Critique Ciné : Equalizer 3 (2023)

Equalizer 3 // De Antoine Fuqua. Avec Denzel Washington, Dakota Fanning et David Denman.

Alors que la série de CBS avec Queen Latifah continue de faire les beaux jours de la chaîne américaine, je pensais que ce projet de troisième (et dernier) volet de la trilogie Equalizer d'Antoine Fuqua ne verrait pas le jour. Antoine Fuqua a un talent pour ce genre de films dramatiques avec un brin d'action (Training Day et les deux premiers Equalizer). Si l'on peut dire quelque chose avec Equalizer 3 c'est que Denzel Washington a un vrai charisme et qu'il porte à lui seul un film plus que médiocre. Je n'ai rien contre l'idée de se concentrer sur la quête morale du héros qui, en semi-retraite, se questionne sur ses actions et les conséquences de celles-ci. Pour autant, voir Denzel Washington prendre son café tous les matins au même endroit et monter les marches d'Altamonte (ville fictive de la côte Amalfi) avec sa canne c'est répétitif et souvent emmerdant. Ne vous méprenez pas, Equalizer 3 n'a pas réussi à m'ennuyer et ce malgré de nombreuses scènes de cet acabit.

Depuis qu'il a renoncé à sa vie d'assassin au service du gouvernement, Robert McCall peine à faire la paix avec ses démons du passé et trouve un étrange réconfort en défendant les opprimés. Alors qu'il a trouvé son havre de paix dans le sud de l'Italie, il découvre que ses amis sont sous le contrôle de la mafia locale. Quand les événements prennent une tournure mortelle, McCall sait ce qu'il doit faire : protéger ses amis en s'attaquant à la mafia.

Mais j'attendais tout autre chose d'un dernier chapitre cinématographique. McCall met à mal un trafic de drogue en Sicile qui a ses ramifications avec la Camorra (la mafia à Naples). Tout ce que Equalizer 3 fait autour de la mafia n'est qu'un enchaînement de clichés en tout genre. Si la violence est présente, elle reste assez sage. Je trouve dommage de ne pas exploiter pleinement la violence de la mafia. On ne ressent pas autant que ça la pression qu'ils mettent sur les habitants de cette petite ville (en dehors d'une scène chez le gendarme d'Altamonte qui se retrouve tabassé et menacé). On a aussi une galerie de personnages familiers du genre : le bon gendarme et sa petite famille aimante, le vieux médecin discret, le vendeur de poisson local et la tenancière de café sexy qui va faire du rentre dedans à McCall. Malgré tout ce que Equalizer 3 fait de très médiocre et le manque cruel d'action, il n'en reste pas moins un film sympathique. Ce n'est pas excitant comme on pouvait l'espérer avec la bande annonce mais le décor est séduisant (bien qu'un brin réducteur à la fin et trop engoncé).

Dans le premier film les gangsters étaient des russes puis dans le second des mercenaires avec qui McCall a travaillé. Dans ce dernier chapitre c'est la mafia. C'est une bonne idée et l'Italie permet aussi de changer de terrain de jeu mais celui-ci n'est pas aussi excitant pour autant. On sent que Equalizer 3 se freine à de nombreuses reprises et qu'il ne va pas au bout des choses. L'arrivée de Dakota Fanning (avec qui Denzel a joué dans Man on Fire) dans le rôle d'une agent de la CIA aurait pu apporter quelque chose mais en dehors de faces à faces digne d'un téléfilm érotique sans grand intérêt, il n'y a pas grand chose à gratter de ce côté là non plus.

Note : 4.5/10. En bref, on ne s'ennuie pas et le charisme de Denzel Washington fait le boulot mais il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent non plus.

Sorti le 30 août 2023 au cinéma