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Paroles d’atelier

Publié le 19 août 2008 par Lironjeremy

Dans l’atelier on avait pu parler de Proust, j’avais dit cet épisode des clochers perçus dans leur mouvement stellaire et lui avait évoqué ce moment ou les pavés de l’Hôtel de Guermantes à la manière de la madeleine deviennent un bref instant ceux pareillement inégaux de la place St Marc, sans doute pour parler moins du ressouvenir en lui même que pour évoquer ce saisissement singulier qu’ont pu imprimer en nous certains de nos frottements aux choses. A l’inverse des impressionnistes, c’était non pas saisir les impressions lumineuses à la peau des choses mais se laisser saisir par un étourdissement spécial qui resurgira au moment du tableau. On l’a dit, je ne peins ni le réel tout à fait au sens d’un prélevé documentaire, ni d’après imagination, mais un réel transfiguré nourri d’impressions et de souvenir, d’une épaisseur littéraire.

Le tableau n’est pas bien limité, quelque précis qu’il soit. Ainsi je vois parfaitement un meuble, une figure, un coin de paysage. Mais cela flotte, cela est suspendu, ça se trouve je ne sais où. (Flaubert)

Enigme, sentiment de présence, effet de réel, tremblement immobile des choses, immobilité palpitante.

photo: I. Gounod.


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