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Faut-il réduire l’appellation Champagne ?

Par Marie Servagnat

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Alors qu’il y a encore quelques mois la Champagne avait les yeux rivés sur le processus d’élargissement de l’aire d’appellation du Champagne, censé donner une bouffée d’oxygène à une production qui n’arrivait plus à suivre la hausse de la demande, la situation s’est totalement inversée. Bien entendu la crise est passée par là, et la chute a été brutale, surtout pour les grandes maisons dont les ventes ont, pour la plupart, littéralement plongé. Les vignerons tirant bien mieux leur épingle du jeu avec des ventes globalement stables.
A quelques mois de la vendanges, c’est la patron du groupe Vranken-Pommery Monopole, Paul-François Vranken, qui a donné son point de vue sur la ligne à suivre. Un point de vue qui ne doit pas plaire à tout le monde. Il estime en effet que compte tenu de ses prévisions de ventes et de ses stocks, il faut une appellation située entre “7.500 et 9.600 kg à l’hectare” pour la vendange 2009. Des chiffres presque deux fois inférieurs à l’appellation 2008 qui était de 13 600 kg par hectare (dont 1200 kg pour la réserve). Un point de vue logique puisque le groupe Vranken, comme la plupart des grandes maisons, a scellé son approvisionnement en raisin en signant de nombreux contrats avec des vignerons, des contrats qui l’engagent à acheter la récolte à hauteur de l’appellation. C’est là que ça coince, comment faire pour acheter beaucoup alors que l’on vend moins ? Surtout que le groupe Vranken s’est souvent approvisionné en payant le raisin un peu plus cher que ses concurrents, et par ailleurs possède un portefeuille de marques (Pommery, Vranken, Charles Laffitte et Heidsieck & Co) dont les prix sont souvent agressifs, donc les marges nécessairement réduites.

vendange

Mais Paul-François Vranken, qui ne doit pas être le seul patron de grande maison à avoir ce point de vue, va devoir faire face aux propriétaires de vignes et aux vignerons dont la plupart ne l’entendent pas de cette oreille, puisque une baisse de l’appellation entraînera une chute directe et proportionnelle de leur revenus. Et à environ 5 euros le kilo de raisin (il se dit que le prix pourrait légèrement baisser cette année), la perte chiffre vite.
La question est donc de savoir qui des grandes maisons ou des vignerons aura gain de cause auprès du CIVC qui décide chaque année, en accord avec l’Institut National de l’Origine et de la qualité (I.N.A.O.), la quantité de raisin à l’hectare qui aura droit à l’appellation Champagne.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par  Neomaniacs
posté le 11 avril à 11:32
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On parle prix, on parle marge, on parle appellation... mais quand parlera t-on de qualité ?

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