Sanctuary // De Zachary Wigon. Avec Christopher Abbott, Margaret Qualley et Francisco Castaneda.
Le créateur de Homecoming (Prime Video - dont la saison 1 avait pour héroïne Julia Roberts) écrit avec Sanctuary un récit assez étrange mais pourtant simple. Disons que le scénariste prend le parti de prendre un concept facile mais en fait quelque chose de malicieux et spécial. Sanctuary se déroule en huis clos dans une chambre d'hôtel et met en face à face deux personnages et personnalités différentes. Ce qui est fascinant dans ce récit c'est qu'il a besoin d'une alchimie sexuelle assez folle mais qu'il laisse finalement le sexe en tant que tel sur le palier de la chambre. C'est donc sur l'intensité des regards, des dialogues et des moments forts que le film se concentre. Sanctuary permet de renouer avec les thrillers érotiques des années 80 tout en offrant quelque chose de légèrement plus moderne (notamment dans la façon dont la femme prend le contrôle ici plus que l'homme).
Hal est le riche client d'une dominatrix, une femme qui prend le rôle dominant lors de relations sadomasochistes. Hal va finir par vouloir mettre fin à cette relation, inconscient du désastre que va causer cette décision.
Sanctuary se joue alors comme une pièce de théâtre où les personnages évoluent en se balançant objets et dialogues. Si la mise en scène de Zachary Wigon est loin d'être parfaite, le film se repose grandement sur le scénario assez soigné de Micah Bloomberg. C'est lui qui permet au récit de fonctionner assez bien du début à la fin. Christopher Abbott et Margaret Qualley forment un duo électrique qui donne envie de suivre cette aventure sans trop décoller de son écran. Les images ne sont pas parfaites mais la photographie de Ludovica Isidori est assez inventive pour créer des moments aux visuels intenses et forts. Plutôt que de se concentrer sur une bataille autour d'un héritage, Sanctuary se concentre réellement sur ses personnages, leurs désirs les plus profonds et leurs folies intérieures. A chaque face à face quelque chose de différent se passe, permettant d'offrir au récit constamment des surprises de bout en bout.
Si Zachary Wigon a besoin de muscler sa mise en scène dans de futurs incursions, Sanctuary se repose ici sur le talent de son casting. Margaret Qualley est absolument fabuleuse de bout en bout. Tant sous sa perruque blonde au début du film qu'une fois qu'elle enlève celle-ci par la suite. En jouant avec ses deux acteurs dans une chambre d'hôtel, Sanctuary n'a de cesse d'utiliser le lieu de façon intelligente et d'offrir ainsi un récit étonnant. La psychologie (bien qu'un brin brouillée par moment) est ici surtout l'histoire d'un changement radical qui retourne le film sans dessus-dessous.
Note : 6/10. En bref, un huis clos prenant qui trouve par son casting et ses dialogues un moyen intelligent de nous tenir en haleine.
Prochainement en France