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CRISE CARDIAQUE : Efficace contre la récidive, l'aspirine reste peu utilisée

Publié le 27 août 2023 par Santelog @santelog
L'aspirine peut aider à prévenir une deuxième crise cardiaque, mais la plupart des patients concernés et éligibles n'en prennent pas (Visuel Adobe Stock 328926262)L'aspirine peut aider à prévenir une deuxième crise cardiaque, mais la plupart des patients concernés et éligibles n'en prennent pas (Visuel Adobe Stock 328926262)

L’aspirine peut aider à prévenir une deuxième crise cardiaque, mais la plupart des patients concernés et éligibles la boudent, constate cette équipe de l’Université de Washington. Les chercheurs rappellent ainsi dans le JAMA que la consommation quotidienne d’aspirine, peu coûteuse, pourrait chez les patients éligibles, réduire considérablement les décès cardiovasculaires.

On l’ignore, mais c’est même l’un des objectifs de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), donner accès à au moins 50 % de tous les patients, à antécédent de crise cardiaque et éligibles à l’aspirine d’ici 2025. Car, dans le monde, seulement 40 % des patients éligibles prennent quotidiennement de l’aspirine pour prévenir une deuxième crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC) et cette consommation alors bénéfique d’aspirine est encore plus faible dans les pays à faible revenu.

« Les survivants d’une crise cardiaque ou d’un AVC sont souvent confrontés à un risque élevé d’événements ultérieurs », rappelle l’auteur principal, le Dr Sang Gune Yoo, spécialiste des maladies cardiovasculaires à la division cardiovasculaire de l’université de Washington. « En fait, de nombreuses personnes meurent à cause d’attaques récurrentes. L’aspirine offre une option efficace et relativement peu coûteuse pour réduire ce risque de récidive chez les patients atteints d’une maladie cardiovasculaire établie. Pourtant la plupart d’entre eux n’en prennent pas ».

La prise quotidienne d’aspirine réduit de 25 % le risque de deuxième crise cardiaque ou d’AVC

Les maladies cardiovasculaires, notamment les crises cardiaques et les AVC restent la principale cause de décès dans le monde. Plusieurs études menées dans les années 1970 et 1980 ont établi que le traitement antiplaquettaire, y compris l’aspirine, pouvait réduire d’environ 25 % le risque d’un deuxième événement cardiovasculaire. Depuis, l’aspirine quotidienne est recommandée dans cette indication. D’autant que le médicament est abordable.

Pourquoi l’aspirine est efficace ? Une multitude de facteurs contribuent au risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, comme le tabagisme, le diabète, une mauvaise alimentation, la génétique, le manque d’exercice, l’obésité et même la pollution de l’air. L’aspirine agit comme un anticoagulant, empêchant les plaquettes de former des caillots. Ces caillots peuvent bloquer les artères et contribuer à une réduction de la quantité de sang riche en oxygène acheminée vers les organes vitaux. Un tel blocage peut également entraîner d’autres complications, notamment la crise cardiaque ou l’AVC.

L’étude analyse les données d’enquêtes nationales de santé, menées dans 51 pays, comportant la consommation d’aspirine et portant au total sur  125.505 participants dont 10.590 à antécédent(s) d’événement cardiovasculaire. L’analyse révèle que :

  • dans les pays à faible revenu, seulement 16,6 % des patients éligibles, victimes d’une première crise cardiaque ou AVC prennent de l’aspirine en prévention d’une récidive ;
  • dans les pays à revenu intermédiaire inférieur, ce taux est de 24 % ;
  • c’est enfin le cas de 50 % des patients éligibles dans les pays à revenu intermédiaire supérieur et de 65 % dans les pays riches.

Pourquoi l’aspirine est si sous-utilisée dans cette indication ? L’étude suggère plusieurs explications dont l’accès variable aux soins de santé, les différentes allégations concernant l’utilisation de ce médicament et le fait que l’aspirine reste sur prescription dans certains pays.

Ces données confirment celles d’une précédente recherche, l’étude de cohorte Prospective Urban Rural Epidemiology, qui révélait, en 2011, une consommation d’aspirine tout aussi faible chez les patients éligibles.

Les chercheurs appellent donc à mieux sensibiliser ces patients, via les services de soins primaires, afin d’accroître l’utilisation de l’aspirine fondée sur des preuves, et de sauver des vies.

Source: JAMA 22 Aug, 2023 DOI : 10.1001/jama.2023.12905 Aspirin for secondary prevention of cardiovascular disease in 51 low-, middle-, and high-income countries: a cross-sectional study of nationally representative, individual-level data

Équipe de rédaction SantélogAoût 27, 2023Équipe de rédaction Santélog

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