Adaptée des comics American Jesus de Mark Millar et Peter Gross (Mark Millar à qui l'on doit notamment Swamp Thing), The Chosen One part d'une excellente idée et d'un parti pris artistique assez fou. Visuellement, la photographie de The Chosen One frappe tout de suite et dénote par rapport aux séries du même genre que l'on voit habituellement sur la plateforme. Tout de suite, impossible de ne pas repenser à Messiah (Netflix) qui n'avait malheureusement connu qu'une seule saison (ce qui m'avait frustré). Avec The Chosen One, le parti pris est légèrement différent. Etant donné que nous sommes en 1999 à l'aube des années 2000, la série est tournée en 4:3. Le format de l'image peut surprendre mais il colle parfaitement avec les images de l'époque. Avec six épisodes, The Chosen One nous promet donc l'histoire de la réincarnation de Jésus avec tous les éléments bibliques que l'on connaît (marcher sur l'eau, changer l'eau en vin, soigner les gens, etc.).
Un jeune garçon de 12 ans découvre soudain qu'il est la réincarnation de Jésus Christ. Il peut transformer l'eau en vin, faire à nouveau marcher les paralysés, et peut-être même ressusciter les morts ! Dans un conflit qui dure depuis des milliers d'années, comment va-t-il gérer cette destinée le condamnant à diriger le monde ?
Le plus gros souci de The Chosen One est qu'elle tente d'être mystérieuse dès le début alors que l'on voit venir les twists à des kilomètres. On sent que les scénaristes l'ont compris rapidement dans la seconde partie de la saison bien plus fluide et palpitante mais le début est un peu mou du genou. Il faut donc être patient et se laisser avoir par les deux premiers épisodes pour commencer à prendre du plaisir avec les suivants. Il faut donc attendre pour réellement apprécier The Chosen One. Une fois passé la longue introduction parfois ennuyeuse, la série commence à se dévoiler dans l'épisode 3 alors que le héros commence (enfin) à comprendre ce dont il est capable. Visuellement, un soin a vraiment été apporté à l'image et cela se ressent. C'est d'ailleurs l'un des éléments qui donne envie de s'attacher au récit et aux personnages. Certains sont plus attachants que d'autres (et certains acteurs sont meilleurs que d'autres aussi). Les petites imperfections de The Chosen One n'empêchent pas de passer un bon moment pour autant.
Au début, The Chosen One semble être l'histoire de la seconde réincarnation de Jésus mais plus la série avance et plus celle-ci nous offre des indices sur ce qui se passe réellement sous nos yeux. La fin n'est pas surprenante en soit mais elle reste pertinente. Notamment car la série ne cherche jamais à dévier de cette finalité. Dommage que les thèmes présents ne soient pas tous bien exploités. Certains personnages qui auraient mérité d'avoir plus de place sont remisés au second plan (je pense notamment à ce prêtre de l'ordre qui vient enquêter sur Jodie). Le premier épisode est très loin d'être ce que The Chosen One a à offrir de meilleur. Il faut vraiment attendre et persévérer. La série prend un peu plus son envol au fil des épisodes et offre une fin assez étonnante (bien que prévisible sur son twist).
The Chosen One est à la fois une série sur la religion qui prend soin de dénoncer le fanatisme religieux mais pas seulement. C'est aussi une série sur la cupidité humaine, sur la compréhension de soi en pleine adolescence (la puberté !), un thriller initiatique et tout un tas de petites thématiques qui méritaient d'être mieux creusées. Avec six épisodes, The Chosen One n'a pas forcément le temps nécessaire au développement de tout ça. D'autant plus que les épisodes sont particulièrement courts. Mais The Chosen One se déguste assez rapidement un soir de canicule sous le soleil brûlant du désert mexicain.
Note : 6/10. En bref, pas parfaite mais une fois passé une longue introduction un brin ennuyeuse et outre passant le jeu parfois approximatif de certains ou le twist final prévisible, The Chosen One reste une agréable surprise estivale.
Disponible sur Netflix