City est magnifique, le scénario n'offre rien en dehors d'une répétition de tout ce que le réalisateur a déjà fait par le passé (ici en moins bien).

Sorti le 21 juin 2023 au cinéma