Apaches // De Romain Quirot. Avec Alice Isaac, Niels Schneider et Rod Paradot.
Avec Apaches, Romain Quirot propose un western français moderne dans les rues de Paris du début du XXème siècle. Mais si j'avais trouvé Le Dernier Voyage (2021) visuellement soigné par ses influences, il n'était pas à la hauteur de mes attentes. Le scénario manquait d'ingrédients. Apaches souffre moins de erreurs de son précédent film. C'est aussi appréciable de voir des réalisateurs français tenter des incursions étonnantes dans des genres différents. Pour son deuxième long métrage, Romain Quirot souffre malheureusement de nouvelles faiblesses : notamment à cause d'un scénario bourré de clichés en tout genre, d'idées de mise en scène parfois étranges - comme ces ralentis qui n'ont rien à faire ça et ne servent jamais le film -. Mais Apaches a un rythme plus soutenu que son film précédent ce qui permet de créer quelque chose de sympathique. Le vieux Paris est reconstitué ici de façon pop et détonnante (mais soigné) et parvient à exploiter la capitale comme rarement des réalisateurs ont pu le faire ces dernières années.
1900. De Montmartre à Belleville, Paris est aux mains de gangs ultra violents qui font régner la terreur sur la capitale : les Apaches. Prête à tout pour venger la mort de son frère, une jeune femme intègre un gang. Mais plus elle se rapproche de l'homme qu'elle veut éliminer, plus elle est fascinée par ce dernier.
Apaches a tout de même une flopée de défauts qui ne permettent pas toujours de s'immiscer dans le récit. Comme cette fois voix off qui devient à la fin indigeste mais le casting solide et l'univers intéressant permettent de faire oublier de temps en temps tous ces défauts. Romain Quirot a une véritable énergie, une envie d'innover (et peut être trop d'un coup) mais cette générosité qu'il a permet d'offrir au récit quelque chose de vivant. Je trouve dommage que le réalisateur passe à côté d'une vraie épreuve de cinéma en se contentant par moment d'être une production trop télévisuelle. On sent que l'écriture manque cruellement dans son récit et Apaches finit alors par devenir une série B des influences de son réalisateur (et clairement, on est obligé de penser à Tarantino). Derrière toutes les ambitions que peut avoir Apaches et son visuel étonnant, il n'y a pas suffisamment d'ingrédients qui permettent de donner un vrai fil conducteur au récit et ce dernier m'a perdu en cours de route. Je suis alors resté pour le visuel, l'histoire manquant cruellement de mordant.
Note : 4.5/10. En bref, si visuellement Apaches dénote dans le paysage cinématographique franco-belge, le scénario n'est toujours par le fort de Romain Quirot. Dommage car avec son idée de départ il y avait quelque chose à faire.
Sorti le 29 mars 2023 au cinéma