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Le vin rosé sauvé !

Par Findawine

Mauvaise nouvelle pour tout les néophytes sans connaissances œnologiques qui pensaient pouvoir se lancer dans la production “à l’œil” de vins rosés : la Commission européenne a finalement renoncé à son projet de directive autorisant le mélange de vin rouge et de vin blanc dans l’élaboration du rosé.

Ce projet faisait partie d’un plan de modernisation et d’homogénéisation de la filière vin en Europe. La France et l’Italie ont mené le front d’opposition à cette directive avec en première ligne les viticulteurs du Comité Interprofessionnel du Vin de Provence (CIVP), première région productrice de vins rosés. Contrairement à ce qu’avait pu penser Madame Marianne Fischer Boel, commissaire européen à l’agriculture et au développement rural, le rosé n’est pas le produit d’un mélange de vin rouge et de vin blanc. Il peut être obtenu soit par “saignées” soit par “pressurage direct” et la seule région française qui bénéficie du droit de coupage est la Champagne-Ardenne dans le cadre de la production du champagne rosé.

Le vin rosé sauvé !

Rendons à César ce qui appartient à César : Une belle réussite pour la filière vin

Il convient de féliciter le CIVP qui a su démontrer à une filière ravagée par de petites rivalités que l’union fait la force. Réunis autour d’un projet collectif contre une menace commune, les vignerons de Provence, et tout ceux qui se sont joints à la résistance, peuvent être fiers de ce résultat. En Mars, la seule consolation que semblait éventuellement pouvoir proposer Madame Fischer Boel était l’étiquetage d’une mention “Vin Traditionnel” sur les bouteilles de rosés. Ils partaient donc de loin !
Ce qui inquiétait dans ce projet de réforme était la possibilité d’inondation du marché par des vins rosés de mauvaise qualité, réalisés à partir de stocks d’invendus de mauvais vins rouges et blancs. Ces bouteilles auraient été commercialisées au même titre que le “vrai rosé” sans que le consommateur puisse vraiment faire la différence.

Il faut rappeler que les producteurs de rosés ont énormément donné pour redorer le blason de ce produit quelque peu dévalorisé par le passé. Tant sur le fond (qualité et attributs du vin) que sur la forme (stratégie marketing et de communication), ils ont effectué un travail qui commence enfin à payer des dividendes : les ventes de rosés ont par exemple dépassé les ventes de vin blanc en volume en France. Leur énervement est donc compréhensible d’autant plus qu’aucune discussion préliminaire n’a été menée pour tenter de trouver un compromis ou au moins de comprendre !
Monsieur Cohn-Bendit trouverait ici un chantier intéressant pour améliorer l’Europe de demain : dans le cadre de réformes européennes, créer le dialogue avec les différentes parties prenantes de chaque pays. Peut être la commissaire aurait-elle mieux compris les enjeux de cette réforme si elle avait davantage discuté avec les producteurs de rosés.

Quant à savoir si Monsieur Barnier, le Ministre de l’Agriculture, a joué un rôle décisif dans le renoncement à ce projet de directive, c’est une possibilité. On reprochera cependant sa frilosité à intervenir dans les premiers moments de l’opposition. Il ne manque plus que le soleil et la saison du rosé est arrivé, profitons-en! D’ailleurs, le rosé est décidément tendance comme le prouve la référence à l’incroyablement énervant champagne rosé dans le tube du moment par Helmunt Fritz.


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