Taylor Sheridan continue d'étendre son empire sur Paramount+ avec Special Ops: Lioness. Mais avec Special Ops: Lioness il tente quelque chose de complètement différent de ce que l'on avait déjà vu avec lui précédemment. Il rend ici hommage aux femmes qui protègent l'Amérique contre le terrorisme alors que ses précédentes créations ont tendance à s'intéresser surtout aux hommes en guise de héros (même si les femmes restent importantes). Dès le début, Special Ops: Lioness nous plonge dans le feu de l'action. On a tous les poncifs du genre qui sont présents permettant ainsi de créer un univers familier. Ce n'est d'ailleurs pas sans rappeler les deux films Sicario qu'il a écrit. Malgré les moyens mis en oeuvre (on sent que Paramount n'a pas lésiné), je dois avouer que ces deux premiers épisodes tombent un peu à plat. Les personnages sont surtout développés autour de poncifs du genre et les dialogues, plus pompeux que jamais, n'apportent pas grand chose de neuf dedans. Le fait que les personnages manquent de profondeur dès les deux premiers épisodes empêche Special Ops: Lioness de réellement éclore.
Cruz Manuelos, une jeune Marine un peu brutale mais passionnée, a été recrutée pour rejoindre la mission Lioness afin d'aider à démanteler une organisation terroriste. Joe, la cheffe de station du programme Lioness, est chargée de former, de gérer et de diriger ces agents féminins infiltrés.
Disons que Special Ops: Lioness m'a donné l'impression de voir une série des années 90 avec les moyens des années 2020. Taylor Sheridan a clairement insufflé des éléments qu'il connait depuis qu'il a fait des recherches sur toutes les thématiques qu'il aborde mais il est assez difficile de creuser quoi que ce soit dans ces deux premières aventures. La première scène du premier épisode laisse pourtant imaginer l'inverse. C'est prometteur et l'on semble aller dans une bonne direction puis Special Ops: Lioness tombe dans tous les travers du genre sans réellement offrir quoi que ce soit de neuf ou d'original. Special Ops: Lioness aurait pu être une série plus construite, plus intelligente mais elle se contente de justifier ses actions par la violence. Comme si la violence était la seule façon d'appuyer la brutalité de l'héroïne. Car oui, Zoe Saldana (Colombiana) continue de démontrer qu'elle est une femme d'action mais à trop abuser de certains éléments, Special Ops: Lioness ne parvient pas à en faire grand chose non plus.
Special Ops: Lioness a aussi fait l'erreur de mélanger des ingrédients qui ont du mal à cohabiter dans le scénario. Ce n'est pas que ce n'est pas possible, juste que c'est fait de façon étrange. La série semble être une série d'action puis devient une sorte de drame familial. Cela manque cruellement d'intrigues pour maintenir l'attractivité du récit jusqu'à présent. Sans parler du personnage de Nicole Kidman (Big Little Lies, Nine Perfect Strangers) qui est pour le moment tellement petit qu'il ne sert pas à grand chose. Cela aurait pu être incarné par quelqu'un d'autre. On n'a pas encore vu Morgan Freeman donc je suis curieux de voir ce qu'il apportera mais j'ai peur que cela soit une fois de plus un écran de fumée. Special Ops: Lioness n'est pas totalement ratée car elle a des idées mais elle a du mal à construire un récit mémorable. A se reposer sur des choses vues et revues on se retrouve avec une série qui a besoin de densifier son récit.
Note : 4/10. En bref, une introduction étrange qui manque d'idées originales.
Disponible sur Paramount+