La Tour // De Guillaume Nicloux. Avec Angèle Mac, Hatik et Ahmed Abdel Laoui.
La carrière de Guillaume Nicloux est assez étrange. Alors qu'il proposait des films français réussis à début de sa carrière (Une affaire privée), il est rapidement devenu un réalisateur de nanars. En témoigne des films comme The End (2015), La Chef (2006) et surtout Le Concile de Pierre (2006). On ne peut pas enlever au réalisateur le fait qu'il touche à tous les genres mais avec La Tour, il démontre une fois de plus qu'il a du mal à faire autre chose que se reposer sur ses lauriers. C'est un réalisateur qui a des idées et un talent mais les scénarios qu'il nous offre sont tellement mauvais que rien ne prend dans ce film. La Tour aurait probablement été plus intéressant en court-métrage tant il n'y a pas grand chose à raconter. On sent que le film tire sur la corde pour faire trainer son récit près d'une heure et demie. La Tour pompe honteusement sur tout un tas de films récents et pour seule originalité ajoute une dose de fantastique (la mystérieuse brume opaque qui empêche les habitants de l'immeuble de voir ce qui se passe dehors et une matière noire dévorante qui veut entrer). C'est une métaphore de la lutte des classes sociales, des ethnies mais tout tombe à plat.
Au cœur d'une cité, les habitants d'une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d'un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres - une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s'organiser, mais pour assurer leur survie ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu'à sombrer dans l'horreur...
Rapidement, La Tour tombe dans tous les pièges possibles et imaginables. On a alors tout un tas de scènes étranges qui n'ont aucun intérêt. A certains moments, La Tour me rappelle High-Rose (2016) qui était déjà une vaste blague cinématographique. Mais Guillaume Nicloux veut nous faire croire à ce qu'il raconte au début. L'introduction de La Tour fonctionne assez bien pour que l'on ait envie de prolonger l'aventure. Mais rapidement, le film se casse la pipe et devient tout ce qu'il refusait d'être au départ. Si je ne peux pas en vouloir à Guillaume Nicloux de tenter le film de genre, ce dernier n'est pas non plus aidé par le casting qui n'est clairement pas à la hauteur. Alors certes, La Tour est une allégorie de la distanciation entre les quartiers populaires et la société française en générale puisque c'est là dessus que le récit se repose plus que l'élément surnaturel auquel il n'y a pas de conclusion (et fort heureusement, cela aurait probablement été encore pire). La mise en scène relativement morne, les dialogues génériques et un casting médiocre ne permettent pas à La Tour de sortir des sentiers battus. Dommage car sur le papier c'était plus qu'excitant.
Note : 1/10. En bref, affligeant.
Sorti le 8 février 2023 au cinéma - Disponible en DVD et VOD