Dear Edward (Saison 1, 10 épisodes) : N’oublie pas de vivre

Jason Katims n'a pas vraiment de chance en ce moment. Après Away annulée après 1 saison par Netflix, As We See It annulée par Amazon après une saison, voici que Dear Edward n'aura pas de saison 2 non plus. Dès le début, Dear Edward parvient à créer un environnement riche en émotions. C'est assez fort de la part du créateur et c'est même sa marque de fabrique. Ce n'est pas parfait, pas autant que As We See It qui parlait d'autisme comme rarement une série l'avait fait sur le petit écran, mais Dear Edward avait de nombreuses qualités. Au delà d'un casting impeccable, Dear Edward reprend un élément dramatique qui ces dernières années semble être à la mode (The Wilds, Manifest, Departure, Yellowjackets). Le crash d'un avion n'est pas un drame facile mais Dear Edward choisit l'angle du drame pur où seul Edward survit. Sa famille décède dans le crash et il est alors laissé pour compte. Mais il n'est pas le seul personnage affecté par cette tragédie et c'est là que la série nous déroule son ensemble de personnages divers.

Edward Adler, 12 ans, survit au crash d'un avion commercial qui tue tous les autres passagers du vol, y compris sa famille. Edward et d'autres personnes touchées par la tragédie tentent de donner un sens à la vie après l'accident...

Un crash peut arriver à tout le monde. Que cela soit en étant une victime ou même touché par ce qui s'est passé car l'on a perdu un être cher ou simplement que l'histoire nous a touché. Dear Edward ne perd pas de temps à introduire son récit et le fait que cet accident n'est que le point de départ d'une méditation sur le deuil et la survie après ce qui reste un évènement terrible. Plutôt que de se concentrer uniquement sur Edward, Dear Edward offre de la place à de nombreux personnages qui ont eux aussi perdu un être cher dans le crash : une femme a perdu son futur fiancé, une autre le peur de son enfant qui n'est pas encore né, etc. Tout cela permet de créer une ambiance assez morose mais touchante. Il faut dire que le casting de Dear Edward est fort et parvient à délivrer des moments de vives émotions. Jason Katims adapte ici le roman d'Ann Napolitano et prend le temps de développer personnages et intrigues afin que l'on s'imprègne vraiment de ce qui se passe à l'écran.

Le miracle vécu par Edward a conduit de nombreuses personnes à travers le pays à envoyer des lettres au jeune Edward. Des lettres dont la tante d'Edward (incarnée par Taylor Schilling, parfaite dans cette série) ne sait que faire. Katims aime les séries où l'on a plusieurs personnages différents pour pénétrer le récit. L'erreur de Dear Edward est peut-être qu'il y a trop de personnages importants et ainsi peu de choses réellement fortes qui parfois en résulte. Avec énormément de choses touchantes et émouvantes à nous délivrer, Dear Edward peut facilement s'égarer. Le côté humaniste de la série est un élément qui peut facilement trancher mais c'est l'une des plus grandes forces de la série (en plus d'être l'une de ses plus grandes erreurs). On s'égare facilement dans le regard des personnages et on s'attache aux aventures de chacun. J'ai été touché à de nombreuses reprises mais il faut vraiment aimer l'écriture de Jason Katims pour apprécier la totalité de Dear Edward.

Note : 6/10. En bref, pas le travail le plus intéressant de Jason Katims mais un drame bouleversant à travers le prisme de plusieurs personnages.

Disponible sur Apple TV+

Apple a annulé Dear Edward après 1 saison. Il n'y aura pas de saison 2.