Située au cœur de l’Ajoie, Porrentruy a été promue au rang de ville au XIIIe siècle par Rodolphe de Habsbourg et devint la résidence du Prince-Evêque Jacques-Christophe Blarer de Wartensee au début du XVIe. Ce dernier, tout en reconstruisant son château incendié, fonda un collège vite renommé et le dota d’une riche bibliothèque.
Au XVIIe siècle, la ville s’embellit de remarquables édifices, tels que l’Hôtel de ville, l’Hôtel des Halles, l’Hôtel-Dieu et l’Hôtel de Gléresse.
Elle possède de nombreux attraits touristiques. Sa vieille ville piétonne offre un visage déjà alémanique avec ses façades colorées et ses enseignes en fer forgé.
Que voir ? Que faire ?
Château de Porrentruy
Les bâtiments du Château de Porrentruy dominent de leur volume imposant la vieille ville de Porrentruy. Construits entre la seconde moitié du XIIIe siècle et le début du XVIIIe siècle, ils illustrent les différentes fonctions militaires, seigneuriales et administratives d’un château.
De l’époque médiévale, le château conserve la tour Réfous (45 mètres). Erigée dans les années 1270, ainsi que le puits situé à proximité expriment la fonction essentiellement défensive du château.
En 1528, lorsque le prince-évêque de Bâle quitte sa ville, pour des raisons aussi bien économiques et politiques que religieuses, il choisit Porrentruy comme résidence et s’établit au château. Celui-ci est gravement endommagé par un incendie en 1558.
Jacques Christophe Blarer de Wartensee faire reconstruire le château en 1588 et 1591.
Ce bâtiment reflète à merveille toutes les fonctions d’apparat liées à une cour princière. En effet, le rez-de-chaussée abrite quatre salles à manger. Les appartements de bel étage permettent d’héberger les hôtes du château et les dignitaires de la cour. Quant au prince-évêque, il a habité au deuxième étage un logement relativement modeste à côté de la grande salle du trône où se déroulent les cérémonies de la cour.
A l’est de la résidence se trouve la Chancellerie, reconstruite à la même époque. C’est le centre administratif de l’évêché et du diocèse de Bâle.
Le Pavillon de la Princesse Christine de Saxe, qui forme l’aile sud du château, a été construit au début du XVIIIe siècle à l’emplacement des bâtiments ruraux détruits par un incendie en 1697. Le pavillon se termine par la tour du Trésor.
A l’extérieur de l’enceinte, au nord, subsistent l’ancienne ferme du château ainsi qu’une partie des jardins. Le terrain présente encore à cet endroit la trace des bastions destinés à protéger le château sur son côté septentrionnal.
Au cours du XIXe siècle, le château a connu diverses affectations. Il a servi d’hospice pour personnes âgées, de 1837 à 1896, et d’orphelinat, jusqu’en 1930. Il a également abrité l’école d’agriculture du Jura de 1897 à 1927 et a été utilisé comme caserne dès 1937.
La restauration de l’ensemble de l’édifice entre 1957 et 1961, a permis d’installer en ces lieux, une partie administrative du district de Porrentruy, notamment la préfecture (supprimée en 1978), le tribunal et les prisons.
Depuis 1979, date de l’entrée en souveraineté de la République et Canton du Jura, le château de Porrentruy est le siège du Tribunal cantonal et, depuis 1999 de l’ensemble de la justice de première instance.
Accolée à l’angle nord-est, la tour du Coq porte les armoiries des Blarer de Wartensee (le coq) ainsi que celles de l’évêché de Bâle (la crosse).
Eglise Saint-Pierre
L’église Saint-Pierre de Porrentruy a été construite de 1321 à 1333 et a été agrandie du côté nord par la construction de chapelles latérales à la fin du XIVe siècle.
Elle possède des fenêtres de style gothique de 1583 avec un portail néogothique de 1924.
La restauration de 1978 à 1982 a permis de retrouver l’architecture primitive.
Elle comprend deux vitraux du coeur de l’artiste jurassien Jean-François Comment.
A noter que vous pourrez admirer des objets précieux de la période gothique : croix de procession (1487), grand ostensoir dit de Morat (1488) et petit ostensoir (1493).
Fontaine de la Samaritaine
Située à l’angle de la rue de l’Eglise et de la Grand-Rue, la fontaine de la Samaritaine de Porrentruy a été réalisée par Laurent Perroud de Cressier, en 1564.
Fontaine monumentale où le Christ et la Samaritaine se font face, accoudés à la margelle du puits; les piliers portent un entablement, sur lequel se trouve saint Jean-Baptiste enfant tenant la croix et l’écu aux armes de la cité.
Elle est la deuxième fontaine monumentale de la ville.
Hôtel de ville
L’Hôtel de Ville est un élégant bâtiment de style baroque situé au centre de la ville de Porrentruy.
Il est l’oeuvre de Pierre-François Paris de 1761 à 1764 alliant des influences françaises et allemande du sud.
Il s’agit d’une construction remarquable de par son escalier extérieur, sa porte d’entrée baroque et sa décoration intérieure.
Hôtel des Halles
L’Hôtel des Halles a été construit en 1766-1769, sous le règne du prince-évêque Simon-Nicolas de Montjoie, par l’architecte Pierre-François Paris, à l’emplacement d’une halle au grain du XVIe siècle et d’une auberge.
Au fronton, sculpté par Jean-Jacques Perrette, de Besançon, deux sauvages encadrent la crosse épiscopale, reconstituée, de l’ancien évêché de Bâle.
Sous le régime épiscopal, l’Hôtel des Halles abritait la halle au blé, le poids public, une auberge, des écuries et une remise. A l’étage, se trouvait une grande halle marchande, des salles à manger et des pièces d’habitation. Le deuxième étage comprenait des appartements pour les hôtes du prince-évêque, des salles à manger, une salle de bal et une salle de billard. Les combles étaient utilisées comme grenier.
A la fin de l’Ancien Régime, l’Hôtel des Halles fut le siège de l’Assemblée nationale de la République rauracienne (1792-1793), de la préfecture du département du Mont-Terrible (1793-1800) et de la sous-préfecture du département du Haut-Rhin (1800-1815).
Durant la période bernoise (1815-1978), à l’enseigne de l’Hôtel de l’Ours, le bâtiment conserva sa fonction d’auberge, jusqu’en 1882, et abrita différentes instances administratives (tribunal, gendarmerie, postes).
Actuellement, l’Hôtel des Halles, propriété de la République et du Canton du Jura, abrite l’Office du patrimoine historique et la Bibliothèque cantonale jurassienne.
Au rez-de-chaussée se trouvent l’Espace d’art contemporain (les halles) et l’Espace Auguste Viatte.
Hôtel-Dieu
L’Hôtel-Dieu de Porrentruy est l’un des plus beaux hôpitaux urbains de style baroque tardif en Suisse.
Il a été construit de 1761 à 1765 par Pierre-François Paris, en remplacement du premier hôpital de la ville, situé « Entre-les-Portes » (actuelle rue du 23-Juin) et fondé en 1406.
L’édifice se distingue par l’ordonnance régulière des façades qui met en évidence la vivacité du corps central, avec son décor en léger relief et son fronton surmonté d’un bulbe.
Le plan actuel du bâtiment, en forme de H, résulte d’agrandissements des deux ailes orientales (première moitié du XIXe siècle) et de la transformations de l’aile nord-ouest (vers 1910).
La splendide grille en fer forgé qui ferme la cour d’honneur, ainsi que les autres ouvrages de ferronnerie, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, ont été confectionnés par Jean-Georges Fromknecht de 1765 à 1766.
Le bâtiment a conservé également une remarquable pharmacie datant de 1847, oeuvre de l’ébéniste Jean-Baptiste Carraz.
L’Hôtel-Dieu a servi d’hôpital jusqu’en 1956. De 1987 à 1996, il a fait l’objet d’une restauration complète.
Il aujourd’hui le Musée de l’Hôtel-Dieu, la Bibliothèque municipale, la Bibliothèque des jeunes, la Ludothèque, le Centre culturel régional de Porrentruy ainsi que l’antenne bruntrutaine et ajoulote du Jura tourisme.
Maison Zaugg
Aujourd’hui Fondation Michèle et Rémy Zaugg. Bel édifice bourgeois de 1569, avec tourelle d’escalier polygonale.
Ce bâtiment a été restauré par les célèbres architectes bâlois Herzog et Meuron.
Porte de France
La Porte de France s’appelait anciennement la Porte d’Able, du Vieux Bourg, du Moulin ou de Belfort. Selon le journal de François-Joseph Guélat, c’est le grand bailli de Jenner et son épouse qui, en 1816, ont donné à la porte Saint-Germain le nom de porte de Berne et à celle du faubourg, celui de Porte de France.
Reconstruite en 1563 sur des soubassements médiévaux, la porte a été modifiée en 1744, date qui figure sur l’arc côté campagne.
Elle est formée de deux vigoureuses tours rondes sous un toit conique qui flanquent le corps de passage surmonté d’un campanile (transformé).
Le mouvement de l’horloge, de 1714, conservé dans son état d’origine, est l’oeuvre de François Keyser, maître horloger à Porrentruy. Les cadrans, avec leur unique aiguille, sont des reconstitutions réalisées en 1942. Restauration en 1942-1943 et en 1992.
La Porte de France par ses qualités architecturales et par son emplacement, juste en contrebas du château, est un des monuments emblématiques de la ville.