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Deadloch (Saison 1, 8 épisodes) : petits meurtres sarcastiques

Publié le 04 août 2023 par Delromainzika @cabreakingnews
Deadloch (Saison 1, 8 épisodes) : petits meurtres sarcastiques

Les australiens sont de sacrés personnages quand ils le veulent. Deadloch est une comédie policière qui part dans tous les sens mais qui finalement délivre des moments absolument fous et charmants. C'est tellement chaotique que les huit épisodes savent se faire apprécier malgré les défauts. On retrouve à la fois le charme des polars australiens et quelque chose qui sort du cadre. Deadloch aurait pu être écrite par Quentin Dupieux tant certaines parties de la série sont de vrais délires en tant que tel. Même la fin sur fond de " All the Things she Said " est absolument fabuleuse. Derrière cette satire proposée se cache tout de même une enquête policière. C'est loufoque et déjanté mais la série sait trouver une façon toujours surprenante de retomber sur ses propres pattes. Pour prendre plaisir à suivre Deadloch, il faut tout de même éviter de tout prendre au sérieux et savoir avoir plusieurs degrés de lecture.

Le décor en lui-même est intéressant. On ne voit pas tous les jours la Tasmanie (le sud de l'Australie) ce qui permet d'offrir un terrain de jeu assez différent et original. L'écriture de la série est séduisante et sait se renouveler à chaque épisode afin d'offrir un récit délirant certes mais aussi cohérent. Car si l'on peut voir Deadloch aller dans tous les sens, elle n'oublie pas qu'elle a un crime à résoudre. Le regard porté sur les hommes dans cette série est là aussi amusant. Je dois avouer que j'ai toujours aimé les comédies qui se moquent ouvertement de la société menée par les hommes. L'humour de Deadloch est inspiré et certaines scènes sont de vrais délires qui sortent complètement du cadre habituel du genre. Le fait que les personnages soient étranges permet de s'attacher à eux facilement. C'est dans la satire que Deadloch trouve forcément son originalité mais même l'enquête est elle aussi différente de ce que l'on peut voir habituellement.

Après les trois premiers épisodes, je dois avouer que je ne savais pas trop quoi attendre de la série. Deadloch semblait tirer sur l'ambulance sans réellement savoir où elle mais la suite de la saison trouve un assez bon équilibre. Ce n'est pas parfait mais le plaisir estival que l'on nous propose ici est vraiment original. Plutôt que de nous offrir une énième série policière que l'on a déjà vu des dizaines de fois, Deadloch c'est un duo original et amusant, des blagues qui fonctionnent et une affaire de meurtres qui pour le coup donne envie d'aller au bout. Certains personnages gagnent même des points au fil des épisodes. On peut facilement être irrités par Eddie au début mais au fil de la saison, je dois avouer que l'on a envie de la retrouver pour plusieurs saisons. L'épisode 4 est le premier épisode de la saison où Deadloch semble enfin se concentrer sur l'enquête et c'est aussi là que la série devient beaucoup plus maline.

On sent que tous les personnages masculins de la série sont dépeints comme des idiots ou des gens cons mais les femmes ont elles aussi droits à leurs histoires. Deadloch ne cherche pas le réalisme de son récit mais simplement à nous amuser avec un délire propre. C'est plus sobre que d'autres satires mais plus léger sur les effets gore que d'autres aussi. Deadloch n'oublie pas de parler des origines des personnages. Ce n'est pas tous les jours que l'on a une comédie dramatique qui discute des relations au sein d'une petite communauté et autour des égos de chacun. Pour une fois que les australiens misent sur le bon cheval cela fait du bien et plaisir à voir. Dommage que certains détails de l'intrigue restent en surface et que la série prenne parfois des chemins simplistes pour en venir à des conclusions. Mais l'enquête fonctionne bien et les deux inspectrices forment un duo du tonnerre.

Note : 7/10. En bref, original et délirant. Deadloch est une bonne surprise australienne à laquelle on s'attache facilement.

Disponible sur Amazon Prime Video


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