Delete (2023) (Saison 1, 8 épisodes) : le smartphone qui faisait disparaître

Comme souvent sur Netflix, l'algorithme propose des contenus en guise de recommandations mais après un pitch alléchant, Delete n'est pas spécialement ce à quoi je m'attendais. Série thaïlandaise créée par Parkpoom Wongpoom (4bia, Faet), Delete nous raconte l'histoire d'un smartphone qui a la capacité de faire disparaître les gens. Sur ce principe même, Delete peut fonctionner et créer une ambiance de thriller d'horreur psychologique mais au fil des épisodes, et avec un rythme pas toujours soutenu, la série a du mal à tenir ses promesses. C'est le genre de récit qui aurait pu tenir un film de presque deux heures mais huit épisodes c'est très long. Dans l'écriture, on sent que Delete tâtonne et qu'elle ne sait pas toujours où elle veut en venir. Cela rend beaucoup d'épisodes assez brouillons alors que l'introduction de la série était pour le moins intéressante.

S'il suffisait de prendre une photo d'une personne avec un smartphone pour la faire disparaître, qui viseriez-vous ? Malheureux dans leurs couples respectifs, Aim et Lilly ont une liaison. Un jour, Lilly tombe sur un téléphone qui "efface" les gens, et les amants décident de profiter de son pouvoir surnaturel pour se débarrasser de leurs partenaires et recommencer à zéro ensemble. Dommage que rien ne soit aussi simple...

D'autres fictions du même genre ont déjà traité la thématique (la dernière en date pourrait être Red Rose également disponible sur Netflix) mais Delete intègre énormément de soap dans son histoire sans maîtriser réellement le genre. Là où Delete aurait pu fonctionner sur son simple précepte fantastique et horrifique, la série préfère développer des triangles amoureux plus que ses propres mystères autour des disparitions. Pour tenir autant d'épisodes, Delete aborde tout un tas de thématiques différentes et pas seulement les relations amoureuses mais aussi le harcèlement scolaire et tout ce qui peut toucher à la volonté de disparaître ou faire disparaître des gens. En plus de ça, Delete laisse tout un tas de portes ouvertes pour une hypothétique suite qui n'est pas nécessaire non plus. Les trois premiers épisodes sont probablement les moins bons par rapport au reste de la saison mais le scénario ne parvient pas à créer de personnages attachants.

On est là pour l'histoire et le mystère autour des disparitions mais seulement ça. Il y a cinq personnages principaux et quatre autres qui tournent autour. Les principaux sont tellement nombreux que la série n'a jamais le temps de se concentrer sur qui que ce soit et finit par devenir ennuyeuse. On jongle entre les intrigues, les personnages, leurs relations, sans véritable avoir d'intérêt pour eux. Notamment car le scénario ne sait pas du tout ce qu'il veut faire et comment il veut le faire. Delete est clairement un soap caché derrière un univers fantastique et horrifique (qui ne fait créé malheureusement jamais de frissons). Les triangles amoureux, les mensonges, les trahisons, le harcèlement, les manipulations dont sont capables les personnages, tous les éléments sont présents mais ne sont jamais assez bien écrits pour créer l'engouement voulu. En dehors de la fin qui est plutôt rythmée, Delete ne laissera jamais de souvenir impérissable dans mon esprit. Bien au contraire.

Delete fait l'erreur de se prendre trop au sérieux et a du mal à tenir le rythme. Avec huit épisodes c'est long et on s'ennuie à de nombreuses reprises. La saison prend le soin de répondre à quelques questions sans pour autant répondre à toutes les interrogations. On sent que Netflix a demandé de ne pas totalement conclure l'histoire afin peut-être de lui donner une chance en saison 2. Delete ne mérite pas spécialement l'attention de qui que ce soit, que cela soit pour les fans de soap ou les fans de thrillers du genre. Tout est trop rasoir et mal fagoté pour réellement engagé son téléspectateur.

Note : 3/10. En bref, même si par moment Delete entretient un certain rythme, huit épisodes c'est très long pour une histoire aussi maigre. Surtout quand les scénaristes ne maîtrisent pas vraiment le soap ou les frissons d'un thriller. Cela reste le cul entre deux chaises, sans savoir sur quel pied danser.

Disponible sur Netflix