Critique Ciné : Le Dernier Voyage du Demeter (2023)

Le Dernier Voyage du Demeter // De André Øvredal. Avec Corey Hawkins, Aisling Franciosi et Liam Cunningham.

Le réalisateur du très sympathique The Troll Hunter (2010) exploite ici un chapitre du Dracula de Bram Stoker. Il n'a rien fait de mieux depuis ce film (même si Mortal était parfois sympathique) mais en se frottant au mythique Dracula, il tente un exercice périlleux. Ce n'est pas le premier film sur le vampire et cela ne sera pas le dernier mais peu réussissent à marquer mon esprit. La force de Le Dernier Voyage du Demeter vient de la tension qu'il installe. Difficile de ne pas s'imprégner du récit dans sa façon de nous plonger dans l'obscurité tout en offrant des moments de tension palpable. Le côté ultra gothique du film et cette ambiance poisseuse du navire permettent de créer un environnement propice à l'utilisation de cette créature. On sent que André Øvredal ne cherchent pas vraiment l'originalité mais en restant dans ses classiques il parvient tout de même à rester sympathique. Cela manque donc de personnalité car on a déjà vu cette ambiance dans d'autres films du genre mais sans briller, Le Dernier Voyage du Demeter a des idées.

Le destin tragique d'un navire marchand, le Demeter, affrété pour transporter une cargaison privée, composée de 50 caisses en bois, des Carpates à Londres. Accablé par d'étranges événements, l'équipage du Demeter tente de repousser une présence impitoyable qui les assaille chaque nuit. Quand le navire atteint enfin la côte anglaise, ce n'est plus qu'une épave délabrée et calcinée, sans un seul survivant à bord.

Ce que je trouve dommage finalement avec Le Dernier Voyage du Demeter c'est qu'il traine la patte. Avec près de deux heures de film, on peut parfois trouver le temps long. Certains passages trainent quand d'autres auraient mérité plus de place. Les dialogues, particulièrement génériques, n'offrent pas spécialement de quoi saliver et certaines scènes d'action manquent de charme mais l'histoire de base est l'une des plus intéressantes du roman de Bram Stoker. La créature est travaillée (ce qui apporte un charme au film) mais l'on sent que tout a été tourné en studio et cela renforce parfois le sentiment que l'on est dans de l'esbroufe plus qu'autre chose (cette utilisation excessive de la fumée peut parfois devenir irritante). André Ovredal a le mérite de renouer avec les classiques du genre, notamment avec une photographie plutôt travaillée mais difficile d'oublier les défauts. Un huis clos classique qui, sans faire de vague, s'avère plus correct que je n'aurais pu l'imaginer avant d'aller le voir.

Note : 5/10. En bref, l'un des meilleurs chapitres du roman de Bram Stoker est adapté avec des idées mais les dialogues sont génériques et certains moments trainent trop en longueur.

Sorti le 23 août 2023 au cinéma